Du phubbing à la détox. digitale, comment s’y prendre ?

De quoi s’agit-il et êtes-vous concerné(e) ?

Mettez-vous au vert avec SpotPinkOn vous répète sans cesse : « Lâche ton portable ! » ; « Tu vas perdre la vue à force d’être sur tous ces écrans ! » ; « Profite du moment présent et lève un peu la tête ! » ; « Twitter, Facebook, LinkedIn, Instagram et maintenant Snapchat, tu ne crois pas que tu en fais un peu trop ? » ; « Tu envahis mon fil d’actualité avec tout tes tweets ! » ?

On vous a souvent recommandé de faire des « pauses digitales » mais ce concept est définitivement trop abstrait pour vous ? La pression professionnelle est telle que vous ne savez pas comment vous y prendre pour vous déconnecter sans risque pour votre avenir professionnel ?

Si vous avez répondu « OUI » à l’une ou plusieurs de ces questions, il est peut-être temps pour vous de faire une cure de détox. digitale. Il se peut que vous vous soyez laissé(e) séduire par les technologies de génération 2.0, ce qui vous a petit a petit englouti(e) et entraîné(e) dans ce cercle infernal qu’est « le phubbing ». De quoi s’agit-il ? C’est simplement l’acte d’ignorer une ou plusieurs personnes physiquement présentes en consultant son téléphone plutôt que de communiquer avec elle(s).

Les phubbers s’adonnent à une activité psychologiquement très prenante et chronophage ; ils sont devenus dépendants de l’appareil et du média qui leur servent d’extension d’eux-mêmes. Cela peut même parfois engendrer une sorte de burn-out numérique sur un terrain psychologique de dépression. Oui ça fait peur, et non on ne s’en rend pas forcément compte.

Après avoir identifié les bénéfices procurés mais aussi les inconvénients majeurs d’une utilisation numérique intensive, il vous sera possible d’améliorer votre quotidien progressivement. Si, par exemple, les e-mails vous angoissent, que vous ouvrez votre boîte mail toute des 2 min., et qu’il vous est devenu impossible de traiter une grande partie de vos courriels, il est nécessaire de changer vos habitudes… Nous vous conseillons de prendre la décision de ne plus lire vos e-mails et de ne plus consulter vos notifications, de telle heure à telle heure, ou dans telle circonstance. Parlez-en à votre entourage pour que celui-ci vous comprenne et qu’il trouve des solutions alternatives pour communiquer avec vous. Décomplexez-vous et déculpabilisez-vous de vous tenir à votre décision !

Vous craignez que vos pratiques numériques intensives aient des conséquences psychologiques ou physiologiques sur votre santé ? Vous êtes-vous déjà demandé si vous étiez nomophobe (nomophobie : peur d’être éloigné de son téléphone) ?
Vous avez sûrement entendu parler du syndrome FoMO (Fear of Missing Out), c’est-à-dire la peur de rater quelque chose, une information, une actualité…
Si ce terme ne vous est pas familier, nous vous invitons à découvrir l’infographie de SpotPink et à lire les résultats de la première étude sur la prévalence du FoMO au sein de la population française.


Trucs et astuces à tester

Vous vous sentez concerné(e) ? Pas de panique, nous avons ici plusieurs solutions à vous proposer.

L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit d’une part, d’apprendre à être capable de se déconnecter volontairement de tous les écrans et de toute forme d’e-communication et d’autre part, de vivre de façon positive cette période de déconnexion. En d’autres termes, l’objectif est d’apprendre à surmonter la phase de sevrage et l’angoisse qui lui est souvent associée.

Si vous ne parvenez pas à accomplir la première étape décrite ci-dessous, lisez les conseils qui suivent.

À l’identique d’un nettoyage de printemps, vous procéderez à une sorte de nettoyage digital quotidien et progressif. 

À une heure choisie par vous dans la journée (commencez de préférence le week-end), expérimentez le fait de mettre tous vos écrans (du portable à l’ordinateur, en passant pas les tablettes et la télévision) hors de votre champ de vision. Placez le tout dans votre grenier, dans un coffre fort, un tiroir ou chez belle maman, pour une durée de 30 minutes minimum la première fois (vous augmenterez ensuite progressivement la durée chaque jour pendant 1 mois jusqu’à atteindre 24 heures sans voir ni toucher votre appareil mobile). Si vous savez faire cela, il n’est pas utile de lire la suite.


Retour nostalgique vers le futur

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Crédit : cdiscount.com

On vous voit venir, on entend déjà : « C’est impossible, je ne peux pas vivre ni travailler sans mon ordinateur ou mon portable ». Balivernes ! Évidemment tout dépend de votre métier, cependant réduire son utilisation quotidienne n’est pas si difficile que l’on le croît. Il suffit d’assimiler cela à quelque chose de positif, de bon pour vous, ou même d’amusant à expérimenter.
Souvenez vous ! Comment faisiez-vous lorsque vous étiez jeune, pour vous occuper, pour communiquer, travailler ou encore pour vous amuser ?

