Validez les Acquis de votre Expérience Numérique (VAEN©) : les « fake news » (infox) !

Découvrez le dossier sur les fake news : un article + un guide + un quiz pour tester vos connaissances et obtenir votre VAEN© !

Suivez le guide et passez le quiz sur les fake news ! Vous obtiendrez peut-être votre attestation de VAEN© « fake news » du premier coup. Les ressources qui suivent s’adressent aux adultes, adolescents et enfants. Elles ont été constituées et compilées par SpotPink pour aider chacun à démasquer les infox et à devenir un expert capable de débusquer les fake news.

1) Passez le quiz (20 questions)

Cliquez sur le bouton rose « Commencer le quiz ! » ci-dessous (si celui-ci ne s’affiche pas, il s’agit sans doute d’un problème de navigateur et/ou de blocage des cookies. Si tel est le cas, changer de navigateur, vérifiez les cookies bloqués et/ou rafraîchissez la page) :
[slickquiz id=4]

[*Voir plus bas : Mentions légales et politique de protection des données personnelles]

En préambule

Phénomène mondial à l’impact planétaire, les informations fallacieuses se diffusent et se partagent très facilement grâce à l’Internet et aux médias sociaux. Ceux-ci sont des chambres d’écho idéales pour des communautés de personnes rassemblées en raison de centres d’intérêt partagés ou de valeurs communes. Les appareils mobiles, de leur côté, simplifient l’accès et facilitent le partage en temps réel de toute nouvelle information « qui tombe ». Tandis que nos aïeux lisaient le journal avant de commenter ou débattre de l’actualité de la veille, chacun de nous peut à présent « faire l’actualité » et/ou se faire le relai d’une actualité possiblement créée de toute pièce par un parfait inconnu.

Le débat démocratique – si cher à nos politiques – est mis à mal (car désormais truqué) par l’action des pourvoyeurs d’informations mensongères sur Internet et les médias sociaux. C’est dans ce contexte que la loi contre la « manipulation de l’information » a été adoptée le 20 novembre 2019, après un parcours du combattant législatif pour l’adoption de ses deux textes très controversés.

Toute la difficulté avec les fake news réside dans le fait qu’il peut être difficile – voire impossible – de démonter les arguments des fossoyeurs de l’infox ou des adeptes d’une théorie du complot. Comment prouver, pour rétablir la vérité, qu’un fait – nul et non avenu – n’existe pas, alors même que celui-ci est diffusé, « liké » et partagé par nos relations, voire par des médias très crédibles ? Comment prouver qu’une théorie est fausse ou que quelque chose n’a pas lieu d’être (car elle n’existe pas) sans alimenter le débat, ce qui contribue par là même à faire la publicité de la fausse information ?

La vérité s’oppose parfois à la croyance lorsque Internet et les médias sociaux servent de faire-valoir d’une appartenance groupale ou de caisse de résonance à un phénomène de foule… La désinformation est finalement devenue une nouvelle arme de guerre très facile à manier avec les technologies de l’information et de la communication…

Avec l’expansion des fake news, accessibles via le canal de communication Internet, la vérification des faits (prérequis à l’exercice du métier de journaliste), devient une compétence attendue de chaque citoyen. Cependant, et puisqu’il s’agit là d’une compétence, la capacité de faire preuve de discernement s’acquiert mais aussi s’entraîne (car à défaut, elle pourrait disparaître).

Selon Gérald Bronner «  Il est toujours plus facile de croire que d’acquérir un savoir basé sur des preuves »[17]. C’est effectivement plus économique du point de vue cognitif et en cela, la paresse intellectuelle est l’une des faiblesses de la nature humaine. Mais ce n’est pas la seule !

Comme nous l’expliquons dans le dossier téléchargeable par ce lien, il existe plusieurs facteurs psychologiques qui sont susceptibles d’amener les personnes à croire en des fausses informations ou à adhérer à une non vérité (vérité habillement déformée au point de n’en être plus une).

Pourtant, les plus crédules ne sont pas pour autant des imbéciles… Bien malin est celle ou celui qui ne se fait pas prendre par une fake news, mais cela ne signifie pas qu’il faut forcément être un imbécile pour croire à une fake news ! Le cerveau fonctionne de telle manière qu’il est victime de biais cognitifs (agissant naturellement comme autant de distorsions de la perception et de la pensée), sans qu’il soit question d’une quelconque débilité. Par ailleurs, des motivations ainsi que des besoins entrent également en jeu. Selon la nature de l’exposition à l’information (voir l’effet de simple exposition décrit par Robert Zajonc), la maturité dans l’utilisation de l’Internet et des médias sociaux et aussi conformément au besoin d’appartenance (voire de conformisme) à un groupe social, l’individu le plus normal peut-être enclin à créditer une fake news.

La célèbre expérience de Solomon Asch a démontré, en 1956, l’influence du besoin de conformisme sur les décisions prises par un individu au sein d’un groupe. Par conformisme, les individus ont soutenu des réponses allant non seulement contre l’évidence, mais aussi contre leur conviction personnelle acquise au moyen de leur acuité visuelle.

Nous espérons que la lecture de ce dossier vous permettra non seulement de découvrir des pistes pour déjouer les pièges cognitifs, pour sensibiliser nos enfants aux dangers que représente la désinformation et finalement, mais aussi de contribuer à être de meilleurs modèles pour eux concernant l’usage du numérique en matière d’information.

Apprendre à repérer les infox est une compétence qui s’acquiert – quel que soit l’âge – et il s’agit là d’une responsabilité citoyenne. L’Internet et les médias sociaux ne sont pas un espace de non droit et, partager une fausse information revêt une dimension engageante (y compris pénalement), car elle participe d’une certaine défiance à l’égard des institutions politiques et médiatiques. Le partage d’une fake news peut notamment être le signe d’une appartenance à une communauté idéologique ou d’une certaine paresse de l’esprit…

[17] Université Paris Descartes. (2019). Fake news. Les fake sciences. Les cahiers de l’Université Paris Descartes, (31). Consulté sur https://cahiers.parisdescartes.fr/fake-news-fake-science-info-intox-infox

2) Découvrez le guide !

Guide VAEN fake news

Le guide est disponible sur Amazon :

Sommaire du dossier (PDF, 28 pages, 4,1Mo) :


Télécharger gratuitement le guide (sans les questions du quiz)

3) Obtenez la VAEN© (Validation des Acquis de votre Expérience Numérique) sur le sujet des fake news (infox) !

Un score de 81% minimum de bonnes réponses (niveau 1) au quiz accessible ci-dessus et ci-après est nécessaire pour obtenir votre attestation de VAEN© (Validation des Acquis de l’Expérience numérique) : connaissances et compétences pour débusquer les « Infox ».

Vous pouvez choisir de répondre au quiz avant ou après avoir lu le document intitulé « VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPÉRIENCE NUMÉRIQUE (VAEN©) – MODULE : LES FAKE NEWS« , consultable et téléchargeable au format PDF sur le site de SpotPink par ce lien : https://caroleblancot.com/wp-content/uploads/2020/10/VF-VAEN-fake-news.pdf

À l’issue du quiz vous connaîtrez votre niveau de maîtrise du sujet de la désinformation et pourrez aussi découvrir les bonnes réponses aux 20 questions qui vous auront été posées (sur un set de 40 disponibles).

Si (et seulement si) vous êtes en mesure de prouver que vous avez obtenu le score Niveau 1, pour obtenir votre attestation de VAEN© – « Les fake news », adressez-nous un courriel à contact@spotpink.com en joignant la capture d’écran du score obtenu à la fin du quiz ainsi que vos prénoms et nom. Nous vous adresserons en retour votre attestation de VAEN© pour ce module (contenant votre niveau et votre note sur 20).

Exemple de résultat obtenu à l’issue du quiz (ne permettant pas d’obtenir l’attestation de VAEN© sur les fake news) :

Exemple de résultat au quiz (Score 3 : 41 à 60% de bonnes réponses)

Il est à noter qu’une correction de toutes les réponses peut également être envoyée à quiconque aura obtenu un score 1 (preuve à fournir) à condition d’en formuler la demande.

Spécimen de l’attestation de VAEN© qui sera envoyée en cas de réussite :

Spécimen d'Attestation de VAEN© envoyée en cas de réussite

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Quelques ressources

Ouvrages

  • Bronner, G. (2003). L’empire des croyances. Paris : PUF.
  • Bronner, G. (2013). La démocratie des crédules. Paris : PUF.
  • Bronner, G., & Krassinsky, J. P. (2018). Crédulité & rumeurs: Faire face aux théories du complot et aux fake news. France: Le Lombard.
  • Cordier, A. (2015). Grandir connectés: les adolescents et la recherche d’information. Caen, France: C & F Éditions.
  • Dagnaud, M. (2013). Génération Y. Les jeunes et les réseaux sociaux, de la dérision à la subversion. Paris, France: Presses de sciences Po.
  • Froissart, P. (2010). La rumeur. Histoires et fantasmes. Paris, France.
  • Huyghe, FB (2018). Fake News – La grande peur. Paris : VA.
  • Jehel, S. (2011). Parents ou médias, qui éduque les préadolescents ? Enquête sur leurs pratiques TV, jeux vidéo, radio, Internet Toulouse, Éditions Érès.

Articles et sites

Revues

Vidéos

Il n’y a pas d’âge pour apprendre à débusquer les infox !

QVT et bien-être au travail : comment s’y retrouver dans l’offre pléthorique des solutions digitales ?

En matière d’évaluation et/ou d’amélioration du niveau de bien-être au travail le pire côtoie le meilleur parmi les solutions du marché

Les Prix BE.DIGIT ont été créés pour récompenser les meilleures plateformes et applications mobiles

L’état actuel de la recherche scientifique permet tout à fait de connaître les facteurs contributifs de façon causale au bien-être au travail, tout comme ceux qui sont neutres à son égard et ceux qui lui sont préjudiciables.
Le travail d’analyse mené dans le cadre du projet BE.DIGIT a pour intérêt de mettre en avant les plateformes et applications mobiles au service du bien-être au travail qui apportent une réelle valeur ajoutée du point de vue psychologique. L’étude comparative a donc été réalisée pour conseiller voire alerter les gestionnaires d’entreprise désireux d’utiliser les solutions et services des prestataires disponibles sur le marché mais, qui n’ont pas le temps de les évaluer.
Pour répondre à la question « En quoi et comment les solutions évaluées mesurent-elles ce qu’elles prétendent mesurer (la QVT, le bien-être au travail) ? », un jury composé de 5 personnes a été constitué avec des psychologues praticiens et des chercheurs.
Après avoir écarté une trentaine de solutions qui n’entraient pas dans le cadre du bien-être au travail (entendu comme santé mentale positive car c’est sa définition propre), les organisateurs des Prix BE.DIGIT se sont rapprochés de vingt et un acteurs laissant supposer qu’ils s’occupent effectivement de ce sujet. Ces acteurs ont été sélectionnés car ils s’affichaient publiquement comme proposant une solution visant l’évaluation et/ou l’amélioration du niveau de bien-être des salariés.
Sur le même principe que celui du guide Michelin, un total de 321 étoiles a été attribué à l’ensemble des dix nominés sur l’ensemble des 123 critères répartis en 18 thèmes.
Or, 49% du total des étoiles distribuées lors de cette édition a été empoché par trois solutions qui se distinguent ainsi nettement des autres.

Les livrables du projet

Un rapport global d’analyse a été rédigé pour faciliter la prise de décision dans un marché d’offres pléthoriques.
Dans la première partie du rapport, des rappels d’ordre sémantiques et juridiques sont effectués afin de poser le cadre dans lequel l’analyse s’est inscrite.
Dans la deuxième partie sont détaillés les finalités du projet, la méthodologie utilisée pour l’étude des solutions, les résultats détaillés (par solution nominée et tous blocs confondus), les solutions lauréates et le bilan. Enfin, sont présentées en annexe :

  • la cartographie des solutions digitales d’évaluation et/ou d’amélioration du bien-être au travail,
  • les fiches de présentation des cinq solutions lauréates,
  • le radar comparatif et les radars des trois solutions lauréates de la catégorie « Top solution », dont les trois lauréats de cette édition sont :
    • 1- Moodwork (54 étoiles, soit 17% du nombre total d’étoiles distribuées)
    • 2- Wittyfit (53 étoiles, soit 17% du nombre total d’étoiles distribuées)
    • 3- Motiva (49 étoiles, soit 15% du nombre total d’étoiles distribuées).

Acheter le rapport global d’analyse de solutions digitales d’évaluation et/ou d’amélioration du niveau de bien-être au travail :


Rapport d’analyse Prix BE.DIGIT 2019



Auteurs : Carole Blancot, Céline Couret, François Geuze, Sarah Mokaddem, Pierre-Eric Sutter
Nombre de pages : 98
Nombre de signes : 192 647
Format : PDF (8,4 Mo)

Pour citer le rapport BE.DIGIT 2019 :

Carole Blancot, Céline Couret, François Geuze, Sarah Mokaddem, Pierre-Eric Sutter (2019), « Rapport global d’analyse de solutions digitales d’évaluation et/ou d’amélioration du niveau de bien-être au travail », mars-lab, SpotPink.

Rapport BE.DIGIT 2019

Synopsis :

Depuis 2015, nombreuses sont les startups qui se sont créées dans le but d’améliorer le bien-être au travail ou la qualité de vie au travail (QVT). Surfant sur la vague de « l’injonction au bonheur[1] » qui caractérise notre société actuelle, la plupart de ces entreprises ont été lancées par de jeunes « start-uppers » qui pour la plupart vendent du bien-être comme on vend des boites de petits pois. La quasi-totalité d’entre eux ne sont en effet ni psychologues ni médecins mais issus essentiellement d’écoles de commerce. Ils n’ont quasiment aucune notion en matière de santé au travail[2] et leur but semble surtout de faire un LBO plutôt que de s’occuper de la psyché des salariés. Ils mettent en avant le côté « fun » et « hype » de leur démarche or le bien-être au travail n’a rien d’une farce puisque ce concept, fort mal compris, touche à la santé mentale des salariés. Il est expliqué dans ce rapport qu’il ne suffit pas, pour contribuer réellement à la QVT ou au bien-être des travailleurs, de proposer des sondages d’humeur ou d’opinion au moyen de smiley de couleur rouge, jaune, verte ni d’inviter les salariés à écouter des musiques de relaxation, de participer à un tournoi de babyfoot, de bénéficier de massages, de manucures ou encore de proposer des services à la personne (repassage ou autre). En effet, deux chercheurs de l’université américaine de l’Illinois[3] se sont intéressés aux effets de « wellness program » au bureau. Ils ont démontré scientifiquement que ces programmes n’ont aucune influence sur le bien-être au travail (entendu dans son acceptation de santé mentale positive au travail). Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas promouvoir le bien-être au travail, bien au contraire… Mais, encore faut-il savoir de quoi l’on parle pour le faire à bon escient avec les paradigmes et méthodologies adéquats.

Le lecteur découvrira dans ce rapport d’étude la différence entre le bien-être eudémonique et le bien-être hédonique, ce qui l’aidera à mieux cerner la vocation première de chaque solution du marché. Les chercheurs montrent que ne se focaliser sur le bien-être hédonique peut être dangereux pour la santé, notamment parce que la course au plaisir permanent (qui s’apparente à une addiction) peut devenir angoissante et causer de la dépression, voire des troubles cardiovasculaires.

Après lecture de ce rapport, le lecteur pourra évaluer la pertinence de chaque solution en posant les bonnes questions. Dix pages sont notamment consacrées aux points à vérifier en termes de respect des dispositions du RGPD[4] par ces acteurs qui sont des sous-traitants, voire des co-traitants.


[1] Il est fait référence à l’ouvrage de Pascal Bruckner, L’euphorie perpétuelle : essai sur le devoir de bonheur, Grasset 2002.

[2] Lors de l’édition 2019 du « HappyTech Summit » (qui s’autoproclame « le premier événement en France dédié à l’innovation technologique au service du bien-être en entreprise »), la question suivante a été posée individuellement à tous les exposants : « Votre solution permet-elle d’exercer l’obligation de sureté en matière de santé au travail tel que régi par la série des articles L4121 du Code du travail ? ». 100% des répondants ignoraient qu’il y avait des obligations légales en matière de santé mentale au travail…

[3] Le Figaro. (2018, 12 septembre). Les programmes de bien-être au travail étrillés dans une étude. Récupéré 14 mai, 2019, de http://www.lefigaro.fr/decideurs/vie-bureau/2018/09/12/33008-20180912ARTFIG00004-une-etude-demontre-l-inefficacite-des-programmes-de-bien-etre-au-bureau.php

[4] Règlement n°2016/679, dit règlement général sur la protection des données (GDPR : The EU General Data Protection Regulation).

Télécharger la cartographie BE.DIGIT 2019 :

Cartographie BE DIGIT 2019

Télécharger le radar de trois solutions lauréates de l’édition 2019 des Prix BE.DIGIT :

Télécharger le radar de trois solutions lauréates de l’édition 2019 des Prix BE.DIGIT 

[Dossier] De l’éthique, des TIC et des TOCs

Quand les TIC sont mises au service soit de l’éthique, soit des TOCs… 

L’homme et sa sécurité doivent constituer la première préoccupation de toute aventure technologique”.
Albert Einstein

[Avertissement]
Il n’est pas question ici de remettre en cause l’intérêt des Technologies de l’Information et de la Communication qui, appliquées au monde professionnel ou à la sphère personnelle, peuvent présenter de nombreux avantages, dont certains sont cités ci-après :

  1. Un accès amélioré à l’information et donc à la connaissance. 
  2. Une plus grande autonomie accordée pour l’organisation de son travail et le choix des conditions d’exercice de celui-ci. 
  3. La facilitation du travail collaboratif. 
  4. Une augmentation de la réactivité. 
  5. Une meilleure productivité pour l’accomplissement de certaines tâches. 
  6. Etc.

Sans chercher à diaboliser les TIC*, ce dossier se propose d’évoquer les inconvénients potentiels de l’utilisation des TIC dans le cadre du travail, et aussi l’impact négatif que les TIC peuvent avoir sur la vie quotidienne d’une façon plus générale.  
Nous nous intéresserons ici aux dangers et aux facteurs de risque inhérents aux activités numériques, avant d’envisager les pratiques éthiques et la responsabilité de chaque partie puis, les actions préventives et curatives envisageables. 

Vous pouvez lire l’intégralité de ce dossier ci-dessous (103 071 signes), ou bien l’acheter pour le télécharger au format .PDF interactif (43 pages, 12,1 Mo) pour prendre le temps de lire et le conserver :


Caractéristiques du document : Téléchargement en ligne après paiement via Paypal ou par carte bleue) au prix de 16,66€ HT – 19,99€ TTC.
Auteurs : Carole Blancot & Vanessa Caupenne

Sommaire :

Le guide est également disponible sur Amazon aux formats ebook et broché.

Ajout du 13/12/2018 :

Ecouter le podcast.

Ajout du 16/11/2018 :

Limiter l’utilisation des réseaux sociaux améliore le bien-être

Une étude récente* s’intéressant à la relation entre l’usage des réseaux sociaux et le bien-être individuel a été menée par une équipe de psychologues de l’Université de Pennsylvanie (Hunt, Marx, Lipson et Young) et les résultats ont été publiés en novembre 2018. A travers cette expérimentation, ces auteurs ont montré que limiter le temps passé sur les réseaux sociaux permet de diminuer le sentiment de solitude et les symptômes dépressifs des utilisateurs.

*Source : Hunt, M. G., Marx, R., Lipson, C., & Young, J. (2018). No More FOMO: Limiting Social Media Decreases Loneliness and Depression. Journal of Social and Clinical Psychology, 751-768.

Hunt, M. G., Marx, R., Lipson, C., & Young, J. (2018). No More FOMO: Limiting Social Media Decreases Loneliness and Depression. Journal of Social and Clinical Psychology, 751-768.

Les étudiants participant à l’étude ont été répartis en deux groupes, selon leur utilisation de trois plateformes de réseaux sociaux – Facebook, Snapchat et Instagram. Ainsi, pendant les quatre semaines de l’étude, il était demandé aux sujets du premier groupe (groupe contrôle) de conserver leur usage habituel de ces réseaux, tandis que les individus du second groupe devaient limiter le temps passé sur chacune des plateformes à 10 minutes par jour – soit un total de 30 minutes par jour. Chaque semaine, les sujets des deux groupes remplissaient un questionnaire mesurant leur bien-être à travers diverses dimensions, la première semaine de l’étude a servi de point de référence.

Le bien-être a été mesuré par sept facteurs ayant chacun leur propre échelle :

  • Le soutien social qui mesurait l’accessibilité des sujets à ce facteur de bien-être.
  • Le FoMO (Fear of Missing Out) qui mesurait la détresse liée au manque d’expériences sociales.
  • La solitude afin d’évaluer la perception d’isolement social par les participants.
  • L’anxiété et ses symptômes associés.
  • La dépression et ses symptômes associés (Inventaire de Dépression de Beck ; Beck, Steer, & Brown, 1996).
  • Le niveau d’estime de soi rapporté par chaque participant.
  • Le degré d’autonomie et d’auto-affirmation des sujets était également déterminé.

Au terme des quatre semaines, les individus ayant limité leur utilisation des réseaux sociaux ont vu leur sentiment de solitude et leurs symptômes dépressifs diminuer, comparativement aux sujets ayant conservé leur usage habituel.

Par ailleurs, l’anxiété et le FoMO de l’ensemble des participants – qu’ils aient limité ou non leur usage des réseaux sociaux – baisse également par rapport à la première semaine. Ces résultats permettent de mettre en évidence l’effet bénéfique que peut avoir une auto-surveillance par les intéressés de leur usage de Facebook, Snapchat et Instagram.

En conclusion, les auteurs soulignent qu’une utilisation des réseaux sociaux à hauteur de 30 minutes par jour environ peut mener à une amélioration notable du bien-être.

Le saviez-vous ?

  • 71,1% des salariés avaient un usage professionnel des outils numériques en 2013.(20) 
  • 13,4% des salariés Français réalisaient quasi exclusivement leur travail sur un équipement informatique, une messagerie, un réseau (7 heures ou plus d’utilisation par jour) en 2013.(20) 
  • En 2018, 67% des Français se déclarent dépendants des outils numériques.(27)
  • La fragmentation des tâches (devoir s’interrompre pour réaliser une tâche non prévue) et le sentiment de surcharge cognitive (penser à trop de choses à la fois) sont fortement corrélés à un usage quotidien des outils numériques, et ce d’autant plus que le temps passé devant un ordinateur augmente.(20)
  • Les salariés ayant un usage sédentaire des outils numériques entre 3 et 7 heures par jour et plus de 7 heures par jour, déclarent plus souvent que les utilisateurs peu intensifs, avoir une quantité de travail excessive et un temps insuffisant pour réaliser leur travail.(20)
  • Entre 5 et 10% de la population française souffre du SICEM* (Syndrome d’Intolérance aux Champs Électromagnétiques).(13)
  • Plus d’un Français sur deux est confronté au « mal-dormir ».(16) 
  • En 2010, les adolescents Américains passent en moyenne 8,5 heures par jour à interagir avec les appareils numériques.(15)
  • 93% des enfants et adolescents de 9 à 16 ans ont accès à Internet et 83% d’entre eux jouent à des jeux sur ordinateur.(2)
  • 12% des nouveau-nés disposent déjà d’une adresse e-mail en Espagne, 7% en France. Au niveau international, 5% de ces bébés ont leur profil sur Facebook.(2)
  • 74% des enfants Français de moins de 2 ans sont en ligne par l’intermédiaire de leurs photos ou de leurs profils sur les réseaux sociaux.(2)

Introduction

Quand les TIC sont mises au service soit de l’éthique, soit des TOCs…

L‘omniprésence numérique dans la vie des Français, que celle-ci soit professionnelle ou personnelle, présente des dangers et peut occasionner des risques pour la santé (physique et/ou mentale). C’est ce que ce dossier s’efforcera de démontrer et d’illustrer.
À l’heure où les modèles scientifiquement validés d’explication de cause à effet font encore défaut et où les statistiques descriptives des effets indésirables en la matière doivent encore être complétées d’analyses longitudinales, la croyance supplante la connaissance et la précaution s’applique. Cet état de fait rend cependant les mesures de prévention délicates à décider et à mettre en œuvre. De même, l’efficacité de ces méthodes est encore incertaine, tant la prévention individuelle semble être dans de nombreux cas le choix par défaut dès lors que la protection collective est impossible ou insuffisante.
Les conséquences néfastes de l’hyperconnectivité ne sont pas totalement inconnues pour les individus puisque 72% des Français pensent qu’il serait bénéfique pour leur santé de limiter les usages numériques. Cependant, ceux-ci ne semblent pas être réellement informés des bienfaits potentiels d’une régulation desdites pratiques.
L’utilisation excessive des TIC (qu’elle soit ponctuelle ou qu’elle consiste en un phénomène plus durable) peut concerner tout le monde, les enfants et les adolescents mais aussi les individus qui dépendent des technologies pour exercer leur profession. En 2013, 71,1% des salariés utilisent un matériel informatique et/ou un réseau à des fins professionnelles contre 59,7% de salariés en 2005(23).
Dès lors, quels sont les dangers* et/ou les risques* physiologiques et/ou psychologiques liés à des pratiques excessives ou inadaptées ? C’est ce que nous analyserons dans une première partie : elle s’articulera autour du danger des ondes électromagnétiques ainsi que des dangers et risques de l’hyperconnectivité (avec comme conséquences le manque de sommeil et l’augmentation du stress notamment). Les usages excessifs et/ou inadaptés seront évoqués, et un focus sera fait sur le cas des enfants et des adolescents. Dans la seconde partie, nous traiterons des responsabilités et de l’éthique comme concepts clés, puis nous exposerons des solutions envisageables d’ordre préventives et curatives.