Ne nous dites pas que vous avez oublié comment vivre dans un monde sans écran ! Depuis combien de temps n’avez vous pas écrit de carte postale ou de lettre à quelqu’un ? Bien que cette pratique se perde, il peut être stimulant de revivre ces instants perdus, d’attendre avec impatience la réponse de votre correspondant épistolaire sans jamais savoir s’il va vous répondre ni à quel moment, ou encore d’accrocher vos cartes postales reçues tels des trophées sur votre réfrigérateur. Contrairement à un SMS qui s’envoie en une seconde, vous vous soucierez du détail et chacun de vos mots comptera dans la lettre que vous écrirez à la main et dans la langue de Molière.

Écrire une lettre

Crédit : bonjourdefrance.com

Tentez de réapprendre à aimer les choses « simples » qui ont marqué notre passé, comme par exemple des activités manuelles et/ou sportives.

  • Pourquoi ne pas vous inscrire avec un(e) ami(e) à des cours de cuisine, de dessins, de tennis ou encore de théâtre, et y consacrer une heure par semaine : les portables seront forcément mis de coté !
  • Vivez à nouveau ce plaisir d’acheter en kiosque tous les week-end votre journal préféré et que vous n’ouvrirez qu’après vous être affalé(e) dans votre canapé.
  • Avez-vous pensé à développer cette vieille pellicule poussiéreuse, oublié dans votre appareil photo non numérique pour créer un album photo ?
  • Combien de fois votre agenda numérique vous a-t-il récemment fait défaut car l’alarme de rappel ne s’était pas enclenchée ? Le bon moment de faire un effort mnésique ou de ressortir un calendrier au format papier est peut-être venu !

Changez vos habitudes et revoyez votre emploi du temps

Chiffres clés du FoMO en FranceCette expérience, va vous permettre de vous approprier une nouvelle vie. Cependant, afin de limiter au maximum les instants de manque, il est conseillé d’éviter de ne rien faire et de vous re-familiariser avec certaines activités (balades, lecture, sport, bricolage, sorties entre amis ou en famille…).

Si vous préférez, organisez vos prochaines vacances dans un lieu neutre, sans connexion Internet et qui soit propice à la détente et au calme, où vous pourrez vous changer les idées.
Ce concept s’installe de plus en plus en France et il existe par ailleurs des camps ou hôtels pour adultes dédiés à cette pratique. En prenant de la distance avec votre environnement habituel, vous pourrez plus facilement rompre avec vos habitudes et résister à la pression sociale.
Cette pression peut également s’atténuer si vous informez votre entourage (amis, collègues, famille) de votre volonté de « changer de vie ».

Il faut cependant commencer par identifier quelles sont les habitudes qui polluent le plus votre quotidien. Sont-ce les centaines d’emails que vous recevez chaque jour, cette fanfare d’alertes sonores qui vous distraient toute les 2 minutes, ou encore toutes les notifications issues de Facebook, Twitter et autres applications que vous utilisez ?


Relax !

Il existe des exercices de relaxation qui pourront vous être utiles en cas d’une longue exposition à un écran.

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Crédit : ideo-gene.net

Si vous commencez à avoir une vision floue, un ressenti de tension au niveau des yeux, une baisse ou une fatigue de la vue ou encore des yeux de plus en plus secs, il existe une méthode de relaxation (la méthode Bates de William Bates) après avoir travaillé longtemps sur un écran. Celle-ci s’appelle le « Palming« . Elle consiste à s’arrêter de regarder un écran pendant 5 minutes minimum (vous pouvez évidemment le faire plus longtemps et idéalement entre 5 à 30 minutes). Après cela, il vous suffit de frotter vos deux mains pour les chauffer et de placer ensuite vos paumes sur vos yeux fermés. Vous serez donc, le temps du palming, dans le noir complet, c’est-à-dire un noir relaxant et réparateur.

Au terme de ce moment de relaxation, veillez à enlever vos mains progressivement afin de réhabituer vos yeux à la lumière. Vous vous sentirez reposé(e), calme et totalement relaxé(e).

Vous pouvez aussi tester la méditation, des séances de yoga ou de sophrologie, cela reposera votre corps et votre esprit. Les exercices de respiration sont également très efficaces et propices à la détente.

Par ailleurs, il est important de boire beaucoup lorsque que l’on est longtemps utilisateur/trice d’un écran, pour éviter que les yeux s’assèchent. Il est recommandé de regarder au loin et faire des pauses toutes les 2 heures afin que les yeux ne restent pas statiques (si vous souhaitez vous épargner des séances d’orthoptie).


On vous dévoile nos astuces :

Si vous estimez ces pratiques trop contraignantes, testez ces solutions plus simples à adopter au quotidien. Nous vous conseillons, tous autant que vous êtes et pour le bien de vos yeux, de programmer dès à présent un « mode nuit » sur vos appareils. Une luminosité plus faible et une couleur d’écran plus jaune, vos appareils vous offrent à présent des réglages plus ergonomiques.

Comment faire ? Suivez ces instructions :

Pour les téléphones et tablettes :

Dans l’icône « réglages » de l’iPhone, cliquez sur « Luminosité et affichage ». Night ShiftVous arriverez sur la page ci-contre. Un mode « Night Shift » (c’est-à-dire un mode nuit où la lumière agresse moins les yeux). Programmez-le aux heures que vous voulez. Ici nous l’avons fait débuter à 20h00 pour habituer petit à petit l’oeil à la nuit tombante et, nous l’avons déprogrammé à 9h00 du matin afin de ne pas être ébloui(e) dès le matin.
Vous verrez alors la luminosité de votre appareil jaunir. Pour programmer l’intensité du jaune de l’écran, glissez le petit bouton en bas de l’image vers les couleurs moins chaudes ou plus chaudes et arrêtez vous lorsque la luminosité est à votre goût.

luminosité et affichage

Il existe également un mode pour que l’éclairage soit plus ou moins élevé (voir l’image de gauche). Ici aussi, il vous suffit de faire glisser le bouton vers la droite ou la gauche afin de trouver l’éclairage que vous souhaitez.

Centre de contro?le

Vous pouvez même programmer et déprogrammer ces modes quand vous le voulez à partir du centre de contrôle de votre téléphone (voir l’image de droite) : Pour y accéder, faites glisser votre doigt du bas de votre écran vers le haut. En appuyant sur l’icône possédant comme symbole une lune dans un soleil, vous activerez le mode « Night Shift » avec les réglages que vous avez programmés automatiquement et, si vous appuyez à nouveau ce réglage sera désactivé.

Il en est de même pour le mode luminosité, vous voyez de nouveau cette barre allant d’un petit soleil à un soleil plus grand : il vous suffit de la régler comme souhaité.

Ce type d’application se trouve sur tout Smartphone et tablette en accédant à votre plateforme de téléchargement d’applications en ligne. il vous suffira de taper dans le moteur de recherche « Filtre lumière bleue ».

Vous avez le pouvoir !

Quoi de mieux que d’avoir la possibilité de bloquer les numéros de téléphones des personnes qui vous dérangent ? Stop aux vibrations incessantes d’émetteurs indésirables ! (La méthode de l’exemple est celle d’un iPhone, cependant il est possible de l’effectuer avec d’autres smartphones).

N° bloqués

Bloquer un ou plusieurs numéro(s)

Rendez vous dans « Réglages », cliquez sur l’icône « Messages » puis sur « N° bloqués » et vous accèderez à la page ci-contre. Il vous sera possible d’ajouter une ou plusieurs personne(s) de vos contacts pour ne plus recevoir de messages ni d’appels de ce/ces numéro(s) bloqué(s). Nous avons fait le test : La personne bloquée, reçoit quand même le petit message « Envoyé par message texte » lors de l’envoi. Il en est de même pour les appels, celle-ci et directement dirigée vers le répondeur.

Pour débloquer la ou les personnes bloqués, il suffit d’appuyer sur l’option « Modifier » située en haut à droite, puis de cliquer sur la/les pastille(s) rouge(s) correspondante(s), et enfin de choisir l’option « Débloquer ».

Il est par ailleurs possible de bloquer des personnes sur certains réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter.

Mettre son téléphone en mode « Ne pas déranger »Ne pas déranger

Dans vos réglages, vous pouvez également ajouter un mode « Ne pas déranger » que vous voyez sur l’image de droite. Cette fonction permet de désactiver toute notification et de ne recevoir que les appels des personnes que vous aurez sélectionnées en cliquant sur « Autoriser les appels de ». Vous aurez le choix entre « Tout le monde », « Personne », « Favoris », ou « Tous les contacts ». Votre téléphone enregistre les appels manqués mais reste silencieux durant la durée programmée.
Vous pouvez choisir l’heure de début et de fin de ce mode. Si vous voulez que celui-ci fonctionne, n’oubliez pas ne cliquer sur « Toujours » dans la partie « Couper le son ».
 Cette fonctionnalité vous permet par exemple de faire une pause, sans portable, le soir en rentrant d’une longue journée de travail.

Les conséquences de l'hyperconnectivité selon Benoît Hamon

Pour les Ordinateurs :

F.lux

Il existe également le logiciel F.lux pour les ordinateurs Mac et PC, permettant de jaunir l’écran (ce n’est évidemment pas la seule). Lorsque vous l’ouvrez, vous pouvez régler l’heure de la programmation et l’intensité du jaune. Vous pouvez voir ci-dessous la différence entre un ordinateur équipé de F.lux et un autre ordinateur non équipé.

F.lux on/off

Crédit : techcrewsaders.com

Cette lumière jaunie permet à vos yeux de ne pas être agressés par les HEV (lumières bleues) qui ont des effets nuisibles pour les yeux et, sont responsables tant des troubles du sommeil que de la fatigue oculaire. Si vous le préférez, des lunettes de repos et d’ordinateur anti lumière bleue sont à présent disponibles à la vente.


Réservez votre cure de détox. digitale

SpotPink organise actuellement sa prochaine cure de détox. digitale dans un lieu bucolique loin de tout réseau internet (aucun opérateur téléphonique ne couvre cette zone à moins de 6 km à la ronde !). Une consultation de psychothérapie individuelle de 45 minutes par personne et par jour ainsi qu’une consultation de psychothérapie de groupe d’une heure par jour sont incluses lors du séjour.
Vos portables, ordinateurs et autres écrans ne vous seront d’aucune utilité notamment aux vues des activités qui vous seront proposées : découverte de plantes sauvages et cuisine de celles-ci, marches de détente accompagnées de sophrologie, jaccuzi, ballades en forêt, ateliers de lecture, participation à une traite des vaches, etc.