 L’addiction devient pathologique à partir du moment où le sujet commence à se rendre compte que, lorsqu’il veut arrêter, il ne plus en finir seul.”
Claude Allard(2)[1]

Des dangers et des risques physiologiques et/ou psychologiques associés à des usages excessifs ou inadaptés

Risques associés à des usages excessifsRisques associés à des usages excessifs

Dangers et risques associés à des usages excessifs du numérique dans la sphère personnelle et/ou professionnelle

Dans l’infographie ci-dessus les dangers sont schématiquement matérialisés dans les rectangles, et les risques (atteintes physiques ou psychologiques) le sont dans les cercles.
Ces dangers, s’ils ne sont pas évités, sont des facteurs de risques susceptibles d’impacter négativement la vie personnelle (familiale, conjugale), la vie sociale et la vie professionnelle. Le risque principal étant celui d’une?diminution du niveau de bien-être, et les risques associés pouvant aller jusqu’à une atteinte portée à la santé physique et/ou psychologique.

Le danger des ondes électromagnétiques pour la santé

Au delà des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités numériques (par exemple l’envoi d’e-mails et le stockage d’octets – photos, SMS, MMS – qui sont consommateurs de CO2), les TIC peuvent représenter un autre danger pour la santé : la production d’ondes électromagnétiques.
La pollution électromagnétique est l’une des formes de pollution environnementale des TIC.
Le développement des technologies sans fil et du téléphone mobile a produit une nouvelle pathologie environnementale : l’hyper-électrosensibilité. En 2005, l’OMS a nommé cette pathologie HSEM (HyperSensibilité ElectroMagnétique).
Par ailleurs, McCarty et al. en 2011(25) ont exposé un lien entre les champs électromagnétiques et l’électrosensibilité. Entre 5 et 10% de la population française souffrirait de ce syndrome neurologique et ce, lorsqu’elle est soumise à des radiofréquences et hyperfréquences.(14)
Nous retrouvons ces facteurs déclencheurs dans de nombreux outils de la vie quotidienne tels que les micro-ondes ou encore les téléphones portables. Les patients concernés, exposés à de fortes ou même à de faibles sources électromagnétiques présentent de nombreux symptômes.
Christine Campagnac (Directrice d’un hôpital) les a répertoriés en 3 phases (Magazine Biocontact n°257 – mai 2015) :

  • Une phase d’induction au cours de laquelle apparaît une symptomatologie neurologique (les personnes se plaignant notamment de maux de tête). 

  • Une phase d’état caractérisée par l’insomnie, une fatigue chronique ou d’autres symptômes appartenant au spectre dépressif. 
  • Une phase évolutive au cours de laquelle apparaissent progressivement des lésions organiques pouvant aller jusqu’à un état de démence proche d’une maladie d’Alzheimer chez un sujet jeune (avec le caractère irréversible de ces lésions comme risque ultime). 

Afin d’illustrer ce phénomène, présentons un patient dont nous garderons l’anonymat pour des raisons évidentes. Chez celui-ci un SICEM a été diagnostiqué en 2015 par le Professeur Dominique Belpomme après de nombreux examens réalisés par le patient au cours des années précédentes.
Celui-ci avait en effet préalablement consulté une multitude de médecins aux spécialités diverses (médecin généraliste pour l’expression du trouble initial, médecin ORL pour les vertiges et les acouphènes supposés provenir d’un trouble associé à l’oreille interne, etc.). Grâce à un encéphaloscan réalisé en avril 2015 (examen donnant une image de l’irrigation artérielle des zones des deux hémisphères du cerveau en mesurant les pulsations dans le cerveau pour déterminer une éventuelle sensibilité aux ondes) un déficit de vascularisation cérébrale a été confirmé par le Professeur Dominique Belpomme. Sur les recommandations de ce médecin, ce patient s’est mis à l’abri d’un maximum de sources électromagnétiques (y compris de faible intensité) afin d’éviter qu’il s’ensuive une détérioration cérébrale sévère.
Ce patient que nous avons interrogé a affirmé que sa santé physique avait bénéficié de son changement de cadre de vie et de l’adoption de nouveaux comportements (tels que l’achat et l’utilisation de l’appareil présenté ci-contre). Cela a impliqué effectivement un changement d’attitude et de comportement vis-à-vis des sources de danger afin de minimiser le risque d’atteinte à sa santé physique et mentale.

[NDLR : président de l’ARTAC, Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse, le Professeur Dominique Belpomme fait l’objet d’une plainte du Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) pour d’éventuels manquements à la déontologie après qu’il a émis des certificats médicaux de « contre-indication à la pose » du nouveau compteur Linky.]
Electrosmog meter SICEM

Ce type d’appareil a été conçu pour permettre à tous, spécialistes ou non, d’effectuer une évaluation complète, rapide et fiable de l’environnement électromagnétique dans les espaces de vie intérieurs ou sur les lieux de travail afin de pouvoir mieux déterminer les valeurs limites à ne pas dépasser et les valeurs de précaution à respecter sur le plan sanitaire.

Les dangers et les risques liés à l’hyperconnectivité (usages excessifs)

Sur-sollicitation*, multitâche, hyperconnectivité et interruptions

L’hyperconnectivité touche une partie de la population ; elle peut être associée à des activités qui relèvent de la sphère professionnelle et/ou de la vie personnelle. Lorsque l’usage professionnel des outils informatiques, messagerie, réseaux est intensive et dépasse 7 heures par jour, cette charge mentale de travail importante est associée à un sentiment de pression (nécessité de se dépêcher de finir son travail) et à une qualité de travail amoindrie (faire une opération trop rapidement alors qu’elle demande plus de soin).(23)
La DARES distingue 5 types d’utilisateurs des TIC selon le type d’outil informatique dont ils sont équipés et leur utilisation(23) :

  • Les utilisateurs non connectés 
  • Les utilisateurs mobiles (utilisant au moins 2 outils de mobilité parmi ceux-ci : ordinateur portable, téléphone portable professionnel, accès distant à la messagerie professionnelle et au réseau d’entreprise) 
  • Les utilisateurs connectés peu intensifs* (moins de 3 heures par jour). 
  • Les utilisateurs connectés modérés* (entre 3 et 7 heures par jour). 
  • Les utilisateurs connectés intensifs* (7 heures ou plus par jour).

Certains chercheurs s’intéressent actuellement à l’impact?du multitâche sur nos performances cognitives. De nombreuses conséquences ont été établies et le niveau de performance des intéressés est mis en cause.
Réaliser plusieurs tâches simultanément nous amène à surestimer notre performance, tandis qu’au contraire celle-ci baisse par rapport à la performance associée à une activité mono-tâche. C’est-à-dire que la perception de la qualité de notre travail ne sera pas objective et que l’on se contentera du niveau du travail produit en pensant que le multitâche n’aura pas eu d’impact sur notre performance. L’exposition aux notifications de réception d’e-mails catégorisés comme étant « urgents » nous contraint à ajouter mentalement des éléments à notre « to-do list » tout en nous déconcentrant. Or, lorsque nous lisons, écrivons et téléphonons en même temps, notre cerveau doit alterner entre deux activités. Par exemple, nous sommes en ligne avec un interlocuteur et à la fois, nous écrivons un début d’e-mail. La chose suivante va se produire : nous  allons occulter ce que la personne qui est au bout du fil est en train de nous dire. En effet, ces deux activités reposant sur les mêmes réseaux du cerveau (écrire un e-mail et répondre au téléphone), c’est le réseau du langage qui sera sollicité dans ces deux cas. Par conséquent, cette zone sera saturée et l’une des deux tâches en pâtira.
Même si les outils numériques nous font gagner du temps en terme d’administration, nous permettent de prendre en charge de nouvelles missions et de monter en compétences, la charge et le rythme de travail sont amplifiés car un ajout de tâches périphériques en découle. Le multitâche peut donc potentiellement occasionner une surcharge cognitive* mais aussi augmenter la probabilité de commettre des erreurs.
Pour illustrer le phénomène de la sur-sollicitation, évoquons une expérience réalisée par Stéphane Buffat (médecin militaire et chercheur)(36) sur un pilote. Lors d’une simulation, le pilote est soumis à plusieurs pannes simultanées et il doit déterminer laquelle traiter selon lui en priorité. Les résultats ont indiqué que le choix du sujet s’est porté sur le danger le plus immédiat. Cependant, des erreurs ont eu lieu, erreurs qu’il n’aurait pas commises s’il n’avait pas fait l’objet d’une sur-sollicitation associée à un niveau élevé d’urgence.
En effet, il faut en moyenne 64 secondes pour reprendre le fil de sa pensée après une interruption par la réception de messages (ci-dessus, par un message indiquant des pannes simultanées), d’e-mails ou d’appels téléphoniques. Les interruptions et la déconcentration qui en résulte augmentent le sentiment de ne pas avoir le temps ou les moyens de faire ce qui est attendu.

Déconcentration et blurring*

La chercheuse en neurosciences Aurélie Bider-Caulet(36) étudie les différents types d’attention : l’attention sélective (qui élimine les bruits inutiles de notre environnement) et l’attention soutenue (qui nous permet de rester attentif plusieurs minutes ou plusieurs heures consécutives). Une expérience a été réalisée au cours de laquelle la chercheuse mesure l’activité du cerveau d’un sujet dans une situation de double tâche afin de voir s’il est possible de réaliser simultanément deux activités (conduire et être au téléphone).Les résultats ont mis en lumière que lorsque deux tâches sont à réaliser, celles-ci entrent en conflit dans notre cerveau dès lors qu’elles utilisent le même réseau de neurones (écrire un e-mail et répondre au téléphone par exemple). L’expérience révèle qu’en raison d’une baisse de la vigilance, les personnes concernées sont moins attentives à ce qu’elles font dans ce type de situation.
Avec cet exemple on peut mesurer le potentiel de déconcentration des écrans et des notifications (personnelles et/ou professionnelles) et son impact sur les facultés d’un individu.
Nous pouvons lier ce concept de sur-sollicitation au blurring*, où nous attendons des e-mails, des SMS et/ou des notifications professionnelles comme des stimulus alimentant notre sentiment d’utilité voire d’importance.
Le blurring consiste :

  • d’une part, en un télétravail « gris » lorsque le salarié est amené à travailler en dehors de son temps de travail (insertion de tâches relevant de la vie professionnelle dans la sphère personnelle), 
  • et/ou d’autre part, en la réalisation de tâches relevant de la sphère personnelle au cours de l’exercice du travail (réponse aux communications personnelles pendant le travail reçues via Facebook, par SMS, appel téléphonique) lorsque l’appareil mobile personnel n’est pas neutralisé au travail.

Les frontières spatio-temporelles et mentales (entre les deux sphères) n’étant plus clairement établies, la conciliation de la vie personnelle et professionnelle s’en trouve complexifiée. Les salariés mobiles déclarent d’ailleurs que l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée est impacté par les TIC(23).
C’est le cas de Matthieu Pédelahore(36), responsable infogérance production et Cloud, qui doit pourvoir être joint 24/24h et ce, même la nuit. Ce monsieur est une victime du blurring puisque le clivage entre ses temps de travail et les moments de sa vie personnelle est devenu impossible. Sur-sollicité et noyé sous la surcharge informationnelle issue des outils numériques, il a expérimenté le burnout*. Or, d’après un sondage réalisé par IFOP pour Sécurex en 2017, l’accès permanent des cadres (34% d’entre eux) à leurs outils numériques est perçu comme une source d’agacement pour leurs proches.
Toutefois, il est possible d’arriver à gérer cette hyperconnectivité en acquérant une nouvelle compétence ‘savoir se déconnecter’ ou bien en développant la faculté de compartimenter son attention.
Joubin Rahimi(36) un chef d’entreprise a réussi à développer cette faculté à l’aide du jeu d’échec. D’après lui, « il est possible d’oublier le monde extérieur quand l’on est concentré sur quelque chose ». Par exemple, il lui est arrivé lors d’un entraînement d’un jeu d’échec de jouer au milieu d’un stade de foot dans lequel deux équipes s’affrontaient. Les footballeurs devaient jouer le plus près possible des joueurs d’échec dans le but de les déconcentrer. Cette expérience lui a appris à focaliser son attention sur une tâche dans un environnement bruyant (sonneries de téléphone, bruits d’aéroport). Ce monsieur expose l’idée qu’il ne faut pas réagir en permanence à toutes les sollicitations : « il faut un temps bien précis pour s’en occuper, il faut par exemple se dire que l’on a une heure pour traiter les informations dans tel ou tel domaine ». Cela nous permet d’augmenter notre seuil de résistance à l’infobésité*, de limiter le risque de nous laisser dépasser et d’y faire face de la manière la plus adéquate.

Un risque de technostress*

L’hyperconnectivité se traduit également par une utilisation excessive des appareils mobiles. Néanmoins, pour une partie de la population, cette hyperconnectivité n’est pas volontaire, nous parlerons ici des salariés et plus spécifiquement des cadres. En effet, comme nous l’avons évoqué dans l’introduction, 71,1% des salariés ont un usage professionnel des outils numériques. En outre, parmi ces salariés, 92,3% sont des cadres utilisant Internet à des fins professionnelles(23). Cette CSP peut être sollicitée via des e-mails ou des appels téléphoniques en dehors de son temps de travail. Cette situation peut engendrer un état de stress jusqu’à l’épuisement professionnel.
Dans le cortège des symptômes liés au vécu de stress figurent l’anxiété, l’irritabilité, les troubles du sommeil, de l’alimentation, de la libido, etc. susceptibles d’impacter à leur tour la vie familiale, sociale et intime.
Stephany Lesaint (une ex responsable export)(36) a subi cette dynamique de travail et a expérimenté l’hyperconnectivité sur une longue durée avec des effets néfastes sur sa vie personnelle. Elle se réveillait la nuit pour répondre à des e-mails avec des destinataires basés en Chine ou en Inde. Elle avait l’impression que la survie de l’entreprise qui l’employait dépendait de son action. 
Elle explique que l’hyper-investissement de son travail l’a conduite à « oublier complètement sa vie ». Elle a finalement décidé de changer de profession à la suite d’une remarque formulée par sa fille « Maman tu ne fais que crier, tu es vraiment trop méchante, il faut te faire opérer ! », appuyant l’idée que Stephany était devenue stressée et irritable à cause de ce workaholisme*.
Intéressons-nous à un type de salarié précis : le salarié utilisant des outils numériques mobiles (ordinateurs portables, téléphones mobiles) qui est soumis a une quantité excessive de travail (40 heures par semaine)(23) et qui effectue régulièrement des heures supplémentaires. En effet, pour les travailleurs combinant charge de travail et pression temporelle (présence d’une date butoir), les TIC peuvent amplifier les facteurs de risques psychosociaux*. L’hyperconnectivité est un danger susceptible d’engendrer du technostress*, de la dépendance, des troubles du sommeil voire de l’épuisement (que nous évoquerons plus bas). Dès lors, les salariés se retrouvent non plus servis par les outils numériques mais asservis par eux (voir(40)).
Ce technostress (tel que ressenti par Stephany Lesaint) peut lui-même engendrer des troubles du sommeil et conduire à l’épuisement. En effet, si le salarié n’a pas pu finaliser ses tâches professionnelles, il peut avoir à les accomplir chez lui et être amené à utiliser un écran avant de dormir et/ou dès le réveil pour des raisons professionnelles.

Comme le dit Jacques Dutronc, “l’ordinateur est un hypnotique. Les gens dorment devant l’écran. Ils sont fascinés comme des papillons face à une lampe. Ils se grillent sous l’abat-jour.” 

Le risque de sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité

Nous pouvons mettre en lien les troubles de l’alternance veille-sommeil tels que décrits dans le DSM-5 (Manuel diagnostique statistique des troubles mentaux)(3), en formulant l’hypothèse que l’hyperconnectivité contribue au manque de sommeil et prédispose à des troubles du sommeil.
D’après ce manuel, entrent dans les troubles de l’alternance veille-sommeil, l’insomnie et notamment « l’insomnie d’endormissement » qui se caractérise par des difficultés d’endormissement ainsi que « le sommeil non-réparateur » (en dépit d’un nombre d’heures de sommeil considéré comme suffisant). Or, l’insuffisance de repos du corps et de l’esprit est préjudiciable pour la santé physique et mentale. Effectivement, les Français associent le manque de sommeil à trois grands types de risques(6) :

  • Le risque physique : l’accident de voiture (90%), les maladies graves (69%), la prise de poids (62%), 
  • Le risque social et professionnel : l’échec scolaire (82%), le risque de perdre son travail (62%), le risque de divorce (38%), 
  • Le risque psychique : dépression, suicide (72%).

La privation ou l’insuffisance de sommeil perturbe notre corps, notre esprit et notre comportement de façon relativement semblable au stress : irritabilité, affects négatifs et de l’anxiété, etc. C’est sans doute pour cette raison que le législateur a introduit dans le code du travail la notion de temps de repos minimum quotidien et hebdomadaire avec la La Loi travail dite Loi El Khomri (n°2016-1088 du 8 août 2016). Cette loi a fait entrer l’exercice d’un droit à la déconnexion* dans le code du travail français tout en confirmant l’obligation générale de sécurité qui incombe à l’employeur par les articles L. 4121-1 et L. 4121-2 du Code du travail par lesquels celui-ci est tenu d’évaluer les risques, y compris psychosociaux, et de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariésCette obligation générale repose sur une approche globale de la prévention des risques professionnels*.
Supplémentairement, les employeurs sont dorénavant tenus depuis le 1er janvier 2017 d’adopter de mesures visant à :

  • assurer le respect des temps de repos et de congés,
  • assurer l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, 
  • ainsi qu’à négocier un droit d’expression directe et collective des salariés notamment au moyen des outils numériques disponibles dans l’entreprise.

Plusieurs études ont démontré que lorsqu’un individu ne dort pas assez (moins de 8,5 heures par jour), il ressentira plus d’affects négatifs et se sentira plus anxieux(34). Egalement, le temps de réaction est plus lent et le niveau de stress plus fort chez une personne n’ayant pas eu assez de sommeil(27). Ce phénomène est expliqué par la production plus forte de Cortisol (hormone stéroïde) qui est générée lorsque qu’une personne ne dort pas suffisamment(27) provoquant un niveau de stress plus important. En outre, ce n’est pas l’écran a proprement parlé qui pose problème mais la lumière bleue que celui-ci produit. Effectivement, notre horloge biologique se synchronise grâce à la lumière de l’environnement naturel. Lorsque notre horloge interne ne capte plus de lumière, une production de mélatonine par la glande pinéale a lieu. Cette action permet au cerveau de comprendre qu’il est possible pour lui d’enclencher une phase d’endormissement. Ainsi, lorsqu’un individu utilise un écran avant de dormir, la lumière bleue perturbe son cerveau car elle bloque la production de mélatonine, ce qui perturbe ensuite le cycle jour/nuit.

Les dangers et les risques liés à des usages inadaptés

Bad Buzz

L’entreprise peut subir les conséquences d’usages inadaptés des TIC de la part de ses salariés et notamment faire l’objet d’un Bad Buzz(5) (phénomène de « bouche à oreille » négatif qui se déclenche généralement sur Internet avant de se prolonger éventuellement sur d’autres médias (Source Définitions Marketing). En effet, 82% des internautes font partie d’un réseau social(5).
A travers les médias du grand public, les marques peuvent interagir entre elles, leurs clients faire valoir leurs avis négatifs, et leurs salariés provoquer des situations délicates en divulguant des informations confidentielles ou fausses.

L’affaire « Geenpeace VS Nestlé » par exemple a été un cas largement repris et analysé. L’organisation Greenpeace (défenseure de l’environnement) a publiquement attaqué le groupe Nestlé au sujet de son utilisation de l’huile de palme (qui entraîne la déforestation de milliers d’hectares) pour produire ses barres chocolatées KitKat. C’est à travers une vidéo YouTube, une attaque sur la page Facebook de Nestlé et surtout, à travers un message de contestation appuyé par des preuves et des avis d’experts, qu’une réaction du grand public a été enclenchée. Par la suite, avec les réponses qui ont alimenté ce Bad Buzz, Nestlé a produit une longue communication de crise sur Internet.

Au delà du risque pour l’image, ce type de phénomène peut sévèrement pénaliser la performance financière de l’entreprise.

Selfie, régression au stade du miroir

Le selfie est une pratique à laquelle beaucoup d’individus s’adonnent (61% d’après SurveyMonkey). Il s’agit d’une image auto-générée et auto-sélectionnée dont la vocation est d’être immédiatement distribuée à d’autres via les réseaux sociaux(37). C’est partager sa propre image avec ses pairs dans le but de recevoir des évaluations positives. 
Comme nous allons le voir, le selfie se présente dans certains cas comme un usage inadapté des TIC qui peut l’être pour soi et/ou l’être du point de vue des autres.
Les résultats d’une étude réalisée en 2016(37) montrent que les adolescents ont recours au selfie pendant leur temps libre afin de se divertir. En effet, lorsqu’ils s’ennuient, les adolescents utilisent cette pratique comme un loisir (« Je m’ennuyais. Donc pourquoi ne pas prendre des photos de moi? » homme, 17 ans). Au moyen du selfie, ils peuvent s’exprimer (« Le selfie me permet de m’exprimer” – femme de 19 ans) et conserver un souvenir («J’aime me rappeler à quoi je ressemblais il y a des mois, voire des années, le selfie me permet de retourner dans le temps» – femme, 20 ans).
Cette même étude a indiqué également que cette pratique fonctionne comme un miroir où les réactions des observateurs procurent un sentiment d’approbation (« Je me sens bien parce que je sens que mes amis font attention à moi, me portent de l’intérêt et disent de bonnes choses sur moi.» femme, 18 ans). Si l’évaluation du spectateur est positive, l’acteur du selfie aura des affects positifs. A contrario, si le selfie engendre des réactions négatives, la personne concernée éprouvera des affects négatifs (« Si l’un de mes amis me fait des commentaires négatifs, je supprime immédiatement mon selfie. » homme, 17 ans). Le fait de supprimer un selfie face à une réponse négative montre le rôle d’autrui sur l’image de soi, et tout ceci rappelle que notre identité se construit aussi à travers le regard des autres…
Du reste, le recours aux selfies, à très haute dose pourrait avoir des conséquences négatives sur l’individu… 
L’acteur poste son selfie sur les réseaux sociaux dans l’attente d’obtenir toujours plus de « likes » et de « followers« . Il s’agit là d’un mécanisme de réassurance narcissique.
D’après le DSM-5(3), un individu dont la personnalité présente une faille narcissique est très facilement blessé par la critique ou l’échec. Si un selfie engendre des réactions négatives le mécanisme de réassurance est inopérant et la blessure narcissique réactivée. Même si les individus concernés n’en laissent rien paraître, ils peuvent être obsédés par les critiques reçues qui les humilient, dégradent l’image d’eux-mêmes voire procurent un sentiment d’annihilation de soi. En effet, ils présupposent que les autres auront le même intérêt qu’eux à l’égard dudit selfie et lorsque ce n’est pas le cas, ils s’étonnent que les louanges attendues fassent défaut. 
Pour aller plus loin, illustrons cette idée par les résultats d’une autre étude parue en 2016(24). Ceux-ci démontrent que le narcissisme dans ses comportements grandioses est associé à la prise et à la publication de plus de selfies et surtout de selfies individuels (en opposition aux selfies de groupe). Cette pratique semble être en partie une stratégie de renforcement du soi (se présenter sous son meilleur jour pour éprouver des affects positifs, et conforter l’estime de soi par le regard des autres).
Cependant, la présence des traits de personnalité narcissiques observés notamment chez les adolescents (dont l’image de soi achève de se construire), n’implique pas que l’individu présentera plus tard une personnalité narcissique.
Le selfie est une pratique qui peut être inadaptée lorsqu’il s’agit de construire ou conforter une représentation de soi factice dans le sens où elle repose sur des interactions virtuelles par écrans interposés, et que se créé alors un clivage entre le moi fantasmé et le moi réel.

TOCs & nomophobie*

Dans le DSM-5(3), les obsessions et les compulsions (actes irrépressibles) relevant du TOC (Trouble Obsessionnel-Compulsif) se définissent par des comportements répétitifs (comme se laver les mains ou réaliser des actes mentaux tel que compter) que le sujet se sent poussé à accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles (rituels) qui doivent être appliquées de manière inflexible. Les comportements ou actes mentaux sont destinés à diminuer l’anxiété ou neutraliser le sentiment de détresse, ou encore à empêcher la survenue d’un événement ou d’une situation redoutée. 

Comme nous pouvons le voir dans la vidéo ci-dessous, les deux femmes présentées produisent ces types de comportement avec leurs téléphones portables qui semblent jouer le rôle d’un objet contraphobique. L’une ne peut s’empêcher de regarder son téléphone en permanence, allant même jusqu’à dormir la main posée dessus. L’autre, possède plusieurs téléphones avec de multiples lignes et chargeurs afin de ne pas expérimenter la situation tant redoutée : se trouver en danger sans moyen de communication.

Téléphone au volant et en voiture

Le téléphone portable est utilisé dans de nombreuses situations : au travail pour passer un appel professionnel, chez soi pour accéder aux réseaux sociaux, et parfois même au volant d’une voiture. 38% des automobilistes téléphonent au volant, avec ou sans kit mains libres(4) en dépit du fait que conduire en utilisant un téléphone est interdit par le Code de la route (R412-6-1) et ce, même avec des oreillettes depuis le 1er Juillet 2015(22). Il s’agit d’une infraction sanctionnée d’un PV et d’une amende de 135€ assortie de la perte de 3 points sur le permis. 

Une étude a démontré que conduire avec un téléphone portable nous rend inattentif et ignorant de ce qu’il se passe devant et autour de nous. Notre attention est détournée de la route et de ce qui s’y passe au profit de la conversation téléphonique. Il a également été établi qu’utiliser notre téléphone portable avec un kit mains libres agit sur la mémoire : nous oublions les panneaux et les mots qu’ils contiennent. Ainsi, une information importante affichée sur l’autoroute ou l’indication d’un panneau peut être non seulement ignorée mais n’est en plus pas mémorisée lorsque nous utilisons notre téléphone portable au volant. 

L’utilisation du téléphone dans la voiture pose un autre problème : la production d’ondes électromagnétiques. Le Criirem (Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les Rayonnements EletcroMagnétiques) a permis, à l’aide d’une sonde isotropique, de calculer la puissance des ondes au niveau de l’oreille. Elle serait quasiment multipliée par deux passant de 5,6 à 10 volts par mètre(41) à l’intérieur de la voiture lorsqu’un appel est passé. Ce phénomène se défini par la « cage de Faraday » où la voiture (la cage) va être isolée de tout champ électrique ou électromagnétique. Inversement, les ondes produites à l’intérieur ne peuvent pas s’échapper. Dès lors, toujours selon le Criirem, une voiture serait étanche aux champs électromagnétiques, rendant les ondes plus puissantes et plus nocives pour l’oreille.
Effectivement, des médecins et des organismes de santé s’accordent sur deux dangers liés aux téléphones portables lorsqu’ils sont utilisés dans des lieux exigus et étanches aux champs électromagnétiques : 

  • la surpuissance des ondes qui peuvent entraîner une dégradation accélérée de l’ouïe et, 
  • l’apparition sur le long terme de cancers (en cas de forte exposition).

Signaux fantômes

Des hallucinations auditives et/ou sensorielles (vibrations fantômes) peuvent résulter de l’utilisation excessive du téléphone portable. En effet, avoir l’impression d’entendre notre téléphone émettre la sonnerie d’un appel ou d’une notification n’est pas rare pour les personnes concernées. 

Dans une étude américaine(35) 50% de l’échantillon (408 citoyens américains) déclare avoir déjà fait l’expérience d’une forme de « signal fantôme de téléphone » au moins une fois par semaine, et 63% d’entre eux au moins une fois par mois. D’autres résultats, de cette même étude, ont montré que l’intensité de l’utilisation du téléphone, l’usage excessif auto-déclaré et la dépendance au téléphone sont positivement corrélés à l’apparition de « signaux fantômes de téléphone ».

Les TIC, les enfants et les adolescents

Le cas des enfants

L’ère numérique est aussi celle de nos enfants puisque 90% d’entre eux disposent aujourd’hui de toute une panoplie d’objets numériques(2). Ils évoluent dans ce monde au moyen des téléphones portables des parents, regardent des dessins-animés à la télévision ou encore utilisent les jeux vidéo (en ligne ou sur console) dont ils disposent pour leur divertissement. Eux aussi doivent apprendre à gérer ce flux d’informations et à travailler la qualité de leur attention, faute de quoi ils pourraient être exposés aux mêmes dangers que leurs aînés et être exposés aux risques associés à des usages excessifs ou inadaptés.
Jean-Philippe Lachaux(36), est un neuroscientifique qui a participé à l’élaboration d’un programme d’entraînement et d’éducation dans une école. Selon lui, il est important de signifier aux enfants la valeur que l’on accorde à l’attention et ce, dès le plus jeune âge. Par exemple, si dans une famille l’attention est valorisée, les enfants seront certainement plus attentifs. Cela est possible d’après Monsieur Lachaux, à travers des tâches simples de la vie quotidienne. Par exemple, lorsqu’un parent lit une histoire à son enfant et que celui-ci ne se montre plus attentif, il est préférable d’interrompre le récit – le temps pour lui de se concentrer à nouveau – afin de faire sentir à l’enfant que le parent a une certaine exigence à l’égard de son attention.
Il devient nécessaire d’apprendre à l’enfant dès son plus jeune âge à évoluer sans risque pour lui dans ce monde dématérialisé, pour qu’il puisse « consommer » raisonnablement les produits du numérique tout en résistant aux sollicitations massives de celui-ci. 
Toujours d’après Jean-Philippe Lachaux, l’une des raisons pour lesquelles les enfants se déconcentrent tient au fait qu’ils tentent de faire tout en même temps. Il s’agit alors de leur apprendre à fractionner leur activité en se créant des petits objectifs.

Par exemple, pour un enfant, ranger une chambre est une tâche complexe car il y a de multiples affaires à ranger dans des endroits différents et de façon différente. Toutefois, si cette tâche est découpée en petites missions, l’attention ne s’éparpille pas : d’abord ranger les poupées dans une caisse, ensuite entreposer les petites voitures dans une autre, et finir par faire le lit. Ce programme d’enseignement se déroule dans une école maternelle où le but est de montrer que tous les enfants peuvent apprendre à maîtriser leur attention avec des bénéfices se poursuivant jusqu’à l’âge adulte et la vie professionnelle. 

L’Académie américaine des pédiatres recommande aux parents d’enfants de moins de deux ans, de ne pas les exposer à la télévision. Pour les enfants plus âgés, il est conseillé de limiter cette consultation à 2 heures par jour maximum (cette recommandation vaut pour les adolescents également, Cf. chapitre suivant). En effet, ceci est nécessaire car l’enfant vit dans un monde imagé et construit ses représentations en imitant ce qu’il observe autour de lui (en prenant pour source la plus proche, les parents). Or, la télévision comme les autres écrans peut générer de l’excitation, de la sidération voire de l’angoisse lorsque le principe de réalité en vient à se télescoper avec le monde fantasmagorique de l’enfant, et qu’il n’est plus possible à celui-ci de différencier ce qui est réel de ce qui ne l’est pas. D’autant plus que l’excès de stimulation audio-visuelle peut provoquer de l’anxiété, de l’instabilité, des troubles de l’attention, une intolérance à la frustration et un risque ultérieur de cyberdépendance*. L’enfant peut avoir l’impression (toute puissante) d’avoir le « pouvoir » de contrôler les TIC, notamment avec les ordinateurs ou tablettes. Il peut effectivement entrer dans différents espaces en un simple clic ou appui du doigt, accédant alors à des cultures et à des mondes différents : 

  • Des espaces ludiques avec des jeux vidéo, de la musique, etc. 
  • des espaces informatifs avec des encyclopédies ou des dictionnaires, 
  • des espaces de communication avec des chats et des blogs, 
  • et enfin, des espaces de travail où il peut avoir accès à des logiciels de traitement de texte. 

L’exposition excessive à un écran peut provoquer un ralentissement du développement de l’enfant, et notamment de son développement moteur. Dans une étude portant sur des enfants de 5-6 ans(2), les résultats ont montré que lorsque l’enfant regarde la télévision moins d’une heure par jour, il dessine un bonhomme[1] complet, contrairement aux sujets qui regardent la télévision plus de trois heures par jour. Pour ces derniers, les bonshommes étaient le plus souvent incomplets. Ce type d’exposition est dangereux dans la mesure où la consommation télévisée des jeunes enfants serait un des facteurs favorisant le tabagisme, l’obésité et le TDAH (Trouble de Déficit de l’Attention/Hyperactivité). Les troubles autistiques sont également visés(2).

[1] Le dessin du bonhomme a été utilisé comme moyen de comparaison par le pédiatre Peter Winterstein en 2005 sur 1900 écoliers âgés de 5 et 6 ans.(2)

Les jeux vidéo sont également des outils numériques auxquels il faut porter son attention en tant que parent. En effet, les jeux vidéo font partie des biens culturels les plus vendus générant un chiffre d’affaire de 5 milliards d’euros en France(28). Pourtant, leur utilisation excessive peut pénaliser les résultats scolaires, la vie sociale, le sommeil, l’alimentation et l’hygiène de l’enfant. Kévin âgé de 8 ans(2), patient du pédopsychiatre Claude Allard, ne voulait plus dormir depuis trois nuits. Il était anxieux, pleurait pour un oui ou pour un non, avait du mal à communiquer et à se concentrer. Tandis qu’il devait faire face à des problèmes familiaux (conflit parental persistant après la séparation de ses parents), les jeux vidéo ont renforcé son angoisse. Ces jeux (interdits pour son âge) lui étaient proposés par son père comme seul moyen de maintenir le lien avec lui, pour faire alliance contre la mère. C’est finalement grâce à un entourage chaleureux et au soutien de son oncle qu’un sevrage des jeux vidéo a pu se faire au profit de la découverte de la guitare. 

Les conditions de vie familiale peuvent être à l’origine d’une exposition incontrôlée de l’enfant aux risques que présentent les outils numériques, et ces derniers peuvent même être également un facteur aggravant d’un conflit existant entre les parents.

Le cas des adolescents

D’après cette étude(26), Les moins de 25 ans obtiennent des scores systématiquement plus élevés d’utilisation des réseaux sociaux (M = 14,87) que les plus de 25 ans (M = 10,64), et cette différence est significative (p<0.05 pour le petit-déjeuner et p<0.001 pour tous les autres moments de la journée). De plus, les moins de 25 ans obtiennent des scores de FoMO plus élevés (M = 26,60) que les plus de 25 ans (M = 22,23) et, cette différence est significative (p<0.001). 

Les adolescents passent en moyenne 8,5 heures par jour devant les appareils numériques en 2010 (contre 6,5 heures en moyenne par jour en 2006)(17) alors que les recommandations officielles suggèrent de ne pas aller au delà de 2 heures par jour devant un écran à l’adolescence. Avec les jeux en réseau, ces jeunes adultes évitent la proximité des contacts physiques qui peuvent être une source d’angoisse alors que dans les messages, les adolescents s’expriment spontanément et parfois de façon crue sur le monde des jeux ou sur sa sexualité. Egalement, dans 30% du temps ils utilisent plus d’un appareil en même temps. Par ailleurs, quand les adolescents font leurs devoirs sur l’ordinateur, dans deux tiers du temps, ils font quelque chose d’autre en même temps comme écouter de la musique, écrire des messages, etc.(17)

Si les résultats de l’enquête PELLEAS[3« Ecrans et jeux vidéo à l’adolescence : pratiques et usages problématiques », Tendances, n°97, OFDT, 2014 nous amènent à penser que ce serait une erreur de diaboliser le jeu vidéo chez l’adolescent, elle révèle cependant que 14% des joueurs hebdomadaires peuvent être considérés comme problématiques. 

En effet, pour certains adolescents en situation de vulnérabilité psychique, un excès d’activités vidéo-ludiques peut engendrer isolement et retrait social. Cette enquête souligne aussi que la pratique problématique du jeu vidéo apparaît le plus souvent liée à un défaut de surveillance et de sollicitude parentales. 

Les jeux vidéo utilisés de façon excessive sont porteurs de risques. Dans les discours public a récemment émergé la figure de l’adolescent « accro » aux jeux vidéo ou aux réseaux sociaux (tels que Snapchat ou YouTube). De fait, un élève sur huit aurait un usage problématique des jeux vidéo(28). Une étude européenne montre que 1,6% des adolescents âgés de 14 à 17 ans semblent présenter des critères de « troubles de l’utilisation des jeux vidéo sur Internet »(28) comme définis dans le DSM-5. 

Dans son ouvrage, Claude Allard(2) expose le cas d’Alexandre, un adolescent de 15 ans. Il ne dort pas la nuit, a des difficultés à se lever le matin et a de mauvaises notes à l’école contrairement à avant. Auparavant, il faisait du sport mais a finalement abandonné toute activité physique au profit des jeux vidéo. Son usage est devenu problématique puisque de 20 heures à minuit il s’adonne à cette action et éprouve le besoin de s’évader de ce monde (il est à noter une relation conflictuelle entre sa mère et son beau-père qui la violentée puis l’a harcelée quand cette dernière est partie, tandis que son père délaissait Alexandre). Finalement, malgré les séances, Alexandre n’arrive pas à limiter son utilisation des jeux vidéo, il quitte le lycée reprochant à sa mère de lui faire la morale si elle lui fait des remontrances et il n’écoute plus personne. Pour le Pédopsychiatre, le patient lui semble passif, amaigri, fatigué, négligé dans son habillement, sa coiffure lui confirmant son état déprimé. Alexandre a manipulé sa grand-mère pour vivre avec elle afin de pouvoir jouer autant qu’il le veut, en toute liberté. Il est épuisé et repousse les limites de son corps, de son alimentation et de son sommeil.  

Comme évoqué ci-dessus, l’abus des jeux vidéo (combiné à une vie familiale conflictuelle) peut instaurer une véritable addiction et consiste en une consommation pathologique et pathogène. Dès lors, le fonctionnement social, intellectuel et affectif est exclusivement centré sur le jeu. Il y a un désir permanent et irrépressible (craving) de jouer qui est lié à la recherche du plaisir capable de supprimer une tension voire un malaise. Des signes physiques peuvent conjointement se manifester (irritabilité, anxiété, versatilité de l’humeur, dérèglement alimentaire ou du sommeil), un désinvestissement de la scolarité peut s’observer, et des difficultés relationnelles avec les parents peuvent survenir(2). Le recours aux services d’un professionnel de santé est à envisager lorsque ces signes cliniques se manifestent et que les parents ne sont pas ou plus à même de contrôler la fréquence d’utilisation ni la nature des usages des TIC par leurs enfants. Il est important d’avoir à l’esprit que les troubles mentaux survenant à l’adolescence n’évoluent pas irrémédiablement vers une pathologie mentale à l’âge adulte.  

Le DSM-5 fait référence (P 571) au fait que la recherche sur les comportements excessifs, tels que le jeu pathologique sur Internet, ainsi que sur d’autres syndromes comportementaux, est moins avancée que celle qui concerne le jeu d’argent pathologique. Il est avéré que «les comportements de jeux d’argent activent des systèmes de récompense similaires à ceux qui sont activés par des substances addictives, donnant lieu aux symptômes comportementaux qui semblent comparables à ceux produits par les troubles liés à la consommation d’une substance.»

L’éthique, une affaire de tous avec des responsabilités pour chacun

Ethique et numérique

«Les nouvelles technologies offrent de nouvelles voies pour l’expression de cette démocratie. Toutefois, deux menaces guettent : d’une part, l’inégalité des citoyens face au numérique, ce que l’on appelle la fracture numérique et, d’autre part, le risque lié à l’utilisation de données publiques, ce que l’on appelle l’open data.»
David Lacombled?/ Digital citizen

Du mot grec ethos, l’éthique a trait au comportement et aux caractéristiques d’un individu et à sa manière d’être vis-à-vis de ses règles morales, dont certaines peuvent être érigées en loi. L’éthique peut se définir comme l’ensemble des valeurs fondamentales à partir desquelles les individus interagissent dans le respect de la dignité humaine et des droits fondamentaux. L’univers numérique n’étant qu’interaction, les questions d’éthique et de morale y sont prégnantes. 

Or, l’ère numérique se caractérise par une absence de formalisation préalable à son avènement de principes de régulation, alors même que celle-ci a donné naissance à un espace temps dans lequel n’importe qui dans le monde peut potentiellement s’insérer et disposer d’une liberté d’expression et d’action unique, (presque) totale et gratuite. Cette ère a revu en profondeur les mécanismes traditionnels et institutionnels de l’exercice du pouvoir qui reposait jusqu’alors sur la possession de l’information, de la connaissance et la position permettant la prise de décision. La légitimité du leadership a été repensée dans cet espace de discussion sans pareille, et dans lequel il est possible d’endosser le rôle de « leader des temps modernes ». 

Véritable caisse de résonance des opinions et des expériences personnelles, les TIC ont créé « l’open data ». Les GAFA se sont engouffrés dans la brèche de l’euphorie propre aux usages naissants (non encore matures) et les pouvoirs publics ont été à la traîne pour contrôler et réguler des pratiques ou des innovations toujours plus nombreuses. 

Au (6) du Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, l’on peut lire : 

«L’évolution rapide des technologies et la mondialisation ont créé de nouveaux enjeux pour la protection des données à caractère personnel. L’ampleur de la collecte et du partage de données à caractère personnel a augmenté de manière importante. Les technologies permettent tant aux entreprises privées qu’aux autorités publiques d’utiliser les données à caractère personnel comme jamais auparavant dans le cadre de leurs activités. De plus en plus, les personnes physiques rendent des informations les concernant accessibles publiquement et à un niveau mondial 

Rappelons qu’en vertu de l’article 1 du Chapitre Ier de Loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés : 

«L’informatique doit être au service de chaque citoyen. Son développement doit s’opérer dans le cadre de la coopération internationale. Elle ne doit porter atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques.» 

Notons aussi que l’article 54 de la Loi pour une République Numérique (LOI n°2016-1321 du 7 octobre 2016) a complété comme suit l’article 1 de la Loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés : 

« Toute personne dispose du droit de décider et de contrôler les usages qui sont faits des données à caractère personnel la concernant, dans les conditions fixées par la présente loi.» 

L’éthique numérique à laquelle il est fait référence dans la Nétiquette en 1995 (sorte de code de bonne conduite et contrat social pour Internet) à trait non seulement aux valeurs morales qui sous-tendent les comportements des internautes, mais aussi aux responsabilités que les uns et les autres acceptent ou non et réussissent ou non à assumer.  

Qu’une certaine éthique soit érigée en Loi pour que cette dernière procure un droit (cf. droit de décider et de contrôler les usages qui sont faits de nos données à caractère personnel) est intéressant mais assez paradoxal. En effet, à quoi sert un droit s’il est impossible de l’exercer. Nous en revenons toujours au fait que cette éthique semble davantage conditionnée par l’exercice des responsabilités individuelles et collectives que de celui d’un droit érigé en Loi.

Quels exemples de pratiques éthiques dans l’univers numérique ?

Que les responsabilités des différentes parties soient connues de tous, que les individus soient clairvoyants sur les conséquences probables d’une entorse au code éthique du numérique, et que chaque partie assume ses choix : 

  • Que les parents d’enfants en très bas âge fassent preuve d’éthique à l’égard de leur bébé et de son droit à l’image, car en affichant celui-ci sur les réseaux sociaux ils ne lui demandent pas son avis.(2)
  • Que les parents de jeunes enfants accompagnent ceux-ci dans leurs premiers apprentissages de l’outil numérique en leur montrant comment faire avec, en leur expliquant de quoi il s’agit, et non pas en le laissant seul fixer ses centres d’intérêt sur l’univers restreint de la tablette. Ce principe de précaution vise à protéger l’enfant du risque de manquer d’une relation humaine essentielle à sa construction psychique.(2) Il s’agit notamment d’éviter de faire en sorte d’éviter que les enfants et adolescents s’adonnent exclusivement au jeu de manière solitaire et que leur consommation des jeux vidéo soit faite avec modération en complément d’autres activités artistiques, culturelles et sportives utiles à leur développement. 
  • Que ceux qui confient leurs données soient lucides sur les risques encourus (y compris lorsque le service est gratuit parce qu’ils acceptent d’en être le produit). 
  • Que ceux qui sous-traitent des données respectent leur obligation de transparence et de traçabilité, et accomplissent leur devoir d’alerte en cas de violation du règlement européen de la protection des données (RGPD). 
  • Que les opérateurs téléphoniques soient pleinement conscients des risques pour les utilisateurs et informent ceux-ci avec objectivité. 
  • Que ceux dont la parole est désinhibée (car ils ont choisi d’interagir sous le couvert de l’anonymat) ne puissent s’adonner impunément à des propos outranciers ou qui alimentent le conflit, la violence, la haine, les rumeurs ou les « fake news » ; qu’il leur soit impossible de jouir d’une liberté qui n’aurait pas cour dans des situations de vie non virtuelle. 
  • Que ceux qui pratiquent le téléchargement illégal d’œuvres protégées qui ont été préalablement piratées remettent en cause leur « éthique du partage ». « Partager ce qui ne vous appartient pas mais qui appartient à d’autres n’est pas du partage » pour paraphraser Mercedès Erra(16), « C’est au contraire du piratage » confirme Fleur Pellerin(16) qui ajoute que ce dernier a toujours existé mais qu’il a été démultiplié avec les facilités que procure le numérique. 
  • Que le journalistes effectuent le travail d’investigation qui est attendu d’eux en résistant à la tentation de publier avant les autres, au risque que l’information soit mal ou non vérifiée, par la validation des faits en complément de la validation des sources. 
  • Que les publicitaires résistent à la tentation de rendre toujours plus intrusifs leurs messages dans un espace commun dans lequel ceux qui y évoluent aspirent à autre chose qu’être inondés par des messages publicitaires. 
  • Que ceux qui continuent à vendre (en dépit du RGPD) un fichier contenant des données personnelles (tels que certains brokers publicitaires le font) à un tiers sans le consentement préalable des personnes intéressées s’interrogent sur leurs valeurs morales et le modèle économique sur lequel repose leur activité. 
  • Que ceux qui créent les algorithmes fassent preuve de transparence à l’égard des personnes dont les données sont utilisées et ce, tant pour ce qui concerne les traitements effectuées, la finalité poursuivie et les résultats obtenus. En matière de Machine Learning (apprentissage machine) / Deep Learning (apprentissage profond), il est intéressant de noter que l’on peut faire apprendre ce que l’on veut à un ordinateur de la même manière que l’on peut façonner un individu par la manipulation ses méthodes d’apprentissage, de mémorisation et/ou de raisonnement. Il s’agit là d’un côté, d’une manipulation de l’esprit d’un humain par un autre humain(s) et de l’autre, d’une conception d’un code qui pourra faire en sorte que la machine/l’ordinateur/l’algorithme sera en mesure de manipuler – par son action – un humain voire le plus grand nombre possible d’humains. 
  • Que ceux qui utilisent les logiciels permettant la collecte de données personnelles sensibles, appliquent les techniques de désensibilisation des données (pseudonymisation, anonymisation) et soient en mesure de faire la démonstration de leur capacité pour ce faire. 
  • Que ceux qui ont à juger les affaires sensibles du secteur numérique soient conscients des enjeux des différentes parties prenantes et fassent preuve de discernement.