Testez les différentes solutions énumérés ci-dessus et, si elles ne suffisent pas à vous apprendre à vous déconnecter efficacement, c’est qu’il est temps pour vous d’envisager de participer à l’une des cures de détox. digitale proposées par SpotPink.Photos du lieu de la cure de détox. digitale

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Sources


Pauline CazenaveIMG_3208
Stagiaire chargée de communication et marketing chez SpotPink pour un durée de 6 semaines. Actuellement en première année de BTS communication à l’école européenne ETS à Paris, je suis particulièrement intéressée par la communication d’entreprise et l’impact qu’une bonne communication peut avoir sur une marque. Je suis passionnée de sport et par tout ce qui touche à l’art. De nature sociable et dynamique, j’aime faire de nouvelles rencontres et être mise au défi.

#Infographie Etude sur la prévalence du ‘FoMO’ et le ‘SME’ en France

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Le FoMO « Fear of Missing Out » désigne la peur de manquer une nouvelle importante (issue de l’actualité en général ou de l’activité de ses amis), de ne pas avoir connaissance d’un évènement qui constituerait une opportunité d’interagir socialement, ou encore, de passer à côté d’une opportunité commerciale (réduction, avantage, avant-première, etc.).

Au cours de ces vingt dernières années, de nouveaux moyens de communication ont émergé et sont désormais utilisés par le plus grand nombre. C’est au début du 21ème siècle que les nouvelles technologies de l’information et de la communication se sont développées de façon spectaculaire au sein du grand public, conjointement à l’essor de l’Internet et à l’amélioration des performances de celui-ci. Ces outils s’inscrivent chaque année davantage dans le quotidien de la vie personnelle et professionnelle de leurs utilisateurs. Le nombre d’utilisateurs et la maturité des usages n’ont cessé de croître depuis le début des années 2000.
Cependant, en nous permettant d’être connectés potentiellement ou effectivement, avec quiconque, n’importe où et n’importe quand, ces outils repoussent toujours davantage les limites de la communication, à tel point qu’ils créent à présent de nouvelles formes de dépendance.

Les dépendances psychologiques de « connexion » sont nées de la « popularisation » de l’usage de l’Internet et des médias sociaux. Avec elles, un nouveau lexique spécifique a émergé : cyberdépendance, nomophobie, FoMO, FoBO, hyper-connexion, blurring, etc.

Infographie Etude sur la prévalence du FoMO en France et la fréquence d'utilisation des réseaux sociaux

Infographie Etude sur la prévalence du FoMO en France et la fréquence d’utilisation des réseaux sociaux

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Les victimes de ces dépendances ont le point commun de ressentir le besoin continuel de se connecter à Internet. On peut donc ici parler d’addiction, malgré l’avis contraire du DSM-V qui considère que les troubles addictifs sont nécessairement associés à la consommation (par ingestion, injection, inhalation…) de substances psychoactives[1] (American Psychiatric Association, Crocq, M. A., Guelfi, J. D., Boyer, P., Pull, C. B., & Pull, M. C. (2015). DSM-5 – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Issy-Les-Moulineaux Cedex : Elsevier Masson. (P. 571).
Si les explications terminologiques sont encore au cœur des débats, les conséquences sont plus facilement observables. En effet, les personnes atteintes du FoMO pourraient devenir des adeptes du surbooking professionnel (workaholisme) et extra-professionnel (multiplication de rendez-vous et engagements), par crainte de passer à côté d’une réunion, d’une soirée ou d’un nouveau contact. D’autres n’arrivent pas à se concentrer et à profiter du moment présent, toujours frappés par l’anxiété de rater une information, une photo, un message ou une invitation.

Parallèlement à ce phénomène, un lexique alternatif est en train d’émerger : Mindfulness, SICEM, détox. digitale. Certains pays tels que la Grande-Bretagne organisent des cours de Mindfulness (notamment pour les membres du parlement) afin de diminuer l’anxiété des personnes souffrant du FoMO, puisque l’anxiété nuit au bien-être personnel.[2]

Une étude financée par SpotPink a été réalisée par Dylan Michot, Carole Blancot & Barthélémy Bourdon Baron Munoz et, la publication de ses résultats est l’objet de cet article. 

Au moment de la collecte, aucune donnée scientifique n’était disponible sur la prévalence du FoMO au sein de la population française (c’est toujours le cas au moment de la publication des résultats).

Cette étude, effectuée sur un échantillon de 1000 personnes appartenant à la population française, entre le 30 juin 2015 et le 12 février 2016, avait pour objet de d’étudier quatre aspects.

  1. Le niveau de dépendance psychologique des Français d’être en ligne.
  2. La fréquence d’utilisation des médias sociaux de la population française.
  3. Le pourcentage de personnes concernées par un usage des médias sociaux caractéristique du syndrome FoMO.
  4. La présence d’une relation éventuelle entre la fréquence d’utilisation des médias sociaux et la présence du syndrome FoMO.

Pour la réaliser, nous nous sommes basés sur celle de Przybylski, Murayama, DeHaan & Glafwell (2013) intitulée Motivational, emotional, and behavioral correlates of fear of missing out.