Finalement, parce que leur usage incontrôlé qu’il soit volontairement ou involontairement excessif, les TIC deviennent un enjeu de santé publique.
En conséquence : 

  • que les pouvoirs publics exercent leur mission, pas uniquement en promulguant des lois mais aussi en appliquant une procédure d’alerte, de contrôle et de sanction, afin de faire respecter les droits des individus, 
  • que les lobbies du secteur numérique soient neutralisés par les pouvoirs publics dès lors qu’un risque d’atteinte à la santé est présumé, 
  • que la HADOPI, la HAS et la CNIL soient saisies et en capacité de traiter les cas de manquement à l’éthique numérique.

Utilisation des TIC, une affaire de responsabilités

Une responsabilité individuelle (pour soi et/ou pour les autres)

L’individu à un rôle à jouer et des responsabilités pour se prémunir contre les risques liés à l’usage des TIC car il est le premier intéressé et le premier acteur de sa santé. Certaines conduites numériques peuvent être pénalisantes pour soi et/ou pour les autres. Nous ne reviendrons pas ici sur le rôle éducatif que les parents peuvent jouer vis-à-vis de leurs enfants pour ce qui concerne des usages numériques maîtrisés. Nous allons en revanche aborder le fait que la responsabilité individuelle porte sur la mise en œuvre d’une nouvelle compétence, celle de savoir se déconnecter pour ne pas se déconcentrer mais aussi pour se protéger du workaholisme voire du stress. 

Hélas, il arrive que des entreprises, lorsqu’elles munissent les salariés d’appareils mobiles, omettent de rappeler l’interdiction de l’usage du téléphone au volant (voir plus haut) lors des déplacements professionnels et aussi de les alerter sur les dangers que représente la non déconnexion. L’exercice du droit à la déconnexion implique non seulement, le fait de se déconnecter de la vie professionnelle dans le cadre de la sphère personnelle, mais aussi la réciproque?! Certains accords négociés sur le droit à la déconnexion mentionnent ce fait. 

La disponibilité généralisée de l’accès à Internet sur le lieu de travail a facilité l’apparition de nouveaux types de comportements improductifs voire contre-productifs(38). Il est également devenu aisé pour l’employé de dissimuler ses comportements « hors-tâche » à ses supérieurs, c’est-à-dire de faire autre chose que ce qu’ils sont censés faire. Dès lors, des technologies de surveillance ont été mises en place pour tenter de palier ce type de comportements. Une étude(38) a démontré que les nouvelles technologies de surveillance (surveillance du courrier électronique, surveillance d’Internet, etc.) peuvent avoir des effets sur le comportement des individus sur leur lieu de travail. En effet, plusieurs répondants de l’étude ont indiqué qu’ils modifieraient ou avaient déjà modifiés leurs comportements au travail face aux nouvelles technologies de surveillance. Les comportements inadaptés en cause étaient notamment l’utilisation de comptes de messagerie professionnelle pour des messages d’ordre personnel, la navigation sur Internet pour des projets autres que ceux de l’entreprise, et la pratique de jeux informatiques pendant la journée de travail. 

Il est intéressant de noter que les résultats de cette étude révèlent qu’une majorité de salariés ne perçoivent pas cette surveillance de manière hostile (dérangeante, indigne ou intrusive). En fait, certains répondants disent même apprécier la surveillance sur leur lieu de travail, affirmant recevoir plus de reconnaissance de la part de leurs chefs et aussi que les caméras leur procurent?un sentiment de sécurité. 

Les TIC procurent une plus grande autonomie, il convient aux individus de s’autogérer et s’organiser afin d’effectuer un travail productif. Les conséquences des comportements « hors-tâche » relatifs à des activités numériques impactent pas seulement l’employé, qui risque notamment de se faire licencier, mais également l’entreprise dont l’image et la performance dépend de ses salariés ainsi que des services accomplis par eux. 

Pour s’armer au mieux et aussi respecter leurs collègues, les salariés ont tout intérêt à respecter le règlement intérieur et à appliquer les dispositions contenues dans la charte de la déconnexion ou dans le guide des bons usages des outils numériques professionnels, s’il en existe un.

Une responsabilité managériale

Comme souligné tout au long de ce dossier, les TIC sont massivement utilisées dans le monde professionnel, et parfois de façon excessive. Parmi les responsabilités incombant au manager figurent celles de la connaissance et du respect du cadre légal du travail, des règlements, des accords d’entreprise et des règles de vie en groupe. L’exemplarité est également une responsabilité devenue saillante. 

Or, il arrive à certains managers de solliciter leurs collaborateurs par l’intermédiaire d’e-mails envoyés en dehors des horaires de travail. En dépit d’un accord signé plusieurs mois plus tôt sur la Qualité de Vie au Travail, dans l’entreprise (confidentielle), des managers continuaient à envoyer des e-mails jusque dans la nuit et pendant le week-end. Une sorte de no-limit était implicitement ressentie par les collaborateurs qui pouvaient se sentir obligés de répondre à ces e-mails pour se conformer aux attentes du manager. L’entreprise (confidentielle) a finalement négocié et signé en Janvier 2018 un accord sur les modalités de l’exercice d’un droit à la déconnexion(1). Ainsi, le salarié n’est pas sanctionné lorsqu’il ne répond pas à un e-mail/SMS/appel en dehors de ses heures de travail habituelles. Une nouvelle responsabilité est donc attribuée au manager :?veiller au respect du droit à la déconnexion, en adoptant dans ses propres actions et comportements les principes énoncés dans l’accord. Faire preuve d’exemplarité est désormais une attitude valorisée et attendue des managers. 

Par ailleurs, les professionnels RH font parfois des managers leurs ambassadeurs en les munissant d’outils pour leur permettre d’évaluer la charge de travail de leurs collaborateurs. L’objectif est de s’assurer que celle-ci respecte tant le rythme que les capacités de l’individu mais aussi que les conditions d’exercice du travail avec les outils numériques ne pénalisent ni leur santé ni leur vie personnelle. Il serait en effet préjudiciable que les TIC entament le sens que les salariés donnent à leur travail. La responsabilité allouée aux managers est alors de veiller à ce que les mécanismes de régulation des usages des TIC contribuent à la performance individuelle et globale de l’entreprise. Ceci implique que la discussion puisse s’ouvrir sur ces sujets entre un salarié et son supérieur hiérarchique. 

Les managers ont donc un rôle à jouer car comme nous l’avons vu précédemment dans ce dossier, la non-maîtrise ou le mésusage des outils numériques peut avoir des effets délétères sur le bien-être au travail (en cas de sur-sollicitation, interruptions multiples, technostress et pratique du multitâche).

La responsabilité de l’employeur

L’employeur est tenu par la loi (articles L. 4121-1 à L. 4121-5 du Code du travail) d’évaluer les risques, y compris psychosociaux, et de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés. Plus qu’une responsabilité, cette obligation générale repose sur une approche globale de la prévention des risques professionnels. 

Mais depuis la Loi travail dite Loi El Khomri?(n°2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels) qui a fait entrer l’exercice d’un droit à la déconnexion dans le code du travail français, les employeurs sont supplémentairement tenus d’adopter de mesures visant : 

  • à assurer le respect des temps de repos et de congés, 
  • à assurer l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, 
  • ainsi qu’à négocier un droit d’expression directe et collective des salariés notamment au moyen des outils numériques disponibles dans l’entreprise. 

Si la vocation de l’entreprise n’est pas de protéger un individu contre lui-même en dehors de ses heures travaillées, l’employeur a une obligation générale d’assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale des travailleurs dans le cadre de leur travail. Or, apprendre à se déconnecter des outils numériques est un acte de prévention essentiel. Certains individus ont besoin d’être accompagnés pour y parvenir. En effet, d’aucuns peuvent le vouloir sans le pouvoir, tandis que d’autres le pouvoir sans le vouloir. Optimiser son utilisation des outils numériques, dans et en dehors du contexte professionnel, est une nouvelle compétence à part entière. Apprendre à faire face à l’obésité informationnelle, à traiter ses notifications, à gérer ses priorités et son emploi du temps mais aussi, savoir se déconnecter, permet à l’individu d’être plus serein et plus efficace dans l’exercice de son travail et dans les rapports qu’il entretient aux outils numériques. 

Nous parlions plus tôt de l’utilisation des TIC en tant qu’outil potentiel de surveillance des employés. Mais les TIC peuvent aussi contribuer à remplacer le facteur humain et ceci produit une inquiétude de la part des salariés en raison de la crainte de la transformation voire de la disparition de leurs emplois. Nous pouvons observer une automatisation notable par exemple dans les supermarchés.

En effet, Rachel C(15), une salariée de vingt-six ans employée dans un Super U de la région parisienne est touchée par le « blues de la caissière » : « On a l’impression que notre métier va bientôt finir au musée » dit-elle pour exprimer sa crainte de devenir inutile et d’être finalement remplacée. 

En effet, selon David Autor(32), un économiste américain, les technologies modifient les types d’emplois disponibles et ces changements « ne sont pas toujours bénéfiques ». Depuis les années 1980, les ordinateurs ont de plus en plus pris en charge des tâches telles que la comptabilité et des tâches de production répétitives dans le secteur manufacturier. 

Néanmoins, dans le même temps, de nouveaux métiers se créent et les emplois nécessitant de la créativité et des aptitudes à résoudre des problèmes, se sont multipliés. Du reste, les métiers des ouvriers de la restauration, des concierges, des aides à domicile et autres travaux de services sont aujourd’hui difficilement automatisables. 

L’économie ne peut pas se soustraire des technologies. Moins de 10% des emplois existants sont menacés tandis que 50% des emplois existants sont susceptibles d’évoluer(31). Les technologies permettent de gagner en productivité, sont propices à l’innovation et par ce fait génèrent des emplois. La responsabilité (d’ordre éthique) de l’employeur est de fournir à ses employés les informations utiles quant aux possibles mutations de leurs métiers ainsi que d’accompagner le changement pour préparer ses collaborateurs au mieux à la mutation de leurs emplois. 

Un rôle pour les professionnels RH

Par délégation de l’employeur les professionnels RH ont la responsabilité dans les entreprises où ils exercent de veiller à la sécurité et à la protection de la santé de ses salariés. Leur rôle consiste alors à prendre les mesures nécessaires de prévention des risques professionnels, et informer et former ses salariés sur ces risques.

Une communication de type sensibilisation peut prendre plusieurs formes et être concomitante à la négociation et la mise en application d’un ou de plusieurs accords d’entreprise sur le temps de travail, la qualité de vie au travail ou le droit à la négociation.

La mise en œuvre d’un plan d’actions de prévention des risques professionnels relève des attributions des professionnels RH qui peuvent être accompagnés si besoin par des intervenants spécialisés extérieurs à l’entreprise.

Le premier enjeu consiste à identifier des pratiques cibles et mettre en place des actions préventives des usages risqués. La formalisation de guides ou de chartes peut être une des étapes du plan sans être jamais suffisante (il s’agit d’un moyen et non d’une fin).

Ce plan d’actions de prévention des risques psychosociaux spécifiques au numérique (le stress notamment) peut par exemple prévoir la possibilité pour les salariés d’avoir accès à un professionnel de la santé, la transmission d’informations utiles pour sensibiliser les employés aux risques d’une utilisation excessive des TIC, l’organisation de formations aux outils et pratiques de la déconnexion et enfin, l’accompagnement des managers et des collaborateurs lorsque cela semble nécessaire.

Au delà des aspects de communication et de formation, la question de la culture de l’entreprise est importante à prendre en compte. Par exemple, conformément à l’application d’un « slow management » l’objectif de « faire toujours mieux » peut prendre la place de ceux qui consistent à faire « toujours plus » et « toujours plus vite ».

Ouvrir des espaces de discussion et utiliser la communication interne pour valoriser les résultats accomplis sont des leviers à la disposition des professionnels RH soucieux du niveau de bien-être des salariés.

Pour être efficaces, les solutions préventives et curatives doivent être envisagées en concertant et en impliquant tous les acteurs de l’entreprise. Est-il besoin de préciser que les enjeux de tout changement culturel doivent être connus et compris par tous pour être mieux acceptés. Du reste, certaines pratiques peuvent requérir l’accord et le volontariat des intéressés.

Quelles solutions ?

Solutions préventives

Comme nous l’avons vu, des dangers et des risques peuvent être engendrés par les TIC, dans la sphère privée et dans la vie professionnelle. En effet, des facteurs de risque (qui augmentent la probabilité du dommage – ou autrement dit la concrétisation du risque) peuvent survenir. C’est pourquoi les solutions préventives sont à mettre en œuvre afin de diminuer la fréquence et/ou la gravité du risque.

Ces actions de prévention peuvent être de trois ordres :

  • La prévention primaire vise à évaluer (par des professionnels de la santé, qu’ils soient internes ou externes à l’entreprise) les dangers sur les individus des ambiances de travail nocives (risque toxique, manutention de charges, gestes répétitifs, stress professionnel, etc.), ainsi que les contraintes physiques ou mentales qui s’exercent sur les personnes. Elle agit à la source en s’adressant directement aux causes.
  • La prévention secondaire s’exerce, non pas par l’évaluation, mais par la surveillance médico-psychologique des travailleurs. Les travailleurs bénéficient d’un suivi renforcé en cas d’exposition à des risques particuliers (travail sur écran, exposition au bruit ou à des sources de chaleur, travail de nuit, etc.).
  • La prévention tertiaire comprend toutes les actions destinées à réduire au maximum les invalidités fonctionnelles consécutives à la maladie, et à limiter la prévalence de certaines pathologies au sein d’une population donnée. Finalement, cela étend la prévention au domaine de la réinsertion professionnelle et sociale à travers des solutions telles que des programmes organisés sur plusieurs séances (soigner son burnout, préparer son retour à l’emploi après un arrêt, etc.).

Ainsi, différentes stratégies de prévention peuvent être mises en place, mais la prévention primaire (actions de sensibilisation, actions de formation, séminaires, etc.) est à privilégier en priorité par rapport à la prévention secondaire.

En effet, agissant à la base même du problème (pour en éliminer les causes) la prévention primaire a un impact significatif et durable.

Une stratégie de prévention collective est également plus efficace qu’une prévention individuelle. Le risque de stress, par exemple peut dépendre non seulement d’un usage excessif des TIC, mais également de nombreux autres facteurs (organisationnels, managériaux, culturels, etc.). Ainsi, pour avoir un effet satisfaisant, l’application du droit à la déconnexion doit correspondre à une stratégie collective tout autant qu’à une stratégie individuelle.

En outre, la mise en œuvre d’une prévention psychologique présuppose que la prévention technique traditionnelle ne prévale pas sur l’analyse comportementale…

Prévention primaire

  • Dès 2011 certaines entreprises (Intel, Nestlé, Sodexo, Canon, PriceMinister-Rakuten) ont proposé des « journées sans e-mail » afin d’inciter leurs employés à modérer leurs usages de la messagerie électronique.
  • Le groupe Volkswagen, poussé par les syndicats, a mis en place pour certains de ses cadres une coupure de l’accès à la messagerie électronique le soir. C’est ainsi que qu’un accord a été signé en 2012 par lequel l’on empêche les serveurs de l’entreprise de diriger les e-mails vers les téléphones professionnels entre 18h15 et 7 heures du matin.
  • Daimler de son côté a fait en sorte que les emails soient supprimés pendant les vacances.
  • Le groupe Orange a mis en place un Mooc (formation en ligne ouverte à tous) pour former les managers aux risques de la connexion permanente.
  • Dans certaines entreprises du secteur de l’industrie, les badges d’accès des salariés sont bloqués en dehors des horaires de bureau afin de décourager le workaholisme.

Le cas des enfants et des adolescents n’est pas à omettre et il est évident que le comportement des parents est primordial en la matière. Ces derniers peuvent faire preuve d’exemplarité (en n’utilisant pas leur téléphone portable à table ou en ne laissant pas allumée la télévision toute la journée par exemple), mais aussi sensibiliser et accompagner leurs enfants dans leur utilisation des TIC en tous genres.

Si le contrôle et la surveillance ne suffisent pas, il peut être nécessaire de fixer de nouvelles règles pour protéger l’enfant ou l’adolescent des risques encourus. Les jeux vidéo pourraient par exemple être autorisés uniquement le week-end pendant des horaires prédéfinis et ponctuellement au cours de la semaine à raison d’une heure maximum (seulement après les devoirs et avant le repas). Cela permettrait de créer une rupture visant à donner de nouvelles habitudes qui pourront être profitables à court, moyen et long terme.

Paradoxalement, il est également possible de « soigner le mal par le mal » (c’est-à-dire d’utiliser des technologies qui neutralisent certaines fonctionnalités technologiques). Pour ce faire, des options sont nativement offertes par les téléphones portables, et des fonctionnalités sont parfois pré-installées sur les tablettes, ordinateurs, télévisions et logiciels :

  • Le mode « Ne pas déranger », est une fonction qui permet de désactiver toute notification sur une période donnée, et de uniquement les appels de personnes sélectionnées (cf. “Autoriser les appels de”).
  • Le mode  » Notifications désactivées », peut être utile pour ne pas se laisser distraire par les notifications d’arrivée de nouveaux messages (applications et messageries électroniques).
  • Les alertes sonores et visuelles (pastilles et aperçus) peuvent être désactivées en décochant certaines cases).
  • Sur les Iphone, le mode « Night Shift » semblable au mode « nuit » permet de baisser la luminosité afin de reposer les yeux.
  • Le mode « Nuit » permet de disposer d’une luminosité plus faible et d’une couleur d’écran plus jaune (afin de limiter les effets néfastes de la lumière bleue) ; ce mode peut se programmer sur les téléphones portables, sur les ordinateurs et sur certaines télévisions.
  • Le mode « Lumière jaune » existe notamment avec le logiciel F.lux pour les ordinateurs Mac (disponible dans l’Apple Store (7,99€)) et en téléchargement gratuit pour PC. Cette lumière jaunie réduit l’exposition des yeux aux HEV (lumières bleues) qui sont des responsables pour partie (comme nous l’avons énoncé précédemment) des troubles du sommeil et de la fatigue oculaire.
  • Le mode « Avion » ((obligatoire dans l’avion au moment de l’atterrissage et du décollage) permet de désactiver toutes les fonctions de votre téléphone portable, y compris les ondes électromagnétiques que celui-ci dégage.
  • L’application OFFTIME permet de surveiller et de personnaliser sa connectivité. Grace à elle, il est possible de planifier des plages de déconnexion durant lesquelles toute source de sollicitation sera supprimée pour ne pas être sollicité(e), distrait(e), interrompu(e) par les appels ou les notifications.
  • L’application Calldoor offre quant à elle la possibilité à l’employeur de sensibiliser les salariés à l’importance de la déconnexion en alertant ceux-ci d’une utilisation des outils numériques en dehors des heures de travail.

Au niveau de la messagerie, d’autres options sont utiles :

  • L’extension SndLatr pour Gmail, et notamment son option « Send Later » située en dessous du bouton « Envoyer », permet de programmer l’envoi d’un courriel à la date et à l’heure souhaitées afin de respecter les temps de déconnexion de ses destinataires.
  • L’extension Boomerang pour Gmail est une alternative à la précédente pour programmer l’envoi différé d’e-mails. Elle offre également la possibilité de mettre sa messagerie en pause (option très utile pendant les congés) et d’en avertir éventuellement ses émetteurs grâce à l’option de réponse automatique (personnalisable).

Prévention secondaire et tertiaire

Pour ce qui concerne maintenant la prévention secondaire et tertiaire :

  • Des groupes de paroles, animés par des personnes formées pour ce faire, peuvent permettre aux intéressés de s’exprimer librement et d’évoquer des conflits (intra ou interpersonnels) qui les habitent afin de trouver des solutions pour les résoudre. Les individus ont la possibilité de parler avec d’autres personnes qui se trouvent dans des situations similaires.
  • Des lignes d’écoute sont parfois mises en place par les entreprises pour permettre à leurs salariés de contacter des psychologues voire des avocats selon les besoins du concerné.
  • Ces lignes téléphoniques sont un dispositif d’écoute, de soutien et d’accompagnement psychologique des individus par téléphone. Ce type de service, qui doit préserver l’anonymat complet des intéressés, peut être accessible à certaines heures ou à toute heure. Par exemple, pour obtenir des informations juridiques et sociales afin de répondre à toute question en lien avec le droit et la santé, des juristes et des avocats peuvent y répondre (Santé info droits : 0 810 004 333 ou 01 53 62 40 30).
  • Pour les jeunes, des lignes d’écoute sont également disponibles où le mal-être et les addictions peuvent être exprimés (Fil santé-jeunes : 0 800 235 236 (gratuit d’un poste fixe) 01 44 93 30 74 (depuis un portable)).

Solutions curatives

Malheureusement, la prévention peut s’avérer inexistante ou insuffisante et lorsque les maux sont avérés, des actions correctives et curatives sont à envisager. Pour ce qui nous intéresse ici, il s’agit d’évoquer les solutions qui permettent de traiter les risques liés aux TIC.

  • Il est à noter que désormais les portables des collégiens ne sont plus autorisés dans l’enceinte des établissements (mesure préventive). De façon complétive, des séjours déconnectés d’une durée variée (pour enfants, adolescents et même pour adultes) peuvent être envisagés comme action curative. Ils permettent aux intéressés d’effectuer des activités multiples afin de s’occuper d’une autre manière que celle qui consiste à recourir aux outils numériques. Ces derniers peuvent être tolérés, mais la présence du WiFi et du réseau téléphonique est généralement (quasi)inexistante.
  • Des cures de détox. numérique sont disponibles au titre des actions correctives parce qu’elles permettent de combiner déconnexion, dépaysement et suivi psychologique. Sous réserve d’être d’une durée suffisante, réalisées dans un cadre adapté et avec un accompagnement spécifique pour expérimenter le sevrage, ces cures comportent des consultations psychothérapeutiques pour ancrer de façon durable de nouveaux comportements acquis.
  • Comme nous l’avons énoncé précédemment, des groupes de paroles peuvent être organisés en terme de prévention mais ils peuvent également être utiles dans le domaine curatif sous la forme d’une thérapie de groupe et sous réserve que les animateurs soient compétents pour animer ces séances.
  • Une psychothérapie peut être envisagée comme démarche personnelle lorsque l’individu souhaite être accompagné afin d’atteindre des objectifs visés (comme par exemple guérir de ses usages pathologiques des TIC, jeux vidéo, réseaux sociaux, etc.).

A ce titre, « les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) représentent l’application de la psychologie scientifique à la psychothérapie. Les techniques utilisées interviennent à 3 niveaux : comportemental, cognitif et émotionnel. » (In, Les thérapies comportementales et cognitives, Jean Cottraux, Editions Elsevier Masson, Collection Médecine et psychothérapie, janvier 2011, 5ème édition).

Les TCC sont une branche de la psychothérapie destinée à aider les personnes à surmonter leurs problèmes émotionnels tels que, par exemple : addiction, colère, anxiété, fatigue et douleurs chroniques, dépression, troubles du comportement alimentaire, attaques de panique, troubles de la personnalité, phobies, état de stress post-traumatique, problèmes relationnels, phobie sociale…

La TCC repose sur une relation thérapeutique de confiance et de collaboration (l’alliance thérapeutique), et sur la motivation fondée sur les résultats. Son efficacité dépend grandement de la qualité de la relation entre le psychothérapeute et le patient.La TCC est indiquée pour toute personne en souffrance (enfant, adolescent, adulte, et personne âgée) désireuse de retrouver un mode de vie en adéquation avec les exigences de la réalité, et qui est suffisamment motivée pour s’investir en tant qu’acteur dans un programme de soin permettant d’endiguer ses difficultés.

Elle consiste à :

  • étudier les raisonnements et les comportements afin de contribuer à surmonter les problèmes émotionnels et comportementaux ;
  • identifier, évaluer et traiter des troubles, dans une perspective de l’ « ici et maintenant » (le passé est pris en compte sans que toute l’histoire de la personne soit étudiée) ;
  • prévenir les risques de rechute par des techniques particulières et notamment, en permettant à la personne de devenir son propre thérapeute.

La thérapie vise à permettre à la personne :

  • d’identifier les liens entre pensées, émotions et comportements problématiques ;
  • de modifier les schémas de pensée dysfonctionnels (reposant sur des idées fausses, des erreurs de pensées et, des biais cognitifs acquis) ;
  • désapprendre des conduites pénibles pour apprendre des modèles adéquats de comportement (comportements alternatifs et adaptatifs).

Toutes les solutions évoquées sont autant de pistes et d’outils à explorer selon le contexte, les motivations et les préférences.

Un accompagnement sur mesure

 

Conclusion

Il y a fort à parier, si vous en êtes arrivé(e) là de la lecture de ce dossier, que vous n’êtes pas l’auteur(e) du déni d’un risque qui se profile sérieusement pour la santé physique et/ou mentale des utilisateurs intensifs du numérique. La question des dangers et des risques liés aux usages excessifs et inadaptés a été analysée tout au long de ce dossier. Nous représentons la toute première génération (adultes comme enfants et adolescents) à pouvoir utiliser et côtoyer en permanence les TIC et les écrans, que cela soit dans notre sphère personnelle ou au cours de notre vie professionnelle (si l’exercice de notre métier le requiert).

Le SICEM (Syndrome d’Intolérance aux Champs ElectroMagnétiques), nouvelle maladie environnementale, est l’une des conséquences de la sur-exposition aux ondes produites par les appareils mobiles, que cette exposition soit volontaire ou non, désirée ou contrainte. Cette constance des écrans nous amène parfois à les utiliser avant de nous endormir pour répondre à un e-mail professionnel, pour traiter nos notifications ou encore pour regarder des vidéos et consommer la télévision en ligne. Or, la qualité et la quantité de notre sommeil en pâtissent, provoquant un manque de vigilance et un stress plus important. Cependant, le niveau de stress perçu ne dépend pas seulement du sommeil, mais comme nous l’avons expliqué dépend également de la sur-sollicitation, de l’hyperconnectivité ainsi que du mode multitâche. La surcharge cognitive et les risques d’erreurs associés sont accidentogènes. De fait, l’essor des TIC a favorisé l’apparition de certaines conduites nouvelles au sein d’une partie de la population mais a également révélé le workaholisme. Les individus concernés développent une sorte d’addiction comportementale au travail qui peut être causée par une (nouvelle forme de) dépendance aux TIC.
Il s’agirait donc de savoir bien gérer les outils numériques pour éviter de nous sur-exposer et de nous mettre en danger. Les risques ont trait non seulement au niveau individuel mais aussi au niveau collectif.
Certaines entreprises ont pu expérimenter les risques d’image liés aux nouvelles formes de crises se déclenchant sur Internet (« Bad Buzz »). Mais bien plus grave encore pour leur performance globale, elles ont pu « laisser faire » – par méconnaissance, naïveté ou aveuglement – des comportements numériques (individuels et managériaux) en leur ‘sein culturel’ qui ont généré du stress et pu conduire au burnout.
Quel rôle précis joue la fréquentation des réseaux sociaux dans la pratique des selfies, et quelles en sont les conséquences sur la personnalité ? Se peut-il que cette pratique s’explique simplement par des motivations exclusivement narcissiques ? L’ère numérique favorise-t-elle l’expression de traits de personnalité narcissiques qui ne se seraient pas révélés si l’Internet n’existait pas ? Il se trouve que les TIC peuvent être utilisées tant à des fins informatives (pour assouvir notre soif de connaissance) que pour satisfaire un certain « plaisir narcissique ». Cette dichotomie entre les usages laisse penser que les TIC sont peut être un accélérateur des extrêmes…

Se peut-il que le monde sans fil nous incite à devenir soit des jouisseurs compulsifs, soit au contraire des esclaves asservis par le numérique ? Y aurait-il une autre fracture possible que celle dont on parle habituellement et qui concerne ceux qui ont accès à Internet et aux TIC, et ceux qui en sont exempts ou bien privés d’y avoir recours ?
Pour faire référence à la pensée d’Epicure, se peut-il que “l’âme numérique” ne soit qu’un agrégat de traces laissées dans le réseau des réseaux juste pour le plaisir (d’aucuns parlent de bonheur au travail) défini par lui comme « absence de douleur », et aussi pour la sensation (parce que celle-ci est selon lui à l’origine de la connaissance) ? Est-il possible que les TIC nous rendent encore plus hédonistes ?

Où s’arrêtera notre quête égocentrée du plaisir des likes et sollicitations qui alimentent une vie virtuelle parfaite ? il faudra attendre que la recherche scientifique poursuive son travail et nous permette d’obtenir des réponses à autant de questions que ce dossier nous a amenées à nous poser.
Nous avons tenté d’illustrer la fait que des TOCs peuvent se former autour des TIC. Il est maintenant avéré que le téléphone portable a pris une place privilégiée dans notre vie. Possiblement utilisé en tout lieu, n’importe quand pour n’importe quel besoin ainsi que par n’importe qui, il est à l’objet d’une utilisation parfois inadaptée et dangereuse pour la santé physique et mentale.

Parce que ce dossier n’était pas uniquement centré sur le cas des travailleurs équipés de TIC (qu’ils soient sédentaires ou nomades) nous avons poursuivi avec le cas des enfants et des adolescents pour lesquels les risques concernent près de 36 millions d’entités familiales (couples avec enfant(s) et familles monoparentales confondues). Les usages numériques de notre progéniture peuvent installer des comportements additifs. Comme l’a établi Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au numérique, « On a de plus en plus de comportements additifs. C’est un constat que tous les parents et les entreprises font. »
Voici une responsabilité d’ordre éducative et même sociétale non évoquée dans le dossier : afin que les parents appliquent la nouvelle consigne donnée aux managers d’entreprise (c’est-à-dire faire preuve d’exemplarité en matière d’utilisation des TIC), il leur faudra préalablement connaître les risques et aussi maîtriser leurs propres usages.

Le respect d’une éthique individuelle (qui relève aussi d’une nouvelle forme d’hygiène de vie) est nécessaire pour modifier les comportements collectifs qui sont néfastes non seulement pour l’individu, mais aussi pour tous ceux qui intéragissent avec lui tant dans la sphère personnelle que professionnelle. Les deux pans de nos vies sont désormais imbriqués “pour le meilleur et pour le pire” et les enjeux éducationnels sont bien présents pour ce qui concerne le respect de soi et des autres. Autrefois, l’éducation visait les objectifs très louables d’accompagner le devenir d’un être qui attendait de s’élever en apprenant à lire, écrire, parler et exister. Aujourd’hui, l’éducation aux usages du numérique est devenue un pan indispensable car indissociable de cette élévation.

Pour terminer sur une note de joie, et parce que rien n’est jamais sans espoir, rappelons que tous les salariés ne sont pas connectés ni soumis à un travail intense et contraint accompli au moyen des TIC.
En effet, en 2013, 6,5% des salariés étaient des usagers non-connectés(23). Egalement, il n’y aurait que 3% des adolescents à avoir un usage pathologique des jeux vidéo, et seulement 1 à 5% seraient accrocs à ceux-ci(28). Les parents peuvent constituer un facteur de protection contre un comportement problématique en la matière.

Enfin, des solutions préventives et curatives existent déjà au service des parties prenantes de l’entreprise (employeurs, professionnels RH, managers et salariés), mais également des individus tels que les parents, enfants et adolescents.

Pour paraphraser la romancière Phyllis Bottome “Il y deux façons de gérer les difficultés : les modifier ou s’adapter à elles.”

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Pour citer ce dossier : Blancot, C. (dir.) et Caupenne, V. (2018). [Dossier] de L’éthique, des TIC et des TOCs. Paris, France, SpotPink.

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Caractéristiques du document : Téléchargement en ligne après paiement via Paypal ou par carte bleue) au prix de 16,66€ HT – 19,99€ TTC.
Auteures : Carole Blancot & Vanessa Caupenne
Nombre de pages : 43
Nombre de signes : 103 071
Format : PDF interactif (12,1 Mo)
Sommaire :

Sommaire du dossier_Ethique_TIC_TOCs_VF

Extrait

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Les appareils mobiles ont-ils un effet sur la santé de leurs utilisateurs ?

Appareils mobiles et santé

Peut-être avez-vous récemment reçu le dépliant « Mon mobile et ma santé (version 2016) » formalisé par la Fédération Française des Télécoms (FFT). Sur le site web de la FFT l’on trouve la brochure au format PDF qui aborde les connaissances scientifiques, la réglementation et les recommandations officielles en termes d’utilisation du téléphone portable. Ce document existe depuis 2003 et est mis à jour en fonction des informations disponibles.
Quelle lecture peut-on en faire ?

On trouve deux prises de position dans la partie « connaissances scientifiques » de ce dépliant : l’une provient d’un communiqué de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) et l’autre est issue d’un aide-mémoire de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

  • Bien que l’ANSES ne concluait pas en 2013 à un « effet sanitaire avéré » de l’utilisation du téléphone portable sur la santé, elle mentionnait que l’actualisation des connaissances scientifiques sur le sujet « pointe toutefois, avec des niveaux de preuve limités, différents effets biologiques chez l’Homme ou chez l’animal », et ajoutait que « certaines publications évoquent une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs ». Aucun effet biologique n’était relevé chez l’enfant en 2016, mais un effet délétère était évoqué en rapport avec leurs fonctions cognitives (mémoire, fonctions exécutives et attention).
  • L’OMS, quant à elle, annonçait en 2014 dans son aide-mémoire n°193 qu’« à ce jour, il n’a jamais été établi que le téléphone portable puisse être à l’origine d’un effet nocif pour la santé ». Le document évoquait que des recherches sur les effets à long-terme étaient encore en cours, promettant que l’OMS procéderait d’ici 2016 à une « évaluation formelle du risque pour tous les effets sur la santé ». Notons que dans la version actuelle du dépliant, le passage « d’ici 2016 » a été remplacé par des points de suspension entre crochets « […] ». A notre connaissance, l’OMS n’a toujours pas diffusé les résultats de cette évaluation formelle qui était prévue en 2016.

Quelles conclusions tirer de ces déclarations contradictoires ? Faut-il se méfier du téléphone portable ? Comme nous allons le voir, la nature même de la recherche scientifique rend toute prise de position délicate…

L’importance de la sémantique

Lorsque l’on rapporte les résultats d’une recherche scientifique, il convient d’être prudent sur les mots utilisés. En effet, ce qui est attribué à un chercheur ou un membre de la communauté scientifique fait souvent l’objet d’un argument d’autorité sans que l’on en comprenne clairement toutes les implications.

A la base de tout travail de recherche se trouve une hypothèse. Cette hypothèse peut provenir du chercheur lui-même (« je me demande si… ») ou être évoquée par d’autres dans leur propre travail (« j’ai réussi à prouver ceci, et ainsi il serait intéressant de savoir si… »). Dans le cas de l’utilisation du téléphone portable, une hypothèse typique pourrait être, par exemple :

« L’utilisation du téléphone portable augmente les risques de développer une tumeur cérébrale ».

Mais ce n’est pas directement ce que le chercheur va tenter de prouver. À partir de son hypothèse, il formule une « hypothèse nulle », c’est-à-dire l’inverse exact de son hypothèse. Ici, cela donnerait :

« L’utilisation du téléphone portable n’augmente pas les risques de développer une tumeur cérébrale »

Si les données recueillies nous empêchent d’affirmer l’hypothèse nulle ci-dessus avec certitude, alors on peut conclure qu’il existe un effet.

Mais un problème se présente : les données collectées dans ce genre de recherches ne sont jamais parfaitement indiscutables. Dans l’étude Interphone, l’utilisation du portable des participants est évaluée simplement en leur demandant d’estimer, sur les dix dernières années, le nombre d’appels passés par semaine et la durée de chaque appel. En comparant les chiffres des individus présentant une tumeur cérébrale et ceux des individus sans tumeur, on peut donner une estimation du risque supplémentaire qu’entraîne une forte utilisation du téléphone portable.

Étonnamment, l’étude a trouvé que les individus utilisant modérément le téléphone portable couraient moins de risques de développer une tumeur cérébrale que ceux qui ne l’utilisaient jamais. Il n’y avait que pour les 10% d’utilisateurs les plus intensifs que le risque était augmenté, et il était impossible de l’affirmer avec certitude. Devrait-on pour autant conclure que le téléphone portable aurait à petite dose un effet protecteur contre les tumeurs cérébrales ? Non, car les chercheurs eux-mêmes attribuent ces résultats surprenants à des problèmes dans leur méthodologie, c’est-à-dire la manière dont les données ont été collectées. Malheureusement, cela nullifie le reste de leurs résultats, et aucune conclusion sérieuse ne peut être tirée de leur étude. Ces problèmes méthodologiques, qui ont été soulignés par d’autres chercheurs comme Hardell, Carlberg & Mild (2011), auraient pu être évités. Par exemple, les raisons pour lesquelles Interphone n’a utilisé que des participants entre 30 et 59 ans ne sont pas claires, en particulier si les données des 20-30 ans étaient disponibles.

Le groupe de recherche de Hardell disposait de son propre échantillon de participants afin de reproduire l’étude. Lorsqu’ils ont mené une analyse statistique en utilisant les mêmes paramètres qu’Interphone, les résultats étaient similaires et tout aussi surprenants. Mais en prenant en compte les 20-29 ans ainsi que l’utilisation des téléphones fixes sans fil en plus des téléphones portables (ce qu’Interphone avait omis de faire), le risque de tumeur double avec une forte utilisation du téléphone.

Si l’on considère que l’étude Interphone a obtenu des résultats non concluants en omettant des éléments dans leur recherche, nous sommes en droit de nous demander s’il s’agit d’une pratique visant délibérément à brouiller le lien entre portables et santé. En effet, pour affirmer qu’il existe un lien « probant » entre ces deux éléments, toutes les recherches menées devraient pointer dans cette direction ; toutefois, il suffit de quelques résultats nuls pour affirmer que les résultats sont « partagés » et que le lien est « peu clair ».

Méta-analyses

Pour pallier cela, en particulier dans des domaines où le nombre d’études est très élevé, la science a recours à des méta-analyses. Dans une méta-analyse, au lieu de mener une expérience, le chercheur compile les résultats d’un grand volume d’études (parfois plus d’un millier), en classant celles-ci selon leur méthodologie et leur sujet d’investigation.
Lorsque l’on parle d’étudier le lien entre « portable et santé », cela implique d’étudier à la fois :

  • toutes les longueurs d’ondes sur lesquelles un portable peut émettre, incluant non seulement le réseau téléphonique mais aussi le WiFi.
  • L’effet de ces ondes sur l’apparition de troubles, en étudiant non seulement les cas de tumeurs mais aussi l’effet sur les cellules, l’ADN, le sommeil, l’humeur ou encore le système cardio-vasculaire.
  • La relation entre la durée / le mode d’utilisation du portable et l’apparition de chacun de ces troubles.
  • La présence d’effet sur le court terme (lors d’un appel) et sur le long terme (après une utilisation régulière durant plusieurs années)

L’étendue de ces variables rend le champ des possibilités extrêmement important, ce qui explique le nombre impressionnant d’études que l’on peut trouver à ce sujet. Mais cela n’a pas arrêté Victor Leach et Steven Weller, deux membres de l’ORSAA (Oceania Radiofrequency Scientific Advisory Association). Leach et Weller ont compilé l’ensemble des recherches menées entre 2000 et 2016, qu’il s’agisse d’études in vivo sur l’animal, d’études in vitro sur des cultures de cellules, ou d’études humaines menées sur le long terme.
RadiofréquencesVoici la proportion des études dans chaque catégorie qui a détecté un effet négatif des ondes sur la santé :

  • Études sur l’animal in vivo: 132 sur 186 études (71%).
  • Études in vivo sur des cellules humaines : 37 sur 51 études (72,5%).
  • Études épidémiologiques (apparition de troubles sur le long terme) : environ 50% des études.

En conclusion, Leach et Weller mettent en évidence les risques observés dans les études in vitro et in vivo, en insistant sur le fait que les effets thermiques des ondes n’étaient pas les seuls responsables de ces troubles. Les études épidémiologiques, bien que partagées sur les résultats, montrent des effets particulièrement forts sur les tumeurs cérébrales Glioblastoma Multiforme et Meningioma, sur les utilisateurs intensifs (plus d’une heure par jour), sans risque sur les utilisateurs occasionnels. Selon Leach et Weller, il est évident que la recherche financée par l’industrie du téléphone a été utilisée pour créer de la confusion dans les conclusions tirées des études.

Les liens statistiques n’impliquent pas nécessairement un risque de troubles indiscutable, mais ils pointent définitivement vers un risque potentiel et constituent une raison plus que suffisante pour adopter une approche prudente de l’utilisation des appareils sans fil.

Ce qu’il faut retenir par-dessus tout, c’est qu’une étude qui ne trouve pas d’effet en utilisant une bonne méthode devrait avoir plus de crédit qu’une étude qui ne trouve pas d’effet car sa méthode ne permet pas une utilisation correcte des statistiques. Cependant, aujourd’hui dans les deux cas, du point de vue d’un public peu habitué à la littérature scientifique, le résultat sera le même : on conclut qu’il n’y a pas de lien établi entre téléphone portable et problèmes de santé.

Prochaines étapes

Appareils mobiles et santé des utilisateurs

Que pouvons-nous tirer de tout cela ? Tout d’abord, nous devons reconnaître que la recherche dans un domaine aussi complexe ne sera jamais parfaitement unanime dans ses résultats. Toutefois, cela ne doit jamais constituer une excuse pour refuser toute prise de position. Quelle est donc la marche à suivre ?

La position adoptée par les autorités dans le dépliant, qui est de fournir des recommandations pour limiter son exposition aux ondes, est ce que l’on peut considérer dans le cadre du « doute raisonnable ». Mettre en place ces recommandations est peu handicapant si les ondes n’ont pas d’effet sur la santé, et sera une initiative félicitée si l’on réussit un jour à prouver un lien définitif entre utilisation du téléphone portable et détérioration de la santé.

Quelle est la prochaine étape pour la recherche ? Comme l’évoquait l’extrait du communiqué publié par l’ANSES, l’utilisation du portable peut avoir un effet sur les fonctions cognitives des enfants, mais il n’est pas encore possible de savoir si cet effet est dû aux radiofréquences ou directement au fait d’utiliser un mobile. Ainsi, il deviendra bientôt crucial d’aller au-delà du biologique pour investiguer le psychosocial, à savoir la manière dont l’utilisation du portable impacte notre comportement mais aussi la relation que nous entretenons avec les autres. A mon sens, les prochaines recherches placeront enfin l’utilisation des appareils mobiles à la croisée des chemins entre santé physique et santé mentale.

En résumé

  • Le dépliant fourni par la FFT offre des prises de position contradictoires sur la relation portable/santé.
  • Certaines recherches, comme l’étude Interphone, pêchent par leur méthodologie et viennent brouiller la vue d’ensemble.
  • D’autres chercheurs, grâce à des méta-analyses, nous aident à distinguer des tendances dans ces résultats.
  • Les recommandations pour limiter son exposition aux ondes sont dans le cadre du « doute raisonnable ».
  • La recherche devra bientôt passer du domaine de la santé physique à celui de la santé mentale.

Références

  1. INTERPHONE Study Group. (2010). Brain tumour risk in relation to mobile telephone use: results of the INTERPHONE international case-control study. International journal of epidemiology, 39(3), 675.
  2. Hardell, L., Carlberg, M., & Hansson Mild, K. (2010). Re-analysis of risk for glioma in relation to mobile telephone use: comparison with the results of the Interphone international case-control study. International journal of epidemiology, 40(4), 1126-1128.
  3. Leach, M. V., & Weller, M. S. (2016). What Does the Research Tell Us About the Risk of Electromagnetic Radiation (EMR)?. Radiation Protection in Australasia, 33(2), 21-37.

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Auteur de cet article :

Dylan Michot

Dylan Michot

Loin de me satisfaire d’une formation universitaire, je suis intimement convaincu que le croisement des connaissances de domaines indépendants est le moteur de l’innovation et de la créativité. C’est pour cette raison que je m’intéresse à l’écriture, aux sciences cognitives et à l’informatique, dans un effort incessant pour faire mentir le dicton anglo-saxon « jack of all trades, master of none ».

6 solutions pour se désintoxiquer de ses e-mails #DroitDéconnexion

L’e-mail ne constitue qu’un des nombreux outils et canaux de communication numérique, mais c’est à lui qu’est dédié cet article dans le contexte actuel des balbutiements de l’application d’un droit à la déconnexion.
Perte de temps, réduction de la productivité, source non négligeable de frustration et de stress, il est devenu courant d’accuser la messagerie électronique de nombreux maux.

Constat – chiffres clés

Les français accros aux e-mails (étude Adobe, octobre 2016)

Les français accros aux e-mails (étude Adobe, octobre 2016)

  • En France, 88 courriels reçus et 34 envoyés en moyenne par jour en entreprise par chaque collaborateur (Radicati Group, mars 2015).
  • Les cadres estiment passer plus de 5 heures par jour en moyenne à consulter leur messagerie (Etude Adobe, août 2015).
  • 88% des individus vérifient leurs comptes de messagerie personnelle au travail et 61% des personnes interrogées lisent des courriels pendant leurs vacances (Etude Adobe, octobre 2016).[1]
  • 79% des individus utilisent l’e-mail pour travailler en dehors des heures de bureau.[1]
  • 43 % des salariés français sont interrompus au moins toutes les dix minutes et 31 % avouent être distraits dans leur travail (Créfac).
  • En France, 78 % des Français consultent leurs messages professionnels en dehors des heures de bureau.[3]
  • Le fait pour les cadres d’avoir accès à leurs communications professionnelles pendant leurs congés ou leurs week-ends est principalement considéré comme un facteur de stress pour près de la moitié d’entre eux (48%).[3]
  • 34% des cadres considèrent cet accès permanent d’abord comme une source d’agacement pour les proches.[3]
  • Au total, 82% des cadres mettent en avant une perception anxiogène.[3]

Puisque l’insuffisance de repos cognitif est dommageable à l' »homo connectus », la loi Travail (Loi n° 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels) a rendu obligatoire un droit à la déconnexion à compter du 1er janvier 2017 dans toutes les entreprises. Celles-ci sont donc désormais tenues de mettre en place des instruments de régulation de l’outil numérique. L’art. L. 3121-60 dispose que “l’employeur s’assure régulièrement que la charge de travail du salariés est raisonnable et permet une bonne répartition de son temps de travail”.
A compter du 1er janvier 2017, les négociations doivent s’ouvrir au sein des entreprises sur :

  • la mise en place d’instruments de régulation de l’outil numérique,
  • l’adoption de mesures visant à assurer le respect des temps de repos et de congés ainsi que l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et familiale,
  • le droit d’expression directe et collective des salariés notamment au moyen des outils numériques disponibles dans l’entreprise.

Quelles sont les hypothèses explicatives de notre dépendance à nos messageries électroniques ?

L’e-mail, le papi des outils de communication numérique interpersonnelle

En 2017, l’e-mail fête son 46ème anniversaire. Compte tenu de son âge, l’on comprend pourquoi il est devenu le premier outil de travail selon Pew Research Center [2], et l’outil numérique le plus accessible en dehors de l’entreprise, comme le rappelle  dans cette tribunePew Research Center.