Principaux résultats

Les scores des réponses au questionnaire FoMO sont corrélés positivement avec les scores au questionnaire sur le Social Media Engagement (r=0.33 ; p<0.001), ce qui signifie que ces deux scores ont une tendance modérée à évoluer ensemble (cf. partie Discussion pour interprétation de ce résultat).

FoMO

  • La possibilité de rater un évènement ou une occasion de fréquenter ses amis représente la principale inquiétude pour les participants interrogés (moyenne inférieure à 3 et mode de 2). Au contraire, la mise en ligne et le partage des activités de leurs amis ne les préoccupent pas beaucoup (moyenne supérieure à 2 et mode de 5).

  • 44 % de la population craint de façon « extrême » à « modérée », que les autres aient des expériences plus gratifiantes que les leurs.

  • Par ailleurs, 46,6 % des répondants se demande, de façon « extrême » à « modérée », s’ils consacrent trop de temps à suivre ce qu’il se passe autour d’eux.

  • 33,3 % des personnes se déclarent (de « légèrement » à « extrêmement ») angoissées de ne pas savoir ce que leurs amis sont en train de faire.
  • Les participants ayant le plus de temps libre ont une plus grande fréquence de connexion aux réseaux sociaux au coucher (MLIBRE = 4,99) que ceux ayant moins de temps libre (MOCCUPE = 3,88) ainsi qu’au réveil (MLIBRE = 3,50 ; MOCCUPE = 2,85).

  • Les moins de 25 ans obtiennent des scores de FoMO plus élevés (M = 26,60) que les plus de 25 ans (M = 22,23) et, cette différence est significative (p<0.001).

  • Les femmes ont obtenu des scores significativement plus élevés que les hommes pour l’item 6 (MFEMMES = 2,55 ; MHOMMES = 2,35 ; p<0.05), l’item 8 (MFEMMES = 2,09 ; MHOMMES = 1,81 ; p<0.001) et l’item 10 (MFEMMES = 2,37 ; MHOMMES = 2,13 ; p<0.01) de l’échelle de FoMO.

Social Media Engagement (fréquence d’utilisation des médias sociaux)

  • Les périodes les plus propices à la consultation des réseaux sociaux sont les deux extrémités de la journée, en effet plus de 42 % des répondants les consultent 15 minutes avant le coucher et plus de 27 % dans les 15 minutes qui suivent le réveil. En revanche, l’heure des repas semble moins propice à la consultation des réseaux sociaux car plus de la moitié des participants ne les consultent jamais durant ces périodes.

  • Les moins de 25 ans obtiennent des scores systématiquement plus élevés d’utilisation des réseaux sociaux (M = 14,87) que les plus de 25 ans (M = 10,64), et cette différence est significative (p<0.05 pour le petit-déjeuner et p<0.001 pour tous les autres moments de la journée).
  • Les fréquences d’utilisation des réseaux sociaux par les femmes sont similaires à celles des hommes pour toutes les périodes de la journée, à l’exception de l’heure du coucher où les femmes consultent les réseaux sociaux significativement plus que les hommes (MFEMMES = 4,69 jours par semaine ; MHOMMES = 4,06 jours par semaine ; p<0.001).

Légende des réponses possibles :

  1. Cette affirmation est extrêmement juste en ce qui vous concerne
  2. Cette affirmation est très juste en ce qui vous concerne
  3. Cette affirmation est modérément juste en ce qui vous concerne
  4. Cette affirmation est légèrement exacte en ce qui vous concerne
  5. Cette affirmation n’est pas du tout correcte en ce qui vous concerne

Notes de renvoi :

[1] A l’exception toutefois du jeu d’argent pathologique (American Psychiatric Association, Crocq, M. A., Guelfi, J. D., Boyer, P., Pull, C. B., & Pull, M. C. (2015). DSM-5 – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Issy-Les-Moulineaux Cedex : Elsevier Masson. (pp 692 – 696)).

[2] Peur de toujours rater quelque chose? Vous êtes peut-être atteint de FoMO – L’Express Styles http://ow.ly/ZwTEb

Pour contacter les auteurs à propos de cette étude, merci d’utiliser le formulaire ci-dessous.

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Bibliographie :

  1. Przybylski, A. (2013) Fear of Missing Out Scale: FoMOs. Retrieved from http://www.andrewprzybylski.me/resources/2013_FearofMissingOut.pdf
  2. Przybylski, A. (2013) Social Media Engagement Questionnaire : SMEQ. Retrieved from http://www.andrewprzybylski.me/resources/2013_SocialMediaEngagment.pdf
  3. Przybylski, A., Murayama, K., DeHaan, C. & Gladwell, V. (2013) Motivational, emotional and behavioral correlates of fear of missing out. Computers in Human Behavior, 29 (2013) 1841-1848 https://www.academia.edu/4500287/Motivational_emotional_and_behavioral_correlates_of_fear_of_missing_out
  4. Gil, F., Del Valle, G., Oberst, U., & Chamarro, A. (2015) Nuevas tecnologías – ¿Nuevas patologías? El Smartphone y el fear of missing out. Revista de Psicologia, Ciències de l’Educació i de l’Esport http://www.raco.cat/index.php/Aloma/article/view/301485/391086
  5. Dorit, A. (2015) College students’ academic motivation, media engagement and fear of missing out. Computers in Human Behavior 49 (2015) 111–119 http://www.freepaperdownload.us/1773/Article2952329.htm
  6. Australian Psychological Society : Fear of Missing Out survey results 2015 http://ow.ly/ZkZSD
  7. Australian Psychological Society : 2015 Psychology Week survey report http://ow.ly/Zl0zp
  8. American Psychiatric Association, Crocq, M. A., Guelfi, J. D., Boyer, P., Pull, C. B., & Pull, M. C. (2015). DSM-5 – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Issy-Les-Moulineaux Cedex : Elsevier Masson. (pp 692 – 696).

Autres liens utiles

[FR]

[EN]

Ils parlent de l’étude

Vive (la detox dans) le digital (#RH) !

HackHR2015Cette année, j’ai décidé, coûte que coûte, d’accepter l’invitation de Vincent Rostaing !

Comme annoncé dans la newsletter mensuelle de SpotPink de juin 2015, si j’ai accepté de participer au #HackHR 2015 qui se déroule dans le cadre du #Web2Day à Nantes du 3 au 5 juin 2015, c’est pour traiter un sujet pour lequel les services d’une psychologuepsychothérapeute peut s’avérer utile.
Retrouvez-moi sur place !

Ce sujet a fait son chemin depuis la Silicon Valey jusqu’à la télévision (récemment sur Canal+), dans la presse, sur les médias sociaux, en passant par les hôtels et même le parlement européen. Il n’y a plus qu’un pas à franchir pour le traiter en entreprise avec les professionnels RH ! A ce sujet sont, en effet, associés des enjeux socio-économiques, technologiques, juridiques, écologiques et, bien sûr de santé.

Je vous invite à découvrir et à télécharger ma présentation slideshare « Vive (la detox dans) le digital ! »

Web2day 2015 – Les OFF L’Émission 05/06/2015

INTERVIEW DE CAROLE BLANCOT CEO DE SPOTPINK

On n’imagine plus vivre sans ordinateur, sans tablette et sans son smartphone, et pourtant il est très important de s’en séparer pour la santé. Comment apprendre à se déconnecter et éviter de devenir cyber-dépendant ?

Psychopathologie de la vie 2.0

surfingQuelques chiffres clés

En 2012, l’e-mail créé en 1971 par Ray Tomlinson, tire des faits suivants le bilan de ses 44 ans (source [1]) :

  • 15% des internautes Français ont au moins 4 adresses e-mail.
  • 91% d’entre eux consultent au moins une fois par jour leur adresse e-mail principale et 60% leur adresse e-mail secondaire au moins par jour.
  • 63% estiment recevoir trop d’offres par e-mail.
  • 30,5 % suppriment leurs messages sans les lire.
  • 41,7 % cherchent le lien de désinscription pour ne plus recevoir des mails qu’ils ne lisent pas.
  • En moyenne, un professionnel reçoit 12 emails publicitaires par jour.
    (Source : 6ème édition de l’étude E-mail Marketing Attitude).

Les employés de bureau américains consacrent aujourd’hui 650 heures par an à leur boite mail, soit 13 heures par semaine, qui correspondent presque à 2 jours ouvrés hebdomadaires ou encore presque un tiers du travail fourni au cours d’une semaine Française de 35 heures ! (Source : McKinsey Global Institute).

Selon IBM :

  • le stress induit par la nécessité impérieuse de répondre aux courriels affecte en moyenne 48% des travailleurs et ce nombre se porte à 54% dans les organisations comptant plus de 500 employés.
  • La moitié des répondants de l’étude menée estiment que les e-mails sans réponse sont également de nature à contribuer au stress en milieu de travail.
  • 61% des salariés qui ont accès à leurs mails professionnels en dehors du bureau les consultent régulièrement le soir, 47% pendant le week-end et 43% pendant les vacances.
  • 45% des salariés estiment qu’une réduction du nombre d’e-mails reçus au travail améliorerait leur qualité de vie.
    (Source [2]: Email storm creates workplace stress: IBM http://bit.ly/1a1zPSn)

Les médias sociaux affichent fièrement quant à eux les données suivantes :

Top10 RSX 2015

Crédits : https://infogr.am/reseaux-sociaux-2015

(Source[3] :http://bit.ly/1NR2mav)

LinkedIn n’apparaît pas sur ce graphique car il ne compte « que » 93 millions d’utilisateurs.

Eloignons les gros chiffres de notre esprit pour nous consacrer à présent aux hashtags #RPS #Travail #NTIC #Collaboratif #psychologie #socialmedia #management

L’importance prise par l’e-mail et les réseaux sociaux dans la vie de l’entreprise et de l’individu est telle que se développent des besoins technologiques répondant à l’acronyme de l’ATAWAD (Any Time, Anywhere, Any Device).

En effet, 34% des salariés souffrent de stress dû aux e-mails. L’explosion des appareils mobiles reliés à internet au cours de ces dernières années a fait que les individus sont maintenant presque toujours connectés. Un « stress du smartphone » a d’ailleurs commencé à faire son apparition. A cause de cette possibilité d’être toujours connecté, le stress numérique ne cesse de progresser. Mais ce n’est pas tout, cette expansion du numérique est également la cause d’un allongement du temps passé derrière son écran, que ce soit dans notre vie professionnelle ou dans notre vie privée. Ceci a des conséquences néfastes pour notre santé puisque nous passons plus de temps assis et dans la même position.