L’e-mail est, aujourd’hui encore, le premier élément constitutif de l’identité numérique de chaque individu

L’ampleur prise par l’e-mail dans le cadre des communications interpersonnelles tant dans les sphères professionnelle que personnelle, est telle qu’il parait impensable pour beaucoup de se passer de l’e-mail. De nos jours, sans la saisie d’un e-mail la réalisation d’un nombre conséquent d’actions devient compliquée.

En France, les internautes ont en moyenne 2,1 adresses e-mail (Etude SNCD – EMA B2C 2015).[5]

Pour 2,672 milliards d’utilisateurs de comptes dans le monde en 2016 (Radicati Group, mars 2016), le recours à ce canal de communication est devenu un réflexe. Même les pouvoirs publics réclament désormais l’adresse e-mail de leurs citoyens pour un nombre toujours plus grand de services en ligne.
L’intégration d’un nouveau collaborateur au sein de l’entreprise implique presque systématiquement la création de son adresse e-mail avec l’adjonction du nom de domaine de l’entreprise à l’identité du propriétaire. L’arrivée de celui-ci est d’ailleurs souvent anticipe?e et annonce?e à certains ou à tous par courrier e?lectronique. Par cette action, l’entreprise attribue à l’individu une identité professionnelle unique, et confirme l’utilité de son rôle au sein de l’organisation. Le constat fait dans les entreprises dans lesquelles SpotPink intervient est le suivant : plus le poste occupé est considéré comme important et plus le collaborateur reçoit quotidiennement un nombre important d’e-mails (pour info/pour avis/pour validation, pour faire suite à, etc.).
Un manager de proximite?, de retour apre?s deux semaines de repos, peut trouver 1 200 e-mails dans sa boi?te. Beaucoup en arrivent a? craindre les vacances, car ce flux ne cesse jamais.

Pourquoi alors la quantite? exponentielle d’e-mails et l’obligation de les traiter, quoi qu’il arrive, est devenu un invariant ? Pourquoi tout le monde s’y résigne et plus personne n’imagine pouvoir s’y de?rober ?

Sans doute justement parce que l’e-mail est devenu le premier e?le?ment constitutif de l’identite? nume?rique de chaque individu.

Et puis, l’e-mail procure également certains bénéfices secondaires que l’on reconnaît plus ou moins facilement. Recevoir des emails satisfait notre désir d’exister voire, nous donne l’impression d’être quelqu’un important (ce qui flatte notre ego). Recevoir des emails importants est la preuve que l’on existe et que l’on a besoin de nous, de notre opinion ou de notre action, ce qui revient à valider notre rôle et la façon dont nous occupons notre temps.

Enfin, puisque tout le monde se plaint mais que personne n’agit concrètement, chacun se résigne peut-être par conformisme social.

Une addiction apprise et qui peut être associée à des comportements compulsifs

e-mails et conditionnement opérant

Le conditionnement opérant consiste en l’apprentissage d’un comportement en fonction des conséquences qui résultent de l’action de l’organisme (individu/animal) sur son environnement. Il est donc un apprentissage par les conséquences de l’action. Si celles-ci sont positives, le comportement fait l’objet d’un renforcement positif. On dit qu’il y a renforcement positif lorsque le résultat d’un comportement a pour effet d’augmenter la force ou la fréquence de ce comportement.

L’apprentissage effectué par conditionnement opérant est le suivant : vérifier sa messagerie permet de valider son existence et utilité, de procurer la satisfaction d’avoir accompli un mal nécessaire (comme précédemment évoqué), et aussi de limiter la survenue d’une superstition.

En effet, certains perçoivent la diminution du nombre d’e-mails reçus comme le risque de la survenue d’une situation anormale, potentiellement problématique voire dangereuse ; c’est inquiétant car contraire à la tendance habituelle ! Pour contrer cette superstition il peut arriver que certains cliquent sur le bouton Envoyer/Recevoir de façon très régulière dans la journée, voire compulsive.

En vérifiant sa messagerie, l’internaute s’attend à avoir inéluctablement à traiter un nouveau message. Par exemple, en cliquant sur le bouton Envoyer/Recevoir, l’internaute sait que son comportement (le fait de vérifier) sera récompensé (par l’arrivée d’un nouveau message). Or, dans la mesure où cette vérification n’aboutit pas toujours instantanément et systématiquement (renforcement intermittent à intervalle variable) il répète l’opération, jusqu’à éliminer la confirmation du risque. Son comportement est encore renforcé à chaque fois qu’il répond à un email, car il s’attend à une réponse à en retour.

Gérer nos messageries est devenu un rituel qui économise certaines fonctions cognitives 

Mettre à la corbeille plusieurs dizaines d’e-mails comportant en objet la mention [SPAM] est chronophage mais ne requiert généralement qu’un geste automatique. Les fonctions cognitives d’analyse et de restitution ne sont pas (ou très peu) mobilisées.
Pour certains, trier les emails par niveau d’importance, de pertinence et d’urgence peut procurer l’impression d’avoir accompli une tâche nécessaire et qui est pré-requis à l’accomplissement de tâches qui requièrent des facultés cognitives supérieures. En ce cas, ce n’est que lorsque sa boîte de réception affiche aucun message non lu, que la personne peut se sentir apaisée et gratifiée d’avoir accompli ce qu’il fallait, selon elle, commencer par faire (avant de commencer une tâche plus complexe).
A d’autres, le fait de gérer leurs e-mails procure la satisfaction de s’assurer qu’ils n’ont rien raté d’important. Pour en savoir plus sur le sujet du FoMo, nous vous renvoyons ici.
Et puis, certains éprouvent au travail de la frustration liée au fait qu’ils doivent concilier avec les multiples interruptions dont ils font l’objet, dont la gestion indispensable de leur messagerie électronique. Cette dernière est vécue comme une contrainte à l’accomplissement, dans de bonnes conditions, de certaines de leurs facultés cognitives utiles à des tâches plus utiles et gratifiantes. La frustration procurée par l’impression d’un défaut de productivité est pour ces personnes généralement assez mal vécue jusqu’à ce que de nouveaux codes et usages soient collectivement adoptés.

6 solutions pour se désintoxiquer de sa messagerie électronique

1) Audit4mail, une solution pour limiter les mauvaises pratiques qui font exploser la masse d’e-mails à traiter

Le logiciel audit4mail édité et commercialisé par Move4ideas permet aux Directions des Ressources Humaines de réaliser un audit des usages de la messagerie électronique au sein de l’entreprise.

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L’audit intervient directement sur le serveur de messagerie où sont placés des capteurs. Le module cartographie jour après jour les échanges électroniques, aussi bien au niveau collectif qu’individuel. Les messageries professionnelles utilisées après la fermeture des bureaux peuvent être identifiées.

Les informations transmises sont traduites en graphiques et en tableaux de bord pour analyser le nombre d’e-mails envoyés pendant et en dehors des heures de travail.

Le logiciel analyse également le nombre de collaborateurs excédant l’amplitude horaire définie avec les partenaires sociaux lors de la Négociation Annuelle Obligatoire.

Dans cet esprit, le suivi des résultats met en évidence les usages conformes ainsi que les anomalies.

Citation J-C. Isaac

Découvrez audit4mail de Move4ideas.

2) Utiliser Calldoor, l’application de déconnexion

Calldoor est un outil de déconnexion des appareils mobiles intelligents de l’entreprise qui permet à l’entreprise de gérer à distance l’ensemble des usages du smartphone, et au salarié de pouvoir se déconnecter. Avec Calldoor, le salarié maîtrise mieux la frontière entre sa sphère personnelle et sa sphère professionnelle. En effet, l’application filtre les communications indésirables et limite les interruptions ainsi que la surcharge informationnelle.
Conçue pour aicalldoor1der les entreprises à maitriser l’usage des smartphones professionnels de leurs collaborateurs en évitant les surcoûts et les impacts négatifs sur la santé, Calldoor est une solution qui permet de gérer à distance l’usage de la flotte des téléphones portables mis à la disposition des salariés par l’employeur.
Par le biais d’une application et d’un service en ligne, celui-ci peut décider de suspendre, dans une tranche horaire définie, les emails, appels, MMS/SMS entrants ou sortants, applications, Data, usages à l’étranger, accès à Internet… et aussi gérer les paramètres de sécurité. Des versions de Calldoor existent pour Android et IOS.

Les avantages de la solution Calldoor :

  1. limiter les risques psychosociaux liés à l’usage d’outils numériques,
  2. permettre l’exercice du droit à la déconnexion,
  3. anticiper certains surcoûts facturés par l’opérateur (08, SMS ou numéros surtaxés…).

3) S’inspirer des initiatives menées dans les entreprises/organisations qui ont pris de l’avance

  • Intel, Nestlé, Sodexo ou Canon et PriceMinister-Rakuten ont proposé des « journées sans e-mail » afin d’inciter leurs employés à modérer leurs usages de la messagerie électronique.
  • Atos Origin a rendu « zéro email » 200 processus métier, tels que les congés ou la préparation de réunions importantes,
  • Le groupe Volkswagen, poussé par les syndicats, a mis en place pour certains de ses cadres une coupure de l’accès à la messagerie électronique le soir après la signature d’un accord en 2012. Les serveurs de l’entreprise ont cessé de diriger les e-mails vers les téléphones professionnels entre 18h15 et 7 heures du matin,
  • Daimler a fait en sorte que les emails soient supprimés pendant les vacances.
  • Orange a?mis en place un Mooc pour?former les?managers?aux?risques?de?la connexion permanente.
  • Dans certaines entreprises du secteur de l’industrie, les badges d’accès des salariés sont bloqués en dehors des horaires de bureau pour décourager le workaholisme.
  • Le groupe La Poste a négocié un accord sur le temps de déconnexion.
  • De nombreuses chartes de l’usage de l’e-mail ont été formalisées (pour certaines dès 2011) par THALES, SODEXO, l’Observatoire des Réseaux sociaux, le MEDEF, etc.
  • Des entreprises américaines offrent désormais à leurs cadres des séjours de « sevrage » aux TIC (« digital detox»).

optimisation usage email

Europ Assistance

4) Lire le livre suivant : Berthelot, V., Blancot, C., Landsheer, A. (2013) « Résistez aux e-mails !« , Hachette Pratique.

emails, débranchez !

5) Tester l’extension StayFocusd pour Chrome

Cette application a été créée pour optimiser votre productivité en limitant le temps passé sur certains sites du Web.

StayFocusd

6) Recourir aux prestations de SpotPink
Detox DigitaleL’agence SpotPink
intervient au service de la qualité de vie au travail, de la transformation des organisations et de l’exercice volontaire du droit à la déconnexion.

Comment faire pour qu’un outil devenu omniprésent ne soit pas pathogène pour vos employés ?

L’équipe SpotPink intervient au sein des entreprises pour développer des usages adaptés et rationalisés des outils numériques (e-mails, médias sociaux, appareils mobiles professionnels) et des pratiques numériques respectueuses du bien-être des individus. Savoir optimiser son utilisation des outils numériques, dans et en dehors du contexte professionnel, est une compétence à part entière. Apprendre à faire face à l’obésité informationnelle, à traiter ses notifications, à gérer ses priorités et son emploi du temps mais aussi, savoir se déconnecter, permet à l’individu d’être plus serein et plus efficace dans l’exercice de son travail et dans les rapports qu’il entretient aux outils numériques.

Exemples de prestations proposées par SpotPink  : 

  • Réalisation d’un audit des pratiques numériques :
    • Etude des pratiques numériques (analyse et catégorisation des risques psychosociaux ainsi que de leurs conséquences sur l’individu et l’organisation).
    • Réalisation d’un diagnostic des usages technologiques par population, type de poste et niveau de maturité, classification du niveau de maturité des usages par population, évaluation de l’effectivité du repos, identification des risques et des salariés exposés par niveau, etc.)
  • Formalisation d’un plan d’action stratégique préventif et curatif des risques spécifiques au numérique (méthodologie et techniques d’intervention psychosociologique) :
    • Elaboration d’un plan de prévention de la survenue des risques spécifiques du numérique.
      • Animation de conférences, séminaires et groupes de travail sur les thèmes du droit à la déconnexion, l’optimisation de l’usage des outils numériques et la Qualité de Vie au Travail.
      • Animation d’une formation à la prévention des risques spécifiques du numérique (1 journée – 7h en intra-entreprise pour un groupe de 6 personnes maximum). Objectif : sensibilisation et formation des professionnels RH ainsi que des managers à la détection des pratiques risquées et à l’identification des salariés à risque.
      • Aide à la préparation de la négociation collective relative aux modalités d’exercice du droit à la déconnexion, de qualité de vie au travail et de charge de travail.
      • Accompagnement pour l’élaboration et l’appropriation d’une charte d’usage des outils numériques dans le contexte professionnel.
    • Mise en œuvre d’un plan curatif des dysfonctionnements constatés.
      • Ouverture et mise à disposition des salariés d’une ligne d’écoute et d’assistance psychologique au profit des salariés volontaires.
      • Organisation et animation de groupes de parole (si nécessaire) et mise en place d’une cellule de gestion de crise (si pertinent).
      • Organisation de cures de détox. digitale. Une cure de désintoxication digitale permet aux individus de se déconnecter en petit groupe (6 participants), le temps d’une semaine complète (6 jours – 5 nuits), en pleine campagne, dans un havre de paix bucolique où aucun opérateur téléphonique n’y envoie ses ondes.
  • Evaluation de l’efficacité du dispositif de régulation des usages numériques mis en place, et adaptation du dispositif au fil du temps.

Conclusion

En matière de connexion et de déconnexion, la responsabilité est nécessairement partagée entre l’individu et les organisations dans et avec lesquelles il évolue. Si l’instauration d’un droit à la déconnexion en France (première mondiale) peut faire sourire certains, les entreprises qui ne se contenteront pas d’élaborer une charte (en raison de l’absence ou de l’insuccès de la démarche de négociation avec les partenaires sociaux), pourraient bien tirer le parti des effets d’une meilleure qualité de vie au travail de leurs salariés.
En bonus, ces entreprises se prémuniront également du risque que leur nom figure dans les prochains arrêts de la Cour de Cassation.

Autres ressources et liens connexes :

  1. Adobe Email Survey 2016: Europeans are still addicted to email, but are easily disengaged with email campaigns http://ow.ly/x6JS308bwkS
  2. Technology’s Impact on Workers | Pew Research Center http://ow.ly/CyaH308buut
  3. Sondage Ifop (mai 2016) – Les cadres et l’hyper connexion http://ow.ly/X0Zd305HGci
  4. Etude – Les Français sont accros aux emails ! http://ow.ly/zM3H308bMD2
  5. Les chiffres 2016 de l’e-mail http://ow.ly/T0H2305tiym
  6. Le droit à la déconnexion: une nouveauté dans le code du travail 
  7. Essential Mail Only : découvrez une forme de réponse au droit à la déconnexion http://ow.ly/nLNE308bohz
  8. Un partenariat au service du droit à la déconnexion au sein des entreprises http://ow.ly/lPY6308bijH
  9. Berthelot, V., Blancot, C., Landsheer, A. (2013) « Résistez aux e-mails ! », Hachette Pratique http://ow.ly/ZyK9308bip0
  10. Etude de cas: optimisation de l’usage de l’e-mail et droit à la déconnexion http://ow.ly/8BrC308bibm?
  11. ?Intervention au sein d’Europ Assistance (support à télécharger) : http://ow.ly/VIJr308biOJ
  12. KO par email? La légendaire Aéropostale vole à votre secours !
  13. Les nouveaux codes de la vie de bureau http://ow.ly/WNTrG
  14. Vive (la détox. dans) le digital (RH) ! http://ow.ly/ZtZRT
  15. Du phubbing à la détox. digitale, comment s’y prendre ? http://ow.ly/qn74308bhsa 
  16. La “digitale détox.” : se ressourcer pour mieux se reconnecter http://ow.ly/ZtXe7
  17. Télécharger la présentation “Détox. digitale – prenez soin de votre cerveau !”
  18. De l’intox digitale à la détox digitale http://ow.ly/ZtYLJ
  19. Une cure de détox. digitale pour prendre soin de vous, ou de vos salariés
  20. Dates des prochaines cures de détox. digitale, programme détaillé, modalités d’organisation, conditions générales de vente, inscriptions et réservations.
  21. Infographie Etude sur la prévalence du ‘FoMO’ et le ‘SME’ en France | SpotPink http://ow.ly/4ORN308bhwG
  22. Résultats de l’étude sur la prévalence du FoMO et la fréquence d’utilisation des médias sociaux en France (2016) – SpotPink http://ow.ly/Puyk308bifd
  23. Souffrez-vous du syndrome FoMO ? http://ow.ly/ZtVRF
  24. Suivre le compte Twitter @DetoxDigitale?

Réservez votre cure terrestre ou marine de #détoxdigitale avec @SpotPink

Une cure terrestre ou marine de détox. digitale pour prendre soin de vous, ou de vos salariés

En nous permettant d’être connectés potentiellement ou effectivement, avec quiconque, n’importe où et n’importe quand, ces outils repoussent toujours davantage les limites de la communication. Ceci à tel point qu’ils créent à présent de nouvelles formes de dépendance.

Cure-Détox-digitale-terrestre

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Les études de l’IFOP

Selon cette étude IFOP de 2016 :

  • 77% des cadres consultent leurs communications professionnelles telles que leurs emails, sms ou appels pendant leur temps de loisirs, c’est-à-dire pendant les week-ends et les vacances. (Cf. Source, P5)
  • Le fait pour les cadres d’avoir accès à leurs communications professionnelles pendant leurs congés ou leurs week-ends est principalement considéré comme un facteur de stress pour près de la moitié d’entre eux (48%).
  • 34% des cadres considèrent cet accès permanent d’abord comme une source d’agacement pour les proches.
  • Au total, 82% des cadres mettent en avant une perception anxiogène. (Cf. Source, P15).

En 2013, cette précédente étude IFOP nous apprenait déjà que :

  • 52% des Français (et 65% des employeurs) consultent leur mobile en dehors de leur temps de travail pour des raisons professionnelles (Cf. Source, P2).
  • 62% des cadres supérieurs se déclarent dépendants à leur mobile, tout comme 78% des Français de moins de 25 ans (Cf. Source, P1).

Un contexte psychosociologique

En dépit des débats dont elles font l’objet, les dépendances psychologiques de « connexion » sont nées de la « popularisation » de l’usage de l’Internet et des médias sociaux. Avec elles, un nouveau lexique spécifique a émergé : cyberdépendance, nomophobie, FoMO, FoBO, hyper-connexion, blurring, phubbing, etc.

Les personnes atteintes du FoMO peuvent devenir des adeptes du surbooking professionnel (workaholisme) et extra-professionnel (multiplication de rendez-vous et engagements), par crainte de passer à côté d’une réunion, d’une soirée ou d’un nouveau contact. D’autres n’arrivent pas à se concentrer ni à profiter du moment présent, puisque toujours anxieux de rater une information, une photo, ou une invitation.

Les enseignements de l’étude de SpotPink

Cette étude de SpotPink dont les résultats ont été publiés en 2016, rend compte de certains phénomènes significatifs observés en France, et d’une différence de comportement selon les âges et les sexes :

  • 46,6 % des Français se demandent, de façon « extrême » à « modérée », s’ils consacrent trop de temps à suivre ce qu’il se passe autour d’eux.
  • 33,3 % des personnes sont angoissées, à des degrés variables, de ne pas savoir ce que leurs amis sont en train de faire.
  • 6,7 % des Français sont extrêmement préoccupés de savoir que leurs amis s’amusent sans eux.
  • Les périodes les plus propices à la consultation des réseaux sociaux sont les deux extrémités de la journée ; en effet plus de 42 % des répondants les consultent 15 minutes avant le coucher, et plus de 27 % dans les 15 minutes qui suivent le réveil.
  • Les participants ayant le plus de temps libre ont une plus grande fréquence de connexion aux réseaux sociaux au coucher (MLIBRE = 4,99) que ceux ayant moins de temps libre (MOCCUPE = 3,88) et au réveil (MLIBRE = 3,50 ; MOCCUPE = 2,85).
  • Les moins de 25 ans obtiennent des scores de FoMO plus élevés (M = 26,60) que les plus de 25 ans (M = 22,23) et, cette différence est significative (p<0.001).
  • Les femmes ont obtenu des scores significativement plus élevés que les hommes à 3 des items de l’échelle de FoMO :
    • item 6 (MFEMMES = 2,55 ; MHOMMES = 2,35 ; p<0.05) : « Parfois je me demande si je passe trop de temps à suivre ce qu’il se passe autour de moi ».
    • item 8 (MFEMMES = 2,09 ; MHOMMES = 1,81 ; p<0.001) : « Lorsque je passe un bon moment, il est important pour moi de le partager en ligne (par exemple, en mettant à jour mon statut Facebook).
    • item 10 (MFEMMES = 2,37 ; MHOMMES = 2,13 ; p<0.01) : « Lorsque je pars en vacances, je garde un oeil sur ce que mes amis sont en train de faire ».
  • Les fréquences d’utilisation sont similaires pour les 2 sexes et pour toutes les périodes de la journée à l’exception de l’heure du coucher, où les femmes consultent les réseaux sociaux significativement plus que les hommes (MFEMMES = 4,69 jours par semaine ; MHOMMES = 4,06 jours par semaine ; p<0.001).

Pourquoi et pour qui une cure de détox. digitale ?

La dépendance vis-à-vis des appareils connectés et des réseaux sociaux peut peser sur le moral, la vie sociale, la qualité de vie au travail, la sphère personnelle et même, affecter l’état de santé de la personne. (Cf. notre étude portant sur le phénomène du FoMO et sur le niveau de dépendance des Français vis-à-vis des médias sociaux).

Cette cure terrestre de détox. digitale s’adresse à :

  • toute personne pour qui les outils numériques sont devenus un fardeau, et qui souhaite apprendre à se déconnecter pour se soustraire des conséquences néfastes du numérique (stress et anxiété associés à une dépendance à Internet et/ou à un usage intensif ou inadapté des réseaux sociaux),
  • des particuliers et des entreprises (employeurs et salariés) en inter-entreprises ou en intra-entreprise.

Si vous avez déjà tenté de vous libérer de vos « chaînes numériques«  sans qu’aucune méthode n’ait encore eu suffisamment d’effet sur vous, cette cure de détox. digitale est certainement la solution qu’il vous faut.


Mettez-vous au vert avec SpotPink !

Déconnectez-vous en petit groupe (6 participants), le temps d’une semaine complète (6 jours – 5 nuits), en pleine campagne, dans un havre de paix bucolique où aucun opérateur téléphonique n’y envoie ses ondes.

Vous serez logés dans une ancienne ferme, reconvertie en gîte de charme et hébergés dans des chambres d’hôtes de caractère. Sur place, vous découvrirez les produits de la région et accomplirez une multitude d’activités qui vous permettront d’expérimenter efficacement le sevrage numérique en douceur.


Programme de la cure terrestre de détox. digitale en région Rhône-Alpes :

Programme et activités incluses dans le budget :

  • Activités de rapprochement avec la nature (faune et flore) : marches de détente, découverte de la flore locale et de ses vertus culinaires,
  • Ateliers ludiques, de créativité et de cuisine,
  • Activités intellectuelles : lecture, jeux de société en groupe, jeux de logique et de mémoire,
  • Activités de bien-être : spa, massages, relaxation…
  • 1 consultation psychothérapeutique individuelle de 45 minutes par jour,
  • 1 consultation psychologique de groupe de 60 minutes par jour.
  • Formation à la prévention des risques spécifiques du numérique (1 journée – 7h)*

Non inclus dans le budget :

  • Activités sportives (VTT, parcours sportif santé, randonnée en quad, tennis…).

Préparez-vous à changer de vie et à rendre durables les acquis de cette cure. Aucun smartphone, ordinateur portable, tablette ou aucun appareil numérique ne sera opérant sur place.

Consultez les conditions générales de vente.

N.B.: Avant de réserver votre cure, veuillez prendre RDV pour une consultation psychologique préalable indispensable au cabinet de l’animatrice, « Carole Blancot » situé 20 rue des Etats Généraux, 78000 Versailles (Numéro ADELI : 78 93 1059 6 et numéro SIREN : 533 912 770). Cette consultation est facturée 80,00€ TTC sur place, et remboursée si elle est suivie d’une réservation de la cure.
Sélectionner le billet gratuit dans Eventbrite pour prendre RDV, ou contacter Carole Blancot par téléphone au 06 50 26 65 17.

Patchwork cure détox. digitale

Eventbrite - Réservez votre cure de détox. digitale

Foire aux questions

Quelles sont les dates des cures terrestres ?

Quelles sont les dates des cures marines ?

Pourquoi une première consultation psychologique ?

Cette consultation est essentielle pour déterminer si une cure de détoxification pourra ou non avoir un réel intérêt ainsi qu’un impact positif dans votre contexte. Le but étant de prendre part à un séjour où chaque participant est concerné par les problèmes de dépendance aux outils numériques.

Comment prendre rendez-vous pour la consultation préalable ?

Vous pouvez prendre RDV via la page de l’événement sur Eventbrite. Il vous faudra alors cliquer sur le bouton « billet » puis sélectionner le billet étape 1 préalable : RDV pour une consultation psychologique préalable. Enfin, renseignez les informations demandées et cliquez sur « terminer l’inscription ». Vous pouvez également prendre RDV directement par téléphone au 06 50 86 29 33 ou au 09 82 45 13 78.

Une fois la consultation préalable effectuée, la réservation du billet de votre choix pour la cure se fera depuis Eventbrite.

Pourquoi le lieu de la cure n’est-il pas indiqué précisément ?

Le lieu de la cure sera dévoilé durant la consultation psychologique préalable. Il n’est pas publiquement indiqué pour des raisons de confidentialité.
Ce qu’il faut savoir sur le lieu de la cure : il s’agit d’un endroit sans aucun réseau accessible. Le lieu de résidence est une ancienne ferme reconvertie en gîte de charme. La région est très préservée. Il est possible d’y pratiquer de nombreuses activités et, d’apprécier la richesse de ses produits du terroir.

Quel est le nombre de participants ?

La cure comptera entre 6 et 8 participants. Un effectif réduit permet une meilleure efficacité en termes de dynamique de groupe et aussi de prise en charge psychothérapeutique.

Comment se rendre sur le lieu ?

Situé en région Rhône-Alpes, vous pourrez opter pour le moyen de transport de votre choix. Dans le cadre du train, prévoir un aller-retour Paris-Dijon. La ville de Dijon se trouvant à 50 min de voiture du lieu. Dans le cadre d’une arrivée en gare de Dijon à 09h30 le 05/12/2016 (TGV Lyria partant de Paris gare de Lyon à 07h57), SpotPink mettra à la disposition des participants un véhicule qui assurera la navette de la gare de Dijon jusqu’au gîte. Le billet de train reste à la charge du client.

Quels résultats me garantit cette cure, et pourquoi dure-t-elle 6 jours – 5 nuits ?

SpotPink propose un séjour dont la durée est suffisante pour maximiser l’efficacité de la cure. Une période de déconnexion trop courte ne permettrait pas d’ancrer durablement de nouveaux comportements. Le lieu et la durée du séjour offrent un cadre propice à une déconnexion totale. Celle-ci doit permettre à la fois un sevrage efficace et vécu positivement, ainsi qu’une réelle modification durable des comportements après la cure.

Une personne mineure peut-elle participer à la cure ?

Toute personne mineure peut participer à la cure de détox. digitale à la condition d’être accompagnée d’un représentant légal, et d’être placée sous sa responsabilité.

Que mettre dans ma valise avant de partir ?

Prévoir des tenues qui sont adaptées au programme de la cure et aux activités que vous souhaiterez réaliser. Prévoir également des habits plus chauds pour les soirées qui pourront s’avérer fraîches selon la saison choisie. Pensez également à apporter des habits de pluie et un maillot de bain pour pouvoir profiter du jacuzzi. Sur place seront fournis des livres, magasines, cartes postales, jeux de cartes et de société, de logique et de mémoire, petit matériel pour travaux manuels, etc. Vous pouvez cependant prendre avec vous tout autre objet jugé utile à votre divertissement personnel. Le but étant de vous occuper les mains et l’esprit en l’absence de tout outil numérique.

Nous vous conseillons aussi d’emporter avec vous un appareil photo. Vous pourrez redécouvrir le plaisir de prendre des photos avec un authentique appareil photo voire, de les faire développer au format papier par la suite. Il s’agira d’un bon moyen de conserver des souvenirs de votre séjour, sans que soit fait l’usage de votre smartphone.

En quoi SpotPink se différencie des autres organismes proposant un service de détoxification digitale ?

Plus qu’un simple prestataire de séjours rythmés d’activités « non connectées », SpotPink propose un réel accompagnement psychothérapeutique tout au long de la cure. Le lieu choisi permet un sevrage total en matière de connectivité étant donné qu’aucun réseau téléphonique ou internet n’y est opérant…

Sous quelles conditions puis-je me faire rembourser ?

Les conditions de réservation, de paiement et d’annulation sont indiquées dans les CGV, accessibles en cliquant sur Conditions générales de vente de SpotPink applicables aux cures de détox. digitale terrestredans cette page http://www.spotpink.com/offr/#axzz4DjdMTY5t et par ce lien direct.

Pendant la cure :

Pourrai-je utiliser exceptionnellement mon téléphone portable ou autre appareil numérique ?

Le lieu de la cure a été choisi pour son absence totale de réseau dans un rayon de plusieurs kilomètres à la ronde. En cas de besoin, vous pourrez recevoir des appels téléphoniques sur le poste fixe du gîte. Si vous le souhaitez, la réception prendra les messages des personnes qui auront cherché à vous joindre à ce numéro.

Une ou plusieurs des activités proposées ne m’intéressent pas. Suis-je obligé(e) d’y participer ?

La cure de détox. digitale comporte 3 activités et sorties collectives qui sont incluses dans le forfait. Le participant pourra s’y soustraire mais ne pourra pas déduire le prix de ces activités du forfait qu’il accepte au moment de son inscription. Cependant, SpotPink propose de nombreuses autres activités facultatives durant le séjour, dont certaines sont aux frais du participant lorsque non gratuites. Celui-ci pourra choisir d’y participer ou non, et donc de faire comme il l’entend.

Les animaux de compagnie sont-ils admis au lieu de résidence ?

Sur le principe, ceci est envisageable, sous réserve que leur présence ne perturbe pas les autres participants, ni le fonctionnement de la cure. Si vous souhaitez vous faire accompagner de votre animal de compagnie, merci d’en faire part au moment de l’entretien psychologique préalable.

Comment appliquer un code promotionnel ?

Si vous avez reçu un code promotionnel, celui-ci est à saisir au moment de la sélection du billet sur Eventbrite, en cliquant sur « saisir un code promotionnel ».

Que se passera-t-il sur place ?

  • Pas de réseau 4G, ni de réseau 3G, ni même Edge ou encore GPRS et ce, à moins de 6 km du lieu de la cure.
  • Pas d’internet = pas de connexion possible.
  • Pas de réseaux sociaux = zéro notification !
  • Pas d’ordinateurs, de tablettes ou de smartphones = pas de tentation !

Pour résumer, quelle est la procédure pour réserver une cure de détox.digitale ?

Procédure à suivre pour toute inscription à cette cure :
1- Consulter les conditions générales de vente. Leur acceptation ne peut être que pleine et entière. Toute adhésion sous réserve est considérée comme nulle et non avenue. Le Client qui n’accepte pas d’être lié par les présentes conditions générales ne doit pas utiliser le Produit.
2- Avant de réserver votre cure, veuillez prendre RDV pour une consultation psychologique préalable indispensable au cabinet de l’animatrice, « Carole Blancot » situé 20 rue des Etats Généraux, 78000 Versailles (Numéro ADELI : 78 93 1059 6 et numéro SIREN : 533 912 770). Cette consultation est facturée 80,00€ TTC sur place, et remboursée si elle est suivie d’une réservation de la cure.
Sélectionner le billet gratuit dans Eventbrite pour prendre RDV, ou contacter Carole Blancot par téléphone au 06 50 26 65 17.
3- Pour réserver votre cure, sélectionner le billet Eventbrite au choix parmi les différentes options proposées quant à l’hébergement : Option Chambre individuelle et demi-pension ou Option Chambre
individuelle et pension complète ou Option Chambre double et demi-pension ou Option
Chambre double et pension complète.

Un code promotionnel (remise de 5%) sera alloué, sur simple demande, aux membres d’une même entreprise ou d’une même famille.

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Contactez SpotPink, SAS au Capital de 15000 euros – 533 912 770 R.C.S. PARIS Code NAF n° TVA Intracommunautaire FR20533912770
81 Boulevard St Michel 75005 PARIS – www.spotpink.com – contact@spotpink.com – 09.82.45.13.78 – 06.50.86.29.33.
La déclaration d’activité de SpotPink en tant que prestataire de formation est “enregistrée sous le numéro 11 75 47764 75. Cet enregistrement ne vaut pas agrément de l’Etat” (mention en application de l’article L.6352-12 du code du travail). Ces prestations peuvent se dérouler en intra-entreprise ou inter-entreprises et être déductibles de votre obligation de contribution à la formation professionnelle continue (en tant qu’employeur), sous réserve de la satisfaction des critères d’éligibilité.

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Du phubbing à la détox. digitale, comment s’y prendre ?

De quoi s’agit-il et êtes-vous concerné(e) ?

Mettez-vous au vert avec SpotPinkOn vous répète sans cesse : « Lâche ton portable ! » ; « Tu vas perdre la vue à force d’être sur tous ces écrans ! » ; « Profite du moment présent et lève un peu la tête ! » ; « Twitter, Facebook, LinkedIn, Instagram et maintenant Snapchat, tu ne crois pas que tu en fais un peu trop ? » ; « Tu envahis mon fil d’actualité avec tout tes tweets ! » ?

On vous a souvent recommandé de faire des « pauses digitales » mais ce concept est définitivement trop abstrait pour vous ? La pression professionnelle est telle que vous ne savez pas comment vous y prendre pour vous déconnecter sans risque pour votre avenir professionnel ?

Si vous avez répondu « OUI » à l’une ou plusieurs de ces questions, il est peut-être temps pour vous de faire une cure de détox. digitale. Il se peut que vous vous soyez laissé(e) séduire par les technologies de génération 2.0, ce qui vous a petit a petit englouti(e) et entraîné(e) dans ce cercle infernal qu’est « le phubbing ». De quoi s’agit-il ? C’est simplement l’acte d’ignorer une ou plusieurs personnes physiquement présentes en consultant son téléphone plutôt que de communiquer avec elle(s).

Les phubbers s’adonnent à une activité psychologiquement très prenante et chronophage ; ils sont devenus dépendants de l’appareil et du média qui leur servent d’extension d’eux-mêmes. Cela peut même parfois engendrer une sorte de burn-out numérique sur un terrain psychologique de dépression. Oui ça fait peur, et non on ne s’en rend pas forcément compte.

Après avoir identifié les bénéfices procurés mais aussi les inconvénients majeurs d’une utilisation numérique intensive, il vous sera possible d’améliorer votre quotidien progressivement. Si, par exemple, les e-mails vous angoissent, que vous ouvrez votre boîte mail toute des 2 min., et qu’il vous est devenu impossible de traiter une grande partie de vos courriels, il est nécessaire de changer vos habitudes… Nous vous conseillons de prendre la décision de ne plus lire vos e-mails et de ne plus consulter vos notifications, de telle heure à telle heure, ou dans telle circonstance. Parlez-en à votre entourage pour que celui-ci vous comprenne et qu’il trouve des solutions alternatives pour communiquer avec vous. Décomplexez-vous et déculpabilisez-vous de vous tenir à votre décision !

Vous craignez que vos pratiques numériques intensives aient des conséquences psychologiques ou physiologiques sur votre santé ? Vous êtes-vous déjà demandé si vous étiez nomophobe (nomophobie : peur d’être éloigné de son téléphone) ?
Vous avez sûrement entendu parler du syndrome FoMO (Fear of Missing Out), c’est-à-dire la peur de rater quelque chose, une information, une actualité…
Si ce terme ne vous est pas familier, nous vous invitons à découvrir l’infographie de SpotPink et à lire les résultats de la première étude sur la prévalence du FoMO au sein de la population française.


Trucs et astuces à tester

Vous vous sentez concerné(e) ? Pas de panique, nous avons ici plusieurs solutions à vous proposer.

L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit d’une part, d’apprendre à être capable de se déconnecter volontairement de tous les écrans et de toute forme d’e-communication et d’autre part, de vivre de façon positive cette période de déconnexion. En d’autres termes, l’objectif est d’apprendre à surmonter la phase de sevrage et l’angoisse qui lui est souvent associée.

Si vous ne parvenez pas à accomplir la première étape décrite ci-dessous, lisez les conseils qui suivent.

À l’identique d’un nettoyage de printemps, vous procéderez à une sorte de nettoyage digital quotidien et progressif. 

À une heure choisie par vous dans la journée (commencez de préférence le week-end), expérimentez le fait de mettre tous vos écrans (du portable à l’ordinateur, en passant pas les tablettes et la télévision) hors de votre champ de vision. Placez le tout dans votre grenier, dans un coffre fort, un tiroir ou chez belle maman, pour une durée de 30 minutes minimum la première fois (vous augmenterez ensuite progressivement la durée chaque jour pendant 1 mois jusqu’à atteindre 24 heures sans voir ni toucher votre appareil mobile). Si vous savez faire cela, il n’est pas utile de lire la suite.


Retour nostalgique vers le futur

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Crédit : cdiscount.com

On vous voit venir, on entend déjà : « C’est impossible, je ne peux pas vivre ni travailler sans mon ordinateur ou mon portable ». Balivernes ! Évidemment tout dépend de votre métier, cependant réduire son utilisation quotidienne n’est pas si difficile que l’on le croît. Il suffit d’assimiler cela à quelque chose de positif, de bon pour vous, ou même d’amusant à expérimenter.
Souvenez vous ! Comment faisiez-vous lorsque vous étiez jeune, pour vous occuper, pour communiquer, travailler ou encore pour vous amuser ?

Ne nous dites pas que vous avez oublié comment vivre dans un monde sans écran ! Depuis combien de temps n’avez vous pas écrit de carte postale ou de lettre à quelqu’un ? Bien que cette pratique se perde, il peut être stimulant de revivre ces instants perdus, d’attendre avec impatience la réponse de votre correspondant épistolaire sans jamais savoir s’il va vous répondre ni à quel moment, ou encore d’accrocher vos cartes postales reçues tels des trophées sur votre réfrigérateur. Contrairement à un SMS qui s’envoie en une seconde, vous vous soucierez du détail et chacun de vos mots comptera dans la lettre que vous écrirez à la main et dans la langue de Molière.

Écrire une lettre

Crédit : bonjourdefrance.com

Tentez de réapprendre à aimer les choses « simples » qui ont marqué notre passé, comme par exemple des activités manuelles et/ou sportives.

  • Pourquoi ne pas vous inscrire avec un(e) ami(e) à des cours de cuisine, de dessins, de tennis ou encore de théâtre, et y consacrer une heure par semaine : les portables seront forcément mis de coté !
  • Vivez à nouveau ce plaisir d’acheter en kiosque tous les week-end votre journal préféré et que vous n’ouvrirez qu’après vous être affalé(e) dans votre canapé.
  • Avez-vous pensé à développer cette vieille pellicule poussiéreuse, oublié dans votre appareil photo non numérique pour créer un album photo ?
  • Combien de fois votre agenda numérique vous a-t-il récemment fait défaut car l’alarme de rappel ne s’était pas enclenchée ? Le bon moment de faire un effort mnésique ou de ressortir un calendrier au format papier est peut-être venu !

Changez vos habitudes et revoyez votre emploi du temps

Chiffres clés du FoMO en FranceCette expérience, va vous permettre de vous approprier une nouvelle vie. Cependant, afin de limiter au maximum les instants de manque, il est conseillé d’éviter de ne rien faire et de vous re-familiariser avec certaines activités (balades, lecture, sport, bricolage, sorties entre amis ou en famille…).

Si vous préférez, organisez vos prochaines vacances dans un lieu neutre, sans connexion Internet et qui soit propice à la détente et au calme, où vous pourrez vous changer les idées.
Ce concept s’installe de plus en plus en France et il existe par ailleurs des camps ou hôtels pour adultes dédiés à cette pratique. En prenant de la distance avec votre environnement habituel, vous pourrez plus facilement rompre avec vos habitudes et résister à la pression sociale.
Cette pression peut également s’atténuer si vous informez votre entourage (amis, collègues, famille) de votre volonté de « changer de vie ».

Il faut cependant commencer par identifier quelles sont les habitudes qui polluent le plus votre quotidien. Sont-ce les centaines d’emails que vous recevez chaque jour, cette fanfare d’alertes sonores qui vous distraient toute les 2 minutes, ou encore toutes les notifications issues de Facebook, Twitter et autres applications que vous utilisez ?


Relax !

Il existe des exercices de relaxation qui pourront vous être utiles en cas d’une longue exposition à un écran.

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Crédit : ideo-gene.net

Si vous commencez à avoir une vision floue, un ressenti de tension au niveau des yeux, une baisse ou une fatigue de la vue ou encore des yeux de plus en plus secs, il existe une méthode de relaxation (la méthode Bates de William Bates) après avoir travaillé longtemps sur un écran. Celle-ci s’appelle le « Palming« . Elle consiste à s’arrêter de regarder un écran pendant 5 minutes minimum (vous pouvez évidemment le faire plus longtemps et idéalement entre 5 à 30 minutes). Après cela, il vous suffit de frotter vos deux mains pour les chauffer et de placer ensuite vos paumes sur vos yeux fermés. Vous serez donc, le temps du palming, dans le noir complet, c’est-à-dire un noir relaxant et réparateur.

Au terme de ce moment de relaxation, veillez à enlever vos mains progressivement afin de réhabituer vos yeux à la lumière. Vous vous sentirez reposé(e), calme et totalement relaxé(e).

Vous pouvez aussi tester la méditation, des séances de yoga ou de sophrologie, cela reposera votre corps et votre esprit. Les exercices de respiration sont également très efficaces et propices à la détente.

Par ailleurs, il est important de boire beaucoup lorsque que l’on est longtemps utilisateur/trice d’un écran, pour éviter que les yeux s’assèchent. Il est recommandé de regarder au loin et faire des pauses toutes les 2 heures afin que les yeux ne restent pas statiques (si vous souhaitez vous épargner des séances d’orthoptie).


On vous dévoile nos astuces :

Si vous estimez ces pratiques trop contraignantes, testez ces solutions plus simples à adopter au quotidien. Nous vous conseillons, tous autant que vous êtes et pour le bien de vos yeux, de programmer dès à présent un « mode nuit » sur vos appareils. Une luminosité plus faible et une couleur d’écran plus jaune, vos appareils vous offrent à présent des réglages plus ergonomiques.

Comment faire ? Suivez ces instructions :

Pour les téléphones et tablettes :

Dans l’icône « réglages » de l’iPhone, cliquez sur « Luminosité et affichage ». Night ShiftVous arriverez sur la page ci-contre. Un mode « Night Shift » (c’est-à-dire un mode nuit où la lumière agresse moins les yeux). Programmez-le aux heures que vous voulez. Ici nous l’avons fait débuter à 20h00 pour habituer petit à petit l’oeil à la nuit tombante et, nous l’avons déprogrammé à 9h00 du matin afin de ne pas être ébloui(e) dès le matin.
Vous verrez alors la luminosité de votre appareil jaunir. Pour programmer l’intensité du jaune de l’écran, glissez le petit bouton en bas de l’image vers les couleurs moins chaudes ou plus chaudes et arrêtez vous lorsque la luminosité est à votre goût.

luminosité et affichage

Il existe également un mode pour que l’éclairage soit plus ou moins élevé (voir l’image de gauche). Ici aussi, il vous suffit de faire glisser le bouton vers la droite ou la gauche afin de trouver l’éclairage que vous souhaitez.

Centre de contro?le

Vous pouvez même programmer et déprogrammer ces modes quand vous le voulez à partir du centre de contrôle de votre téléphone (voir l’image de droite) : Pour y accéder, faites glisser votre doigt du bas de votre écran vers le haut. En appuyant sur l’icône possédant comme symbole une lune dans un soleil, vous activerez le mode « Night Shift » avec les réglages que vous avez programmés automatiquement et, si vous appuyez à nouveau ce réglage sera désactivé.

Il en est de même pour le mode luminosité, vous voyez de nouveau cette barre allant d’un petit soleil à un soleil plus grand : il vous suffit de la régler comme souhaité.

Ce type d’application se trouve sur tout Smartphone et tablette en accédant à votre plateforme de téléchargement d’applications en ligne. il vous suffira de taper dans le moteur de recherche « Filtre lumière bleue ».

Vous avez le pouvoir !

Quoi de mieux que d’avoir la possibilité de bloquer les numéros de téléphones des personnes qui vous dérangent ? Stop aux vibrations incessantes d’émetteurs indésirables ! (La méthode de l’exemple est celle d’un iPhone, cependant il est possible de l’effectuer avec d’autres smartphones).

N° bloqués

Bloquer un ou plusieurs numéro(s)

Rendez vous dans « Réglages », cliquez sur l’icône « Messages » puis sur « N° bloqués » et vous accèderez à la page ci-contre. Il vous sera possible d’ajouter une ou plusieurs personne(s) de vos contacts pour ne plus recevoir de messages ni d’appels de ce/ces numéro(s) bloqué(s). Nous avons fait le test : La personne bloquée, reçoit quand même le petit message « Envoyé par message texte » lors de l’envoi. Il en est de même pour les appels, celle-ci et directement dirigée vers le répondeur.

Pour débloquer la ou les personnes bloqués, il suffit d’appuyer sur l’option « Modifier » située en haut à droite, puis de cliquer sur la/les pastille(s) rouge(s) correspondante(s), et enfin de choisir l’option « Débloquer ».

Il est par ailleurs possible de bloquer des personnes sur certains réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter.

Mettre son téléphone en mode « Ne pas déranger »Ne pas déranger

Dans vos réglages, vous pouvez également ajouter un mode « Ne pas déranger » que vous voyez sur l’image de droite. Cette fonction permet de désactiver toute notification et de ne recevoir que les appels des personnes que vous aurez sélectionnées en cliquant sur « Autoriser les appels de ». Vous aurez le choix entre « Tout le monde », « Personne », « Favoris », ou « Tous les contacts ». Votre téléphone enregistre les appels manqués mais reste silencieux durant la durée programmée.
Vous pouvez choisir l’heure de début et de fin de ce mode. Si vous voulez que celui-ci fonctionne, n’oubliez pas ne cliquer sur « Toujours » dans la partie « Couper le son ».
 Cette fonctionnalité vous permet par exemple de faire une pause, sans portable, le soir en rentrant d’une longue journée de travail.

Les conséquences de l'hyperconnectivité selon Benoît Hamon

Pour les Ordinateurs :

F.lux

Il existe également le logiciel F.lux pour les ordinateurs Mac et PC, permettant de jaunir l’écran (ce n’est évidemment pas la seule). Lorsque vous l’ouvrez, vous pouvez régler l’heure de la programmation et l’intensité du jaune. Vous pouvez voir ci-dessous la différence entre un ordinateur équipé de F.lux et un autre ordinateur non équipé.

F.lux on/off

Crédit : techcrewsaders.com

Cette lumière jaunie permet à vos yeux de ne pas être agressés par les HEV (lumières bleues) qui ont des effets nuisibles pour les yeux et, sont responsables tant des troubles du sommeil que de la fatigue oculaire. Si vous le préférez, des lunettes de repos et d’ordinateur anti lumière bleue sont à présent disponibles à la vente.


Réservez votre cure de détox. digitale

SpotPink organise actuellement sa prochaine cure de détox. digitale dans un lieu bucolique loin de tout réseau internet (aucun opérateur téléphonique ne couvre cette zone à moins de 6 km à la ronde !). Une consultation de psychothérapie individuelle de 45 minutes par personne et par jour ainsi qu’une consultation de psychothérapie de groupe d’une heure par jour sont incluses lors du séjour.
Vos portables, ordinateurs et autres écrans ne vous seront d’aucune utilité notamment aux vues des activités qui vous seront proposées : découverte de plantes sauvages et cuisine de celles-ci, marches de détente accompagnées de sophrologie, jaccuzi, ballades en forêt, ateliers de lecture, participation à une traite des vaches, etc.