A l’heure où la chasse est ouverte contre les risques psychosociaux, où certains considèrent l’e-mail comme appartenant au passé, où les initiatives d’entreprises pour la journée sans e-mail se développent et où certaines universités américaines ont même cessé complètement d’envoyer des messages électroniques, le nombre d’utilisateurs des médias sociaux ne cesse d’augmenter.

Nous avons certainement cru un peu naïvement, d’une part que les médias sociaux nous absoudraient de l’e-mail et d’autre part, qu’ils apporteraient la solution magique contre les conséquences néfastes, sur le psychisme, l’organisme et la productivité des salariés au travail. Adieu les dysfonctionnements organisationnels des organisations pyramidales, bonjour la liberté d’expression et bonsoir les nouvelles modalités collaboratives ! Hélas, je crains que tout ne soit pas si simple. Il y a fort à parier que les médias sociaux engendreront leur lot très spécifique de symptômes psycho-socio-physiologiques et créeront peut-être même leur catégorie propre de risques psychosociologiques très 2.0 et dont la prévention reviendra en partie aux professionnels des ressources humaines ainsi qu’aux managers (après l’individu lui-même).

addictClinique du 2.0

Psychologues, psychiatres et psychanalystes s’entendent généralement sur un point : le symptôme à tendance à se déplacer. Pour le faire disparaître il faut davantage s’attaquer aux causes de son apparition qu’à ses manifestations. Sa finalité est de pallier la survenance de l’angoisse.

Voici quelques symptômes que l’on peut diagnostiquer aux différentes phases de l’évolution du consommateur assidu ou intensif d’Internet, des médias sociaux, des réseaux sociaux d’entreprise.

La situation de dissonance cognitive

  • Dès la première minute d’utilisation de n’importe quel medium social, vous vous trouverez en situation de dissonance cognitive si vous cherchiez à remplacer l’usage du mail par celui des médias sociaux. En effet, pour créer votre compte Facebook, Twitter, LinkedIn, Viadeo, YouTube… et afin de plonger dans la frénésie de la vie 2.0, il vous sera demandé préalablement de communiquer votre adresse e-mail puis de cliquer le lien de confirmation d’inscription qui vous sera envoyé… par mail !
  • Ensuite au fil des jours vous prendrez conscience que non seulement les médias sociaux ne remplacent pas l’usage du mail mais en plus qu’ils augmentent significativement le nombre d’e-mails reçus quotidiennement. Si vous ne prenez pas garde de neutraliser toutes les cases cochées par défaut, vous recevrez un mail automatique et instantané à l’instant même où vous recevrez un like, un poke, un retweet, un [+1], un point Klout, un commentaire déposé sur l’une de vos publications, une demande de mise en relation, une invitation à tester le tout nouveau réseau social sorti dans la nuit et qui fait le buzz depuis 2 heures, un nouvel ami, un message instantané à lire en ligne, etc.

En bref, il y a comme un léger paradoxe susceptible de nous placer en situation de dissonance cognitive, ne trouvez-vous pas !? Poursuivons tout de même…

Le stade de la boulimie

Dans le parcours initiatique de l’internaute ou encore du salarié qui découvre les nouveaux modes collaboratifs de travail induits par le réseau social d’entreprise récemment mis en production, cette phase est comparable au stade oral-cannibalique (théorisé dans « Trois essais sur la théorie sexuelle », par Sigmund Freud en 1905). Le sujet est contraint de quitter à regret son sentiment d’omnipotence, pour s’ouvrir aux autres parce qu’il prend conscience qu’il n’est pas seul (dans la jungle du web ou de son entreprise). Les règles ont changé, pour exister et agir, il ne peut plus se contenter d’attendre que pleuvent les mails de consignes, de reproches, d’encouragement, de rendez-vous, de prospection, de bilan… Ce n’est plus comme avant…

S’il veut l’information et continuer de prendre part aux échanges sans rien omettre, il doit aller chercher l’information pour produire sa propre actualité et si possible avant ou à défaut, mieux que les autres. Ainsi pense-t-il que son narcissisme sera préservé et le sens donné à son travail restauré. Alors, il ouvre grand la bouche à l’affût de toutes les notifications et, aidé d’outils de veille multiples tactiles et/ou mobiles il consomme avidement toutes les alertes qu’il reçoit dans sa poche, sa voiture, son lit et même ses toilettes. Convaincu qu’il parviendra à tenir le choc dans la durée, il lit, blogue en HTML, tweete, retweete, pinne, bookmark, plussoit…

Hélas, « la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf, enfla si bien qu’elle creva » (Fable de Jean de LA FONTAINE). ). Elle se réincarna alors et, dans une seconde vie, devint un internaute présentant des fixations au stade suivant.

Le stade de l’anorexie

Pour se réincarner, survivre et même progresser, la grenouille n’a d’autre choix que de celui de se transformer. En fait à ce stade elle ignore encore comment s’y prendre et, par formation réactionnelle, elle opte pour la contre-posture pulsionnelle du stade précédent. La Grenouille, le salarié et l’internaute qui ont précédemment souffert d’infobésité et présenté le symptôme de la boulimie ont ensuite traversé l’Œdipe puis la période de latence pour se trouver à la puberté. A ce stade, comparable au stade génital (également théorisé dans « Trois essais sur la théorie sexuelle », par Sigmund Freud en 1905 comme phase ultime de la construction libidinale), l’anorexie devient le symptôme de cette crise d’adolescence qu’il faut traverser avec succès pour aborder ensuite et enfin le stade suivant.