Testez les différentes solutions énumérés ci-dessus et, si elles ne suffisent pas à vous apprendre à vous déconnecter efficacement, c’est qu’il est temps pour vous d’envisager de participer à l’une des cures de détox. digitale proposées par SpotPink.Photos du lieu de la cure de détox. digitale

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Sources


Pauline CazenaveIMG_3208
Stagiaire chargée de communication et marketing chez SpotPink pour un durée de 6 semaines. Actuellement en première année de BTS communication à l’école européenne ETS à Paris, je suis particulièrement intéressée par la communication d’entreprise et l’impact qu’une bonne communication peut avoir sur une marque. Je suis passionnée de sport et par tout ce qui touche à l’art. De nature sociable et dynamique, j’aime faire de nouvelles rencontres et être mise au défi.

#Infographie Etude sur la prévalence du ‘FoMO’ et le ‘SME’ en France

Logo-FoMO-Copyright-SpotPink

Le FoMO « Fear of Missing Out » désigne la peur de manquer une nouvelle importante (issue de l’actualité en général ou de l’activité de ses amis), de ne pas avoir connaissance d’un évènement qui constituerait une opportunité d’interagir socialement, ou encore, de passer à côté d’une opportunité commerciale (réduction, avantage, avant-première, etc.).

Au cours de ces vingt dernières années, de nouveaux moyens de communication ont émergé et sont désormais utilisés par le plus grand nombre. C’est au début du 21ème siècle que les nouvelles technologies de l’information et de la communication se sont développées de façon spectaculaire au sein du grand public, conjointement à l’essor de l’Internet et à l’amélioration des performances de celui-ci. Ces outils s’inscrivent chaque année davantage dans le quotidien de la vie personnelle et professionnelle de leurs utilisateurs. Le nombre d’utilisateurs et la maturité des usages n’ont cessé de croître depuis le début des années 2000.
Cependant, en nous permettant d’être connectés potentiellement ou effectivement, avec quiconque, n’importe où et n’importe quand, ces outils repoussent toujours davantage les limites de la communication, à tel point qu’ils créent à présent de nouvelles formes de dépendance.

Les dépendances psychologiques de « connexion » sont nées de la « popularisation » de l’usage de l’Internet et des médias sociaux. Avec elles, un nouveau lexique spécifique a émergé : cyberdépendance, nomophobie, FoMO, FoBO, hyper-connexion, blurring, etc.

Infographie Etude sur la prévalence du FoMO en France et la fréquence d'utilisation des réseaux sociaux

Infographie Etude sur la prévalence du FoMO en France et la fréquence d’utilisation des réseaux sociaux

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Les victimes de ces dépendances ont le point commun de ressentir le besoin continuel de se connecter à Internet. On peut donc ici parler d’addiction, malgré l’avis contraire du DSM-V qui considère que les troubles addictifs sont nécessairement associés à la consommation (par ingestion, injection, inhalation…) de substances psychoactives[1] (American Psychiatric Association, Crocq, M. A., Guelfi, J. D., Boyer, P., Pull, C. B., & Pull, M. C. (2015). DSM-5 – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Issy-Les-Moulineaux Cedex : Elsevier Masson. (P. 571).
Si les explications terminologiques sont encore au cœur des débats, les conséquences sont plus facilement observables. En effet, les personnes atteintes du FoMO pourraient devenir des adeptes du surbooking professionnel (workaholisme) et extra-professionnel (multiplication de rendez-vous et engagements), par crainte de passer à côté d’une réunion, d’une soirée ou d’un nouveau contact. D’autres n’arrivent pas à se concentrer et à profiter du moment présent, toujours frappés par l’anxiété de rater une information, une photo, un message ou une invitation.

Parallèlement à ce phénomène, un lexique alternatif est en train d’émerger : Mindfulness, SICEM, détox. digitale. Certains pays tels que la Grande-Bretagne organisent des cours de Mindfulness (notamment pour les membres du parlement) afin de diminuer l’anxiété des personnes souffrant du FoMO, puisque l’anxiété nuit au bien-être personnel.[2]

Une étude financée par SpotPink a été réalisée par Dylan Michot, Carole Blancot & Barthélémy Bourdon Baron Munoz et, la publication de ses résultats est l’objet de cet article. 

Au moment de la collecte, aucune donnée scientifique n’était disponible sur la prévalence du FoMO au sein de la population française (c’est toujours le cas au moment de la publication des résultats).

Cette étude, effectuée sur un échantillon de 1000 personnes appartenant à la population française, entre le 30 juin 2015 et le 12 février 2016, avait pour objet de d’étudier quatre aspects.

  1. Le niveau de dépendance psychologique des Français d’être en ligne.
  2. La fréquence d’utilisation des médias sociaux de la population française.
  3. Le pourcentage de personnes concernées par un usage des médias sociaux caractéristique du syndrome FoMO.
  4. La présence d’une relation éventuelle entre la fréquence d’utilisation des médias sociaux et la présence du syndrome FoMO.

Pour la réaliser, nous nous sommes basés sur celle de Przybylski, Murayama, DeHaan & Glafwell (2013) intitulée Motivational, emotional, and behavioral correlates of fear of missing out.

Principaux résultats

Les scores des réponses au questionnaire FoMO sont corrélés positivement avec les scores au questionnaire sur le Social Media Engagement (r=0.33 ; p<0.001), ce qui signifie que ces deux scores ont une tendance modérée à évoluer ensemble (cf. partie Discussion pour interprétation de ce résultat).

FoMO

  • La possibilité de rater un évènement ou une occasion de fréquenter ses amis représente la principale inquiétude pour les participants interrogés (moyenne inférieure à 3 et mode de 2). Au contraire, la mise en ligne et le partage des activités de leurs amis ne les préoccupent pas beaucoup (moyenne supérieure à 2 et mode de 5).

  • 44 % de la population craint de façon « extrême » à « modérée », que les autres aient des expériences plus gratifiantes que les leurs.

  • Par ailleurs, 46,6 % des répondants se demande, de façon « extrême » à « modérée », s’ils consacrent trop de temps à suivre ce qu’il se passe autour d’eux.

  • 33,3 % des personnes se déclarent (de « légèrement » à « extrêmement ») angoissées de ne pas savoir ce que leurs amis sont en train de faire.
  • Les participants ayant le plus de temps libre ont une plus grande fréquence de connexion aux réseaux sociaux au coucher (MLIBRE = 4,99) que ceux ayant moins de temps libre (MOCCUPE = 3,88) ainsi qu’au réveil (MLIBRE = 3,50 ; MOCCUPE = 2,85).

  • Les moins de 25 ans obtiennent des scores de FoMO plus élevés (M = 26,60) que les plus de 25 ans (M = 22,23) et, cette différence est significative (p<0.001).

  • Les femmes ont obtenu des scores significativement plus élevés que les hommes pour l’item 6 (MFEMMES = 2,55 ; MHOMMES = 2,35 ; p<0.05), l’item 8 (MFEMMES = 2,09 ; MHOMMES = 1,81 ; p<0.001) et l’item 10 (MFEMMES = 2,37 ; MHOMMES = 2,13 ; p<0.01) de l’échelle de FoMO.

Social Media Engagement (fréquence d’utilisation des médias sociaux)

  • Les périodes les plus propices à la consultation des réseaux sociaux sont les deux extrémités de la journée, en effet plus de 42 % des répondants les consultent 15 minutes avant le coucher et plus de 27 % dans les 15 minutes qui suivent le réveil. En revanche, l’heure des repas semble moins propice à la consultation des réseaux sociaux car plus de la moitié des participants ne les consultent jamais durant ces périodes.

  • Les moins de 25 ans obtiennent des scores systématiquement plus élevés d’utilisation des réseaux sociaux (M = 14,87) que les plus de 25 ans (M = 10,64), et cette différence est significative (p<0.05 pour le petit-déjeuner et p<0.001 pour tous les autres moments de la journée).
  • Les fréquences d’utilisation des réseaux sociaux par les femmes sont similaires à celles des hommes pour toutes les périodes de la journée, à l’exception de l’heure du coucher où les femmes consultent les réseaux sociaux significativement plus que les hommes (MFEMMES = 4,69 jours par semaine ; MHOMMES = 4,06 jours par semaine ; p<0.001).

Légende des réponses possibles :

  1. Cette affirmation est extrêmement juste en ce qui vous concerne
  2. Cette affirmation est très juste en ce qui vous concerne
  3. Cette affirmation est modérément juste en ce qui vous concerne
  4. Cette affirmation est légèrement exacte en ce qui vous concerne
  5. Cette affirmation n’est pas du tout correcte en ce qui vous concerne

Notes de renvoi :

[1] A l’exception toutefois du jeu d’argent pathologique (American Psychiatric Association, Crocq, M. A., Guelfi, J. D., Boyer, P., Pull, C. B., & Pull, M. C. (2015). DSM-5 – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Issy-Les-Moulineaux Cedex : Elsevier Masson. (pp 692 – 696)).

[2] Peur de toujours rater quelque chose? Vous êtes peut-être atteint de FoMO – L’Express Styles http://ow.ly/ZwTEb

Pour contacter les auteurs à propos de cette étude, merci d’utiliser le formulaire ci-dessous.

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Bibliographie :

  1. Przybylski, A. (2013) Fear of Missing Out Scale: FoMOs. Retrieved from http://www.andrewprzybylski.me/resources/2013_FearofMissingOut.pdf
  2. Przybylski, A. (2013) Social Media Engagement Questionnaire : SMEQ. Retrieved from http://www.andrewprzybylski.me/resources/2013_SocialMediaEngagment.pdf
  3. Przybylski, A., Murayama, K., DeHaan, C. & Gladwell, V. (2013) Motivational, emotional and behavioral correlates of fear of missing out. Computers in Human Behavior, 29 (2013) 1841-1848 https://www.academia.edu/4500287/Motivational_emotional_and_behavioral_correlates_of_fear_of_missing_out
  4. Gil, F., Del Valle, G., Oberst, U., & Chamarro, A. (2015) Nuevas tecnologías – ¿Nuevas patologías? El Smartphone y el fear of missing out. Revista de Psicologia, Ciències de l’Educació i de l’Esport http://www.raco.cat/index.php/Aloma/article/view/301485/391086
  5. Dorit, A. (2015) College students’ academic motivation, media engagement and fear of missing out. Computers in Human Behavior 49 (2015) 111–119 http://www.freepaperdownload.us/1773/Article2952329.htm
  6. Australian Psychological Society : Fear of Missing Out survey results 2015 http://ow.ly/ZkZSD
  7. Australian Psychological Society : 2015 Psychology Week survey report http://ow.ly/Zl0zp
  8. American Psychiatric Association, Crocq, M. A., Guelfi, J. D., Boyer, P., Pull, C. B., & Pull, M. C. (2015). DSM-5 – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Issy-Les-Moulineaux Cedex : Elsevier Masson. (pp 692 – 696).

Autres liens utiles

[FR]

[EN]

Ils parlent de l’étude

Psychopathologie de la vie 2.0

surfingQuelques chiffres clés

En 2012, l’e-mail créé en 1971 par Ray Tomlinson, tire des faits suivants le bilan de ses 44 ans (source [1]) :

  • 15% des internautes Français ont au moins 4 adresses e-mail.
  • 91% d’entre eux consultent au moins une fois par jour leur adresse e-mail principale et 60% leur adresse e-mail secondaire au moins par jour.
  • 63% estiment recevoir trop d’offres par e-mail.
  • 30,5 % suppriment leurs messages sans les lire.
  • 41,7 % cherchent le lien de désinscription pour ne plus recevoir des mails qu’ils ne lisent pas.
  • En moyenne, un professionnel reçoit 12 emails publicitaires par jour.
    (Source : 6ème édition de l’étude E-mail Marketing Attitude).

Les employés de bureau américains consacrent aujourd’hui 650 heures par an à leur boite mail, soit 13 heures par semaine, qui correspondent presque à 2 jours ouvrés hebdomadaires ou encore presque un tiers du travail fourni au cours d’une semaine Française de 35 heures ! (Source : McKinsey Global Institute).

Selon IBM :

  • le stress induit par la nécessité impérieuse de répondre aux courriels affecte en moyenne 48% des travailleurs et ce nombre se porte à 54% dans les organisations comptant plus de 500 employés.
  • La moitié des répondants de l’étude menée estiment que les e-mails sans réponse sont également de nature à contribuer au stress en milieu de travail.
  • 61% des salariés qui ont accès à leurs mails professionnels en dehors du bureau les consultent régulièrement le soir, 47% pendant le week-end et 43% pendant les vacances.
  • 45% des salariés estiment qu’une réduction du nombre d’e-mails reçus au travail améliorerait leur qualité de vie.
    (Source [2]: Email storm creates workplace stress: IBM http://bit.ly/1a1zPSn)

Les médias sociaux affichent fièrement quant à eux les données suivantes :

Top10 RSX 2015

Crédits : https://infogr.am/reseaux-sociaux-2015

(Source[3] :http://bit.ly/1NR2mav)

LinkedIn n’apparaît pas sur ce graphique car il ne compte « que » 93 millions d’utilisateurs.

Eloignons les gros chiffres de notre esprit pour nous consacrer à présent aux hashtags #RPS #Travail #NTIC #Collaboratif #psychologie #socialmedia #management

L’importance prise par l’e-mail et les réseaux sociaux dans la vie de l’entreprise et de l’individu est telle que se développent des besoins technologiques répondant à l’acronyme de l’ATAWAD (Any Time, Anywhere, Any Device).

En effet, 34% des salariés souffrent de stress dû aux e-mails. L’explosion des appareils mobiles reliés à internet au cours de ces dernières années a fait que les individus sont maintenant presque toujours connectés. Un « stress du smartphone » a d’ailleurs commencé à faire son apparition. A cause de cette possibilité d’être toujours connecté, le stress numérique ne cesse de progresser. Mais ce n’est pas tout, cette expansion du numérique est également la cause d’un allongement du temps passé derrière son écran, que ce soit dans notre vie professionnelle ou dans notre vie privée. Ceci a des conséquences néfastes pour notre santé puisque nous passons plus de temps assis et dans la même position.

A l’heure où la chasse est ouverte contre les risques psychosociaux, où certains considèrent l’e-mail comme appartenant au passé, où les initiatives d’entreprises pour la journée sans e-mail se développent et où certaines universités américaines ont même cessé complètement d’envoyer des messages électroniques, le nombre d’utilisateurs des médias sociaux ne cesse d’augmenter.

Nous avons certainement cru un peu naïvement, d’une part que les médias sociaux nous absoudraient de l’e-mail et d’autre part, qu’ils apporteraient la solution magique contre les conséquences néfastes, sur le psychisme, l’organisme et la productivité des salariés au travail. Adieu les dysfonctionnements organisationnels des organisations pyramidales, bonjour la liberté d’expression et bonsoir les nouvelles modalités collaboratives ! Hélas, je crains que tout ne soit pas si simple. Il y a fort à parier que les médias sociaux engendreront leur lot très spécifique de symptômes psycho-socio-physiologiques et créeront peut-être même leur catégorie propre de risques psychosociologiques très 2.0 et dont la prévention reviendra en partie aux professionnels des ressources humaines ainsi qu’aux managers (après l’individu lui-même).

addictClinique du 2.0

Psychologues, psychiatres et psychanalystes s’entendent généralement sur un point : le symptôme à tendance à se déplacer. Pour le faire disparaître il faut davantage s’attaquer aux causes de son apparition qu’à ses manifestations. Sa finalité est de pallier la survenance de l’angoisse.

Voici quelques symptômes que l’on peut diagnostiquer aux différentes phases de l’évolution du consommateur assidu ou intensif d’Internet, des médias sociaux, des réseaux sociaux d’entreprise.

La situation de dissonance cognitive

  • Dès la première minute d’utilisation de n’importe quel medium social, vous vous trouverez en situation de dissonance cognitive si vous cherchiez à remplacer l’usage du mail par celui des médias sociaux. En effet, pour créer votre compte Facebook, Twitter, LinkedIn, Viadeo, YouTube… et afin de plonger dans la frénésie de la vie 2.0, il vous sera demandé préalablement de communiquer votre adresse e-mail puis de cliquer le lien de confirmation d’inscription qui vous sera envoyé… par mail !
  • Ensuite au fil des jours vous prendrez conscience que non seulement les médias sociaux ne remplacent pas l’usage du mail mais en plus qu’ils augmentent significativement le nombre d’e-mails reçus quotidiennement. Si vous ne prenez pas garde de neutraliser toutes les cases cochées par défaut, vous recevrez un mail automatique et instantané à l’instant même où vous recevrez un like, un poke, un retweet, un [+1], un point Klout, un commentaire déposé sur l’une de vos publications, une demande de mise en relation, une invitation à tester le tout nouveau réseau social sorti dans la nuit et qui fait le buzz depuis 2 heures, un nouvel ami, un message instantané à lire en ligne, etc.

En bref, il y a comme un léger paradoxe susceptible de nous placer en situation de dissonance cognitive, ne trouvez-vous pas !? Poursuivons tout de même…

Le stade de la boulimie

Dans le parcours initiatique de l’internaute ou encore du salarié qui découvre les nouveaux modes collaboratifs de travail induits par le réseau social d’entreprise récemment mis en production, cette phase est comparable au stade oral-cannibalique (théorisé dans « Trois essais sur la théorie sexuelle », par Sigmund Freud en 1905). Le sujet est contraint de quitter à regret son sentiment d’omnipotence, pour s’ouvrir aux autres parce qu’il prend conscience qu’il n’est pas seul (dans la jungle du web ou de son entreprise). Les règles ont changé, pour exister et agir, il ne peut plus se contenter d’attendre que pleuvent les mails de consignes, de reproches, d’encouragement, de rendez-vous, de prospection, de bilan… Ce n’est plus comme avant…

S’il veut l’information et continuer de prendre part aux échanges sans rien omettre, il doit aller chercher l’information pour produire sa propre actualité et si possible avant ou à défaut, mieux que les autres. Ainsi pense-t-il que son narcissisme sera préservé et le sens donné à son travail restauré. Alors, il ouvre grand la bouche à l’affût de toutes les notifications et, aidé d’outils de veille multiples tactiles et/ou mobiles il consomme avidement toutes les alertes qu’il reçoit dans sa poche, sa voiture, son lit et même ses toilettes. Convaincu qu’il parviendra à tenir le choc dans la durée, il lit, blogue en HTML, tweete, retweete, pinne, bookmark, plussoit…

Hélas, « la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf, enfla si bien qu’elle creva » (Fable de Jean de LA FONTAINE). ). Elle se réincarna alors et, dans une seconde vie, devint un internaute présentant des fixations au stade suivant.

Le stade de l’anorexie

Pour se réincarner, survivre et même progresser, la grenouille n’a d’autre choix que de celui de se transformer. En fait à ce stade elle ignore encore comment s’y prendre et, par formation réactionnelle, elle opte pour la contre-posture pulsionnelle du stade précédent. La Grenouille, le salarié et l’internaute qui ont précédemment souffert d’infobésité et présenté le symptôme de la boulimie ont ensuite traversé l’Œdipe puis la période de latence pour se trouver à la puberté. A ce stade, comparable au stade génital (également théorisé dans « Trois essais sur la théorie sexuelle », par Sigmund Freud en 1905 comme phase ultime de la construction libidinale), l’anorexie devient le symptôme de cette crise d’adolescence qu’il faut traverser avec succès pour aborder ensuite et enfin le stade suivant.

Le stade de la liane (concept et terminologie hors corpus psychanalytique et théorique)

A ce stade, l’internaute et le salarié atteignent la pleine maturité et savent tout autant utiliser les outils que se conformer aux normes et règles de leur écosystème. Tels Tarzan et Jane ils survolent la jungle du web de liane en liane à la recherche du nectar Ambroisique, dans un parfait contrôle de leurs mouvements et en pleine connaissance des ressources, dangers et limites de leur territoire. Bien sûr il arrive parfois que leurs lianes se rompent mais ils savent que l’un peut compter sur l’autre pour le secourir en cas de besoin. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de bébés URLs.

La symptomatologie du 2.0UV

Ces nouveaux outils et les modes d’échanges, de collaboration et de travail qu’ils instaurent pourraient être à l’origine de roubles de l’attention, de la mémorisation, du langage, de passages à l’acte et de symptômes somatiques consécutifs à une nouvelle forme d’angoisse…

L’hyper-connectivité pourrait engendrer au moins trois types de risques :

  • Un déficit de la concentration : réaliser simultanément plusieurs tâches engendre une stimulation intellectuelle intense, ce qui peut engendrer notamment fatigue oculaire, désorientation spatio-temporelle, perte d’appétence pour les actions non réalisables de façon immédiate…
  • Un déficit de l’attention : les fenêtres pop-up qui s’ouvrent inopinément sur le poste de travail contribuent, en nous déconcentrant, en une perte d’attention sur la tâche réalisée.
  • Un déficit de la mémoire : la sur-stimulation de la mémoire vive peut avoir pour conséquence de rendre moins efficientes nos mémoires à moyen et long terme, parce que délaissées au profit de la sollicitation excessive de notre mémoire vive, celle qui est utilisée dans l’immédiateté des situations.

Par ailleurs, en dépit du fait que l’hyper-connectivité dans notre quotidien ne peut être, à elle seule, à l’origine d’une situation de détresse psychologique, il peut y contribuer. Voici ci-dessous quelques signes avant-coureurs d’un possible burn-out.

Si votre réponse est oui à plusieurs des questions ci-dessous, vous pouvez vous trouver dans une situation à risque et la recherche de solutions psychologiques et/ou professionnelles est alors recommandée.

  • Vous ressentez une fatigue intellectuelle et physique ?
  • Vous avez le sentiment de vivre des difficultés de communication avec vos collègues ou votre supérieur hiérarchique ?
  • Vous éprouvez de la lassitude voire un désintéressement vis-à-vis des informations qui s’échangent au sein de votre entreprise ou des tâches qui vous incombent ?
  • Vous vous sentez découragé(e) voire submergé(e) et craignez de ne pas y arriver ?
  • Vous éprouvez régulièrement le regret de ne pas achever vos actions et cela vous culpabilise ?
  • Vous éprouvez occasionnellement des troubles du sommeil : difficultés d’endormissement ou réveils de fin de nuit ?
  • Vous vous interrogez sur la qualité de votre organisation personnelle et professionnelle parce qu’il vous est de plus en difficile de concilier les 2 ?
  • Vous vous demandez comment font les autres pour réussir à boucler leurs journées tandis que les vôtres pourraient faire 72 heures ?
  • Vous sursautez lorsque le téléphone sonne ?
  • Au moment d’ouvrir un mail reçu de certaines personnes, vous appréhendez en lire le contenu ?
  • Certains jours vous voudriez que celui qui a inventé l’e-mail reprenne son invention et ne plus jamais en entendre parler ?
  • Parfois, lorsque vous prenez connaissance de vos notifications, vous ressentez de la culpabilité (vis-à-vis de mes collaborateurs, ma famille, mon employeur ?) ou du découragement voire de la lassitude ?

Ce que l’on sait aussi sur un usage non maîtrisé ou inadapté des médias sociaux :

  • Un divorce sur 5 a pour origine Facebook (le nombre de suicides d’adolescents occasionnés par un épisode vécu sur Facebook augmente)
  • La jurisprudence s’étoffe et les cas de licenciement se multiplient au regard des erreurs commises sur le web
  • Pour les candidats dont le profil a été visionné par les recruteurs, 69% n’ont pas été retenus suite à la consultation de leurs divers profils (76% des recruteurs rendent visite au profil Facebook, 53% au compte Twitter, et 48% au profil LinkedIn).

Conclusion

A ma connaissance, les effets physiologiques à long terme des symptômes listés plus haut n’ont pas encore été suffisamment étudiés pour être isolés de façon scientifique des causes similaires.

Et vous, les NTIC vous les consommez comment !? De façon hystérique, obsessionnelle, phobique, paranoïde… ? Vous sentez-vous préservé(e) de leurs effets potentiellement néfastes sur votre santé et sur l’exercice de votre travail ?

Dans l’attente de poursuivre avec vous la réflexion sur ces sujets !