Le stade de la liane (concept et terminologie hors corpus psychanalytique et théorique)

A ce stade, l’internaute et le salarié atteignent la pleine maturité et savent tout autant utiliser les outils que se conformer aux normes et règles de leur écosystème. Tels Tarzan et Jane ils survolent la jungle du web de liane en liane à la recherche du nectar Ambroisique, dans un parfait contrôle de leurs mouvements et en pleine connaissance des ressources, dangers et limites de leur territoire. Bien sûr il arrive parfois que leurs lianes se rompent mais ils savent que l’un peut compter sur l’autre pour le secourir en cas de besoin. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de bébés URLs.

La symptomatologie du 2.0UV

Ces nouveaux outils et les modes d’échanges, de collaboration et de travail qu’ils instaurent pourraient être à l’origine de roubles de l’attention, de la mémorisation, du langage, de passages à l’acte et de symptômes somatiques consécutifs à une nouvelle forme d’angoisse…

L’hyper-connectivité pourrait engendrer au moins trois types de risques :

  • Un déficit de la concentration : réaliser simultanément plusieurs tâches engendre une stimulation intellectuelle intense, ce qui peut engendrer notamment fatigue oculaire, désorientation spatio-temporelle, perte d’appétence pour les actions non réalisables de façon immédiate…
  • Un déficit de l’attention : les fenêtres pop-up qui s’ouvrent inopinément sur le poste de travail contribuent, en nous déconcentrant, en une perte d’attention sur la tâche réalisée.
  • Un déficit de la mémoire : la sur-stimulation de la mémoire vive peut avoir pour conséquence de rendre moins efficientes nos mémoires à moyen et long terme, parce que délaissées au profit de la sollicitation excessive de notre mémoire vive, celle qui est utilisée dans l’immédiateté des situations.

Par ailleurs, en dépit du fait que l’hyper-connectivité dans notre quotidien ne peut être, à elle seule, à l’origine d’une situation de détresse psychologique, il peut y contribuer. Voici ci-dessous quelques signes avant-coureurs d’un possible burn-out.

Si votre réponse est oui à plusieurs des questions ci-dessous, vous pouvez vous trouver dans une situation à risque et la recherche de solutions psychologiques et/ou professionnelles est alors recommandée.

  • Vous ressentez une fatigue intellectuelle et physique ?
  • Vous avez le sentiment de vivre des difficultés de communication avec vos collègues ou votre supérieur hiérarchique ?
  • Vous éprouvez de la lassitude voire un désintéressement vis-à-vis des informations qui s’échangent au sein de votre entreprise ou des tâches qui vous incombent ?
  • Vous vous sentez découragé(e) voire submergé(e) et craignez de ne pas y arriver ?
  • Vous éprouvez régulièrement le regret de ne pas achever vos actions et cela vous culpabilise ?
  • Vous éprouvez occasionnellement des troubles du sommeil : difficultés d’endormissement ou réveils de fin de nuit ?
  • Vous vous interrogez sur la qualité de votre organisation personnelle et professionnelle parce qu’il vous est de plus en difficile de concilier les 2 ?
  • Vous vous demandez comment font les autres pour réussir à boucler leurs journées tandis que les vôtres pourraient faire 72 heures ?
  • Vous sursautez lorsque le téléphone sonne ?
  • Au moment d’ouvrir un mail reçu de certaines personnes, vous appréhendez en lire le contenu ?
  • Certains jours vous voudriez que celui qui a inventé l’e-mail reprenne son invention et ne plus jamais en entendre parler ?
  • Parfois, lorsque vous prenez connaissance de vos notifications, vous ressentez de la culpabilité (vis-à-vis de mes collaborateurs, ma famille, mon employeur ?) ou du découragement voire de la lassitude ?

Ce que l’on sait aussi sur un usage non maîtrisé ou inadapté des médias sociaux :

  • Un divorce sur 5 a pour origine Facebook (le nombre de suicides d’adolescents occasionnés par un épisode vécu sur Facebook augmente)
  • La jurisprudence s’étoffe et les cas de licenciement se multiplient au regard des erreurs commises sur le web
  • Pour les candidats dont le profil a été visionné par les recruteurs, 69% n’ont pas été retenus suite à la consultation de leurs divers profils (76% des recruteurs rendent visite au profil Facebook, 53% au compte Twitter, et 48% au profil LinkedIn).

Conclusion

A ma connaissance, les effets physiologiques à long terme des symptômes listés plus haut n’ont pas encore été suffisamment étudiés pour être isolés de façon scientifique des causes similaires.

Et vous, les NTIC vous les consommez comment !? De façon hystérique, obsessionnelle, phobique, paranoïde… ? Vous sentez-vous préservé(e) de leurs effets potentiellement néfastes sur votre santé et sur l’exercice de votre travail ?

Dans l’attente de poursuivre avec vous la réflexion sur ces sujets